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existât p o in t, et que l ’auteur de la nature eût refusé à cette
classe d’êtres ce qu’il a accordé à toutes les autres.
Mais on ne doit pas espérer de retrouver ici ces merveilles
d’instinct qui existent chez les insectes. Il est bien possible
que parmi ces filets qui nous paraissent semblables , les uns
soient destinés à des fonctions auxquelles ne sont pas appelés
les autres. Il est bien possible encore qu’il existe entr’eux des d if
férences de sexe , de rang , de grandeur e tc., et d’autres encore
dont nous n’avons aucune idée ; car nous devons soupçonner
dans les petits objets , les mêmes merveilles que nous avons
reconnues dans les grands ; mais jusqu’à présent je n’ai rien
vu qui puisse me faire soupçonner aucune différence dans
les filets.
11 n’en est pas de même de la trémelle du genévrier : par
exemple , sans prononcer si elle doit être placée parmi les animaux
ou dans les plantes , je puis déjà dire que son intérieur
contient des êtres organisés de forme très-différente , distribués
par ordre dans la gelée. J’ai fait la même remarque sur deux
ou trois productions du même genre ; je ne doute pas quëlle
se confirme sur quelques autres. J’en conclus donc que les trémelles
sont des êtres plus composés qu’on ne l’avait cru d’abord,
et que par conséquent elles doivent être examinées avec plus
de soin qu’elles ne fo n t été jusqu’à présent
Les nostocs jouissent de la propriété accordée à quelques
oscillatoires, de revivre par Fhumidité. Tout le monde sait
que le nostoc commun, se réduit, par la sécheresse en une membrane
noirâtre et presque imperceptible qui reprend son premier
état dès qu’elle a été exposée à la pluie. Cette propriété
qu’il partage avec plusieurs animaux microscopiques , est
une raison de plus pour le ranger dans la même classe ; et la
manière dont il se présente , les formes irréguhères qu’il
aft'ecte , ainsi que toutes les espèces du même genre , me
semblent encore prouver qu’il est plutôt un assemblage d’êtres,
qu’un être particulier.
On prononcera plus sûrement sur l’animalité des nostocs ,
lorsqu’on aura examiné les espèces marines. Leur intérieur
présentera sans doute des ressemblances et des différences avec
celles d’eau douce. Leurs filets auront peut être un mouvement
plus sensible : on y reconnaîtra sans doute quelques vestiges
d’organisation : on étudiera plus aisément leur mode de reproduction,
et en même temps que fo n y rencontrera. des phénomènes
nouveaux , on confirmera, ou l’on réformera quelques-
uns des faits que nous ont offerts les nostocs d’eau douce.
En attendant, je donne la description des cinq espèces que
j’ai étudiées. Les nostocs que représentent les figures, sont de
grandeur naturelle, et telles qu’on les rencontre communément,
ils sont accompagnés de leur gelée remplie de filets et observée
au microscope ; auprès de cette gelée sont des filets grossis
et prêts à se séparer ; on en voit d’autres déjà séparés, et dont
les anneaux ont déjà acquis quelque accroissement ; enfin les
mêmes anneaux se sont tellement développés qu’ils n’est guère
possible de ne pas les considérer comme des nostocs , d’autant
plus qu’ils ont déjà de nouveaux filets dans leur intérieur.
Voyez sur-tout Fig. i . " et 2.'’=