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tissant deviennent d’un jaune sâle ; souvent aussi cette poussière
est disposée en forme de taches vertes dont les intervalles
sont transparens, et donne ainsi au tube une apparence de
cloisons ; enfin , dans certaines saisons de Tannée , la poussière
est accumulée aux extrémités des tubes , qu’elle renfle
de manière à ce qu’ils ressemblent à de petites massues d’un
vert intense et noirâtre.
Ce genre de conferves est fort commun , particulièrement
dans les petits fossés remplis d’une eau peu courante. On
rencontre ses espèces attachées à la terre ou flottantes à
la surface de Feau. Mais les individus, qui se trouvent dans
le premier état, ont été sans doute fixés au so l, par le moyen
de leurs graines , ou par des obstacles accidentels ; car les
filets ne m’ont pas paru avoir naturellement aucune adhérence
aux corps étrangers.
Ces filets examinés au microscope varient de longueur selon
les especes. Les plus courts n’ont que quelques lignes , les
plus grands s’étendent de quelques pouces. Les uns et les
autres sont pour l ’ordinaire divisés ; leurs extrémités sont
fermées et se terminent d’ordinaire en pointe mousse; et ,
Qioiqu’ils puissent vivre séparés les uns des autres , cependant
ils se réunissent et forment ensuite des masses tellement
serrées , qu’il est difficile d’en séparer les filets sans les mutiler.
C’est sur cette famille de conferves que se sont d’abord
portées les recherches que je présente dans le cours de cet
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ouvrage. Dans le mois de Brumaire de l’an V I I I , j’allais chercher,
sur une montagne voisine de Genève , quelques espèces de
lichens dont je voulais examiner la fructification , et connaître
les graines , lorsque le hasard me fit jeter les y eu x sur un
petit fo.ssé rempli d’eau dont la surface était recouverte d’une
pelUcule. verdâtre. Curieux d’observer de plus près cette substance
, je l’examinai à la loupe , et je vis qu’elle était composée
d’une multitude de grains verts à peu près sphériques, sensiblement
égaux entr’eux , et terminés pour fordinaire par un
ou deux filets en forme de queue, l.a régularité de ces petits
grains ne me permit pas de douter qu’ils ne fussent organisés,
et je les recueillis pour les exammer plus à loisir.
En les considérant attentivement , je conclus qu’ils étaient
des êtres organisés, parvenus à l’époque de leur développement ;
que ceux qui n’avaient point de queue, en seraient bientôt
pourvus ; et que ceux qui en avaient, étaient de jeunes conferves.
En eft’et , au microscope, il était impossible de trouver
aucune différence entre les filets de mes grains et ceux des
conferves Ectospermes.
Malheureusement je ne pus continuer mes observations
comme je l’aurais souhaité. Mes grains se perdirent ou furent
mal soignés. En vain je voulus retourner au fossé qui me
les avait fournis , la pellicule et les grains avaient disparu.
Enfin, après un assez grand nombre de recherches infructueuses,
j ’eus le bonheur de trouver, le lo Nivôse de l’an V I I I , une
conferve Ectosperme chargée dp ses grains. Je rassemblai ceux
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