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uns dans les autres , pour qu’ils se meuvent aisément. Mais
toutes les fois que j ’ai examiné une gelée un peu liquide, j’ai
eu le plaisir de voir quelque mouvement. En particulier les
filets du nostoc commun se sont mûs plusieurs fois sous
mes yeux , dans le mois de Messidor de fan X , après les
pluies , quoique le nostoc verruqueux soit incontestablement
l ’espèce dans laquelle les mouvemens m’ont paru le plus
marqués
Je prévois d’avance toutes les objections auxquelles donnera
lieu ce mouvement. Je ne doute pas, par exemple ,
que d’après les faits que j’expose , on n’examine des filets de
trémelle verruqueuse dans le but d’observer leurs mouvemens,
et qu’on ne prononce ensuite qu’ils sont immobiles : j’ai été moi-
même dans cette opinion, et je ne serais pas étonné si les autres
observateurs la partageaient ; mais je prie qu’on veuille prendre
les précautions que j’indique ; qu’on observe la gelée au
moment où elle se répand, qu’on examine avec attention la
position des filets que l’on a soumis au microscope ; et alors
si fon ne précipite pas trop son jugement, et que fon suive
à plusieurs reprises des filets dont l ’on aura bien remarqué
la position relative , j’ose espérer qu’on verra comme moi
que les filets des nostocs sont doués de la fiiculté de se mouvoir.
Indépendamment du mouvement dont je viens de parler et
qni est un mouvement de transport, j’ai observé quelquefois
dans les filets des nostocs , un autre mouvement par lequel
ils changeaient dç figure , et se repliaient sur eux-mêmes. Ce
mouvement
mouvement que je n’ai aperçu que rarement m’a semblé avoir
lieu principalement, lorsque les filets étaient entraînés par
fagitation rapide de feau. Il a lieu par une contraction
subite , et non point insensiblement ; le filet semble alors
éprouver une sorte d’irritation , et s’agiter sur lui - même ;
il est bien possible que toutes les courbures bizarres qu’il présente
, soient un effet de ce mouvement rapide et convulsif
dont je parle.
Quoique je pense avec le Cit. Girod-Chantrans que les
nostocs pourraient être des animaux , cependant les idées que
je m’en fais diffèrent absolument des siennes. Cet auteur croit,
comme je fa i dit, que chaque anneaujest un animalcule doué
par lui-même de vie et de mouvement ; il ajoute que cet animalcule
après s’être réuni accidentellement à ceux de la même
espèce qui nagent dans le même liquide , forme avec eux des
filets ; et il donne, le nom de polype à ces réunions q u i, considérées
dans leur ensemble, n’ont plus de vie ni de mouvement.
Moi je pense au contraire, que chaque anneau est uii germe
q u i, au lieu de se réunir à fanneau voisin , s’en sépare , et
après la séparation, redonne lui seul un nostoc. Je crois que
ce germe n’a jamais eu aucun mouvement , non plus que le
nostoc qui en dé riv e , mais que les filets contenus dans fiu-
térieur , sont des êtres animés , et que leur mouvement n’est
pas difficile à apercevoir. Je vois donc du mouvement lorsque
le Cic. Girod n’en voit point , et lui à son tour en aperçoit
où je n ’en ai jamais vu : 1a cause de son erreur est
toujours celle que j’ai annoncée ; il a observé ses,.filets dans
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