
dans lëau. C ’est une espèce d’hab itation qui leur est propre ,
qui les protège et les défend lorsque le froid ou h sécheresse
les exposeraient à périr. Cette substance n ’est pas toujours
également abondante dans les mêmes espèces ; lorsque les oscillatoires
que l’on examine ont vécu long-temps dans le même lie u ,
elle est ordinairement plus épaisse. Celles que le Cit. Desaussure
avait apportées des eaux d’A ix en 1789 , que depuis le Cit.
Boissier a retrouvées vivantes dans le même bassin et que
je viens encore de recevoir, avaient leur feutre extrêmement
épais. D ’autres oscillatoires en ont de plus considérables encore.
J ’ai vu quelquefois s’élever du fond des eaux pures et tranquilles
des croûtes de plusieurs pieds de contour et de quelques
pouces de largeur, qui étaient en entier composées des débris
de cette substance. Cependant il arrive quelquefois que des
oscillatoires semblent en être dépourvues ; ce sont celles qui
s ’en sont détachées pour fonder ailleurs une nouvelle colonie ,
ou celles dont les espèces vivent sur les pierres et les bois auxquels
elles sont adhérentes.
On peut comparer cette matière à la substance gélatineuse
des nostocs ; l’une et fautre contiennent les filamens en anneaux
qni contituent véritablement la trémelle: l’une et fautre les
retiennent pendant un certain temps et leur donnent ensuite
passage ; mais l’enveloppe des nostocs n’est pas organisée comme
celle des oscillatoires.
Cette matière, examinée an microscope, ne m’a rien offert de
distinct ; d’abord elle est opaque , et tous les naturalistes savent
qu’il
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qu’il est difficile de reconnaître l’organisation des objets qui
ne sont pas transparens. Cependant à force de fexaminer, j’ai
cru voir qu’elle était formée de débris terreux, qui avaient été
retenus par les filets , et ensuite d’une mukitude presqu’ innombrable
de tubes transparens , qui so n t, comme on le verra
bientôt , le fourreau de foscillatoire , la partie dont elle se
dépouille lorsqu’elle se multiplie.
Mais ce qui distingue sans contredit les oscillatoires de toutes
les conferves, c’est la faculté de se mouvoir que possèdent les
premières. Leurs filets dont lalongueur varie extrêmement , mais
qui n’ont jamais plus de cinq ou six lignes , oscillent constamment
de gauche à droite, ou de droite à gauche, de maniéré
que les angles sous lesquels ils se cou p en t, varient sans
cesse de grandeur. Quelquefois un filet s’avance parallèlement
à un autre qu’il dépasse, quelquefois certains filets vont dans
un sens, tandis que le reste va dans un autre. Souvent une
partie des filets est stationnaire, tandis que fautre se meut. Et
ces mouvemens ne s’exécutent pas seulement sur des plans
horizontaux, mais ils ont également lieu dans des sens inclinés.
L ’idée ingénieuse de Desaussure qui mesurait avec une montre
le chemin que Disait une oscillatoire et qui comparait son
mouvement à celui de faignille des heures , ne peut pas s appliquer
au mouvement irrégulier que je décris. Il n’y a rien
de si bizarre que la marche du même filet ; quelquefois il oscille,
d’autres fois il n’a point de mouvemens angulaires: souvent,
■-après avoir marché en a v a n t , il reste quelque temps station-
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