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multiplièrent bientôt après à la manière des prolifères. La conferve
sur laquelle ils avaient pris naissance , conserva elle - même
son état , mais il était facile d’apercevoir qu’elle ne végétait
plus. Autour d’elle étaient souvent réunis une foule de petits
grains transparens qui ressemblaient d’abord à des grames, et que
je reconnus ensuite à leur mouvement être des animalcules du
genre des monades. Ic i finirent mes expériences, et j’abandonnai
dès lors ma polysperme.
Je n’ai donc aucune connaissance positive snr la reproduction
de cette espèce ; mais je peux raisonner sur elle par voie d’exclusion
, et voici à cet égard comment je procède. D ’abord il est
évident que cette polysperme n’a pas de graines extérieures ;
je Fai examinée pendant deux an s , sans en trouver aucune ; il
n’est pas moins clair cju’elle ne se reproduit pas comme fh y drodictye
, ni comme les conjuguées. Il faut donc que ses graines
soient intérieures , et qu’elles soient contenues dans cette substance
verte répandue entre les cloisons. Cette conséquence me
paraît assez rigoureuse.
S’il fallait fappuyer par des observations particulières , je dirais
que j’ai souvent vu dans l’intérieur des tubes , sur - tout dans
le moment où ils répandaient leur poussière , des corpuscules
arrondis , plus grands que les autres , et qni, au milieu du reste
de la matière , me paraissaient être le germe proprement dit.
Ce qui fortifie encore cette conjecture , c’est qu’après cette
émission de poussière qui a lieu à fentrée du printemps , la
plante disparaît insensiblement, et qu’à l’exception d’un très-
petit nombre d’individus qui se trouvent peut-être dans l’endroit
le plus profond de la rivière , il ne s’en rencontre absolument
aucune. Cette disposition commence au printemps , et dure assez
long-temps. A la fin de Floréal je n’apercevais aucune conferve,
je n’en voyais pas davantage dans le courant de Prairial ; tout-à-
conp et à peu près au milieu de Messidor, je trouvai les pierres
des bords de la rivière couvertes en grand nombre de petits
grains verdâtres , lesquels portaient des filets plus ou moins
allongés , qui devenaient bientôt de nouvelles conferves.
Peut-on conclure autre chose de ces fa its , sinon que les germes
de la polysperme s ’étaient répandus sur la pierre , et qu’ils y
étaient restés adhérens , pour se développer au moment convenable
? Je n’ai pas donné à ce développement toute l’attention
qu’il méritait, parce que je n’avais pas cru qu’il eût lieu
de cette manière. Mais à présent que le raisonnement réuni à
l ’observation me persuade que la plante ne se reproduit pas
autrement , il faut bien que je fadmette. Cependant il ne sera
guères possible de suivre ces germes depuis le moment où ils
sortent du tube , ni même de les reconnaître sur 1a pierre avant
qu’ils aient poussé ; mais je les suivrai depuis le moment où
ils seront discernibles, jusqu’à leur entier développement. Je verrai
, par exemple , quelle est la nature du ben qui les attache à
la pierre ; si la conferve a d’abord tous ses anneaux comme le
- réseau possède toutes ses mailles , ou bien si de l’anneau supérieur
sort successivement chacun des autres ; je déterminerai, s’il
est possible , quel est le temps de la croissance ; et enfin je
ven-ai s i, parmi ces anneaux, quelques-uns sont destinés à
féconder les germes , et d’autres, à les . contenir ; si je ne
peux achever ces recherches avant la publication de cet
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