
Dans la seconde an contraire, les filets sont longs et déliés ;
leur apparence extérieure est d’un vert brillant, leur toucher
est doux , onctueux ; jamais elles ne présentent sur leurs
tubes aucun de ces corps étrangers , qui se trouvent fréquemment
dans les autres espèces ; elles vivent dans fintérieur
de feau , ou s’étendent sur sa surface en croûtes épaisses et
souvent remplies de bulles d’air.
J¡ ;' .'Ht '
'. ♦
Linné n’a point connu ces conferves. Ce prince des naturalistes,
entièrement occupé des grandes divisions de la science,
a abandonné les détails à ses successeurs. Toutes les espèces
que doit renfermer un jour cette nombreuse famille , ont été
comprises par cet auteur sous la dénomination générale de
Conferve huileuse à laquelle il assigne deux caractères, dont
i’nn est faux , et l’autre équivoque ( i ). Les botanistes qui
fo n t su iv i, n’ont pas été plus exacts ; ils ont copié ses
erreurs , et admis sa nomenclature, jusqu’à Mulier qui a
reconnu que cette espèce décrite par Linné , en comprenait
un grand nombre d’autres.
J'avoue qu’il n’était pas facile de les reconnaître ; ca r, autant
elles sont „distinguées de celles des autres familles, autant
au contraire elles se ressemblent entr’elles. Les caractères par
lesquels on voudrait les distinguer , échappent à la vue , ou
ne peuvent être saisis que par un observateur exe rcé , et la
( I ) Voici le caractère spécifique : Filamentis æ^ualibus ramcsis, oereas bullas
includentibus.
seule différence marquée qu’elles présentent au premier coup-
d’oe il, est celle de la couleur.
Si ces conferves prises séparément ne s’aperçoivent presque
point à la vue , elles offrent au microscope des formes très-
remarquables. Millier , qui les observa le premier, en fut si
frappé , qu’il rappelle fréquemment dans son mémoire ( i ) , la
surprise qu’il éprouva en examinant des objets si nouveaux. Il
compare les tubes et les spirales de ces conferves aux orne-
mens de toilette les plus élégans , et les grains qui les
accompagnent , aux pierres précieuses les plus brillantes.
Lors même que ses expressions seraient exagérées , il faudrait
cependant convenir que dans le règne végétal , la nature a
rarement donné à des objets aussi petits et aussi vils en
apparence, des formes si agréables et si régulières.
Mais , comme on ne peut les étudier que par le moyen du
microscope , c’est à cet instrument que j ’ai eu recours pour
déterminer leur structure. J’ai reconnu d’abord que toutes ces
conferves étaient composées d’un tube simple , plus on moins
allongé , sans ramifications, ni étianglement quelconque. J’ai
vu de plus que ce tube est divisé dans toute sa longeur par des
cloisons intérieures , perpendiculaires à son axe, et dont les loges
sont plus ou moins étendues selon les espèces. Chaque filet comprend
un plus ou moins grand nombre de ces cloisons , depuis
une seule jusqu’à quarante et plus. L ’intérieur des loges que forment
( I ) Nova acta Metropolitana 1785. Mars 34,
1 ‘i