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J’ai cherché avec beaucoup de soin à aperçevoir quelque
mouvement dans les anneaux , mais je n’ai pu y parvenir : je
voyais bien l’animalcule se mouvoir , mais je ne pouvais point
reconnaître la manière dont s’opérait le mouvement. La largeur
de ses anneaux m’a paru constamment la même ; jamais je ne
les ai vus s’écarter ou se rapprocher comme ceux de la tête ;
jamais non plus je n’ai découvert sur le tube , des aspérités,
des brosses , ou tel autre organe qui pût aider au mouvement.
Desaussure n’a pas été plus h eu reu x , et , quoiqu’il n’y^
ait guères de doute que le mouvement des oscillatoires ne
s’exécute par la contraction et la dilatation successive des
anneaux, puisque la tête elle - même se meut de cette manière,
cependant on ne peut pas dire jusqu’à présent que cette opinion
ait été confirmée par les faits.
Je n’ai pas non plus trouvé sur le corps des oscillatoires ces
productions parasites qni sont assez communes sur les conferves
au moment où elles se détruisent : leur tube dans toute
son étendue, est dégagé de substance étrangère. J’ai cru quelquefois
y apercevoir des poils extrêmement déliés , mais je
ne puis décider si ces poils appartenaient véritablement
à fanimalcule: la seule chose qu’il m’a été permis de distinguer
dans la matière verte qui forme les tubes , sont
des grains extrêmement petits , d’une couleur plus intense.
Cette hétérogénéité de la matière contenue dans les tubes, s’aperçoit
principalement dans les grandes oscillatoires ; les deux
premières espèces, la principale et la majeure, sont remarquables
à cet égard. et si fo n pouvait se procurer des oscillatoires
encore plus grandes, sans doute qu’on pénétrerait plus avant
dans leur organisation, et qu’on découvrirait enfin quelque
chose de satisfaisant sur leur structure.
J’ai désiré de bonne heure reconnaître la manière dont se
multiplient des êtres aussi singuliers. Leur reproduction était
la circonstance de leur histoire qui pouvait fournir à l’observateur
un plus grand nombre de faits instructifs. Elle m’interes-
sait d’autant plus que je voulais la comparera celle des conferves,
et juger par ce moyen si les oscillatoires avaient quelque rapport
avec elles ; mais j’ai eu beaucoup de peine à satisfaire ma
curiosité à cet égard; dans ces objets et dans ceux qui leur
ressemblent, il faut être favorisé par le hasard, ou suppléer, au
défaut des circonstances favorables, par la persévérance du travail.
Desaussure, cet observateur si .h ab ile , n’a pas réussi
à voir cette reproduction, quoiqu’il en eût fait l ’objet de ses
recherches; j’ai de même long-temps observé ces animalcules,
j’en ai reconnu un plus grand nombre d’espèces que les naturalistes
qui m’ont précédé , cependant je n’ai jamais rien
trouvé qui pût me satisfaire. Quoique je visse les oscillatoires
répandues presque par-tout, se multiplier avec rapidité jusques
dans mes vases; quoiqu’elles parussent et disparussent successivement,
suivant les circonstances de l’humidité et de la sécheresse,
et que je fusse persuadé qu’elles avaient un mode de
reproduction simple et fa c ile , toutes les fois que j’observais,
je ne voyais pourtant que des fû te s , et dans ces filets je
n’aperçevais rien qui ressemblât à une reppoduction.
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