
H i s t o i r e d e s c o n f e r v e s
aux semences des autres végétaux. II y a déjà long-temps que
les botanistes ont reconnu que la plupart des graines des plantes
Cryptogames ne comprenaient uniquemeut que le germe de la
nouveUe plante, sans aucune enveloppe destinée à protéger son
développement. C’est pourquoi ils leur ont donné le nom d’aco-
tylédons , expression par laquelle ils entendent que la semence
n ’est eUe-même que le germe qui se développe lorsqu’il est
placé dans les circonstances convenables. Cependant, quoique
je n aie vu aucun cotylédon , ni aucune apparence d’enveloppe
dans le grain qui a redonné l ’Ectosperme , je suis obligé de
convenir qu’il ne se changeait pas en filet dans le cours du développement
de la plante ; mais qu’au contraire il conservait sans
cesse k même forme, en acquérant seulement une plus grande
transparence : en sorte que je considère les grains adhérens
aux Ectospermes , non pas comme constituant le germe proprement
dit , mais comme le contenant , à -peu -p rè s comme
un vase contient le corps qui y est renfermé.
Nous avons été long-temps en doute si le point d’où partait
le nouveau tube était le même que celui par lequel le grain
tenait à k conferve, ou bien s’il lui était opposé ; car les grains
étant ronds ou ovales , et ne se développant qu’après leur séparation,
il était difficile de décider cette question. Mais les espèces
dont les grains ont k forme d’une sphère irrégulièrement échan-
crée , nous ont permis de conclure que le point précis de k
semence d où part le nouveau f i le t , est plus souvent opposé à
celui par lequel le grain a été adhérent. Cependant , comme
1 Ectosperme pousse quelquefois deux queues opposées, il est
d ’ e a u d o u c e . 23
évident que les deux extrémités peuvent également donner
naissance au filet
Si l ’on voulait se former quelque idée de k manière dont
s’opère le développement , il faudrait considérer chaque grain
comme formé d’une matière incapable de s’étendre : aux deux
extrémités de cette semence serait placé un segment formé de
mailles serrées , qui , en s’étendant insensiblement, produirait,
enfin un tube dont l ’extrémité serait fermée. Ce nouveau tube
à son tour contiendrait d’autres grains disposés comme les premiers
, q u i, en se développant, produiraient de nouvelles conferves.
On verra par k suite que cet emboîtement n’est pas une
supposition gratuite, et que l ’on est au moins forcé, de fadmettre
pour les Hydrodictyes.
L a fructification des conferves Je cette famille a été jusqu’à
present inconnue. I l est bien vrai que L in n é , dans ses genres,,
parle de tubercules irréguliers, qui se rencontrent sur les tubes-
des conferves ; mais je présume qu’il entend par cette expression
les grains des conferves marines , plus apparens que les autres,'.
Au moins les botanistes de nos jours , et Jussieu en particulier,,
parlent-ils. des conferves comme de plantes dont k fructification,
est encore à trouver. Et le seul botaniste qui ait dïsertement
parlé de ces tubercules in égaux , c’est Micheli, qiri, dans sa figure,.
les représente comme adhérens au tube du tissus velutina de:
Liimé ( i ) mais- cet auteur paraît ne les avoir apperçus qu’à k vue;
( I ) Micheli genera 2 1 1. 89 F ie . 5,
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