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je reconnus plus aisément le même phénomène dans les autres.'
En particulier l’oscillatoire que Desaussure le premier rapporta
d’A ix , me l’a évidemment montré. J’ai vu des tubes
à demi-rompus retenus par une membrane et prêts à s’échapper
; j’ai vu la même chose dons les autres espèces , et à l’exception
d’une.seule que je désigne par le nom d'oscillatoire en
fourreau , toutes les autres me paraissent se multiplier de la
même manière. Il n’y a rien de régulier dans les sections ; on
en voit de toutes les longueurs , depuis celles qui ne contiennent
que quelques anneaux jusqu’à celles qui en renferment
un grand nombre. Cependant il m’a semblé qu’en général ,
elles étaient environ la dixième partie de la longueur totale de
fanimalcule. Les anneaux de la tête ne m’ont jamais paru se
séparer dans les oscillatoires qui sont pourvues de cette partie,
ils sont sans doute d’une organisation différente ; mais comme
la portion du tube, qui s’est séparée, reproduit une tête et souvent
une qu eu e , il faut ou que les ruptures aient été préparées
à favance , ou que chaque anneau contienne le germe
d’ une tête.
Au reste la reproduction des oscillatoires par section n’est
pas une opinion nouvelle en histoire naturelle. J’ai vu que ce
mode de multiplication avait déjà été découvert par l’abbé
Córti dans un ouvrage imprimé à Lucques en 1774 et que je
n ’ai jamais pu me procurer ; Desaussure ajoute que cet auteur
a vu cette oscillatoire se diviser sous ses yeux. Je n’ai jamais
eu ce même bonheur , excepté pour les trémelles nostocs,
comme je le dirai bientôt,
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L e Cit. Girod-Chantrans annonce que la reproduction n’a
pas lieu de cette manière; il dit avoir vu ( Page 216 de ses
observations ) foscillatoire parvenue à son dernier développement
, répandre à travers son tube une poussière grenelée ;
il ajoute que chaque grain qui compose cette poussière grossissant
peu à peu , prend insensiblement une forme allongée
et devient enfin une grande oscillatoire : il représente même
dans sa figure ( Pl. 31.®' Fig. 74.®= ; les divers périodes de
cet accroissement ; mais , quoique je ne connaisse pas fespèce
elle-même qui lui a fourni ces observations, j’avoue que ce
n’est pas sans peine, que j’admettrais dans cette oscillatoire ,
une reproduction qui ne me paraît pas avoir lieu dans les autres.
Du reste, il n’est pas étonnant que les oscillatoires se multiplient
par division. Les observations de Trembley sur
les polypes , ayant donné lieu à plusieurs naturalistes d’examiner
d’autres animalcules sous le même point de vue , ils ont
vu et ils ont décrit un assez grand nombre d’êtres organisés
qui se reproduisent par bouture. Les vers en particulier, leur
ont offert ce phénomène , et comme les oscillatoires semblent
avoir un grand rapport avec les v e r s , qu’elles sont comme eux
composées d’anneaux , il n’est pas singulier qu’elles se multiplient
de la même manière.
Mais il faut remarquer que cette reproduction qui est accidentelle
dans les v e r s , se trouve essentielle dans les oscillatoires.
Jamais je ne les ai vues se reproduire autrement. En particulier
je n’ai jamais aperçu aucun organe , ni aucun mouvement qui
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