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nous ne pouvons rien opposer de solide à ce raisonnement , ni
donner aucun autre but à ces réunions si multipliées, de l’autre
nous n’avons rien apperçu dans les tubes qui pût nous donner
l’idée d’organes sexuels , que suppose ou k i t naître toute lécon-
dation. D ’abord les deux tubes se réunissent de manière que
chacun semble concourir également à cette opération. Les bourrelets
de l’un sont exactement constitués comme ceux de l'autre,
les tubes ont la même forme. Les spirales, les grains brillans sont
absolument semblables , de sorte qu’il est impossible de reconnaître
quel est le tube qui donnera, quel est celui au contraire
qui recevra la matière verte. I l y a plus ; quoique le même tube
donne ordinairement ou reçoive dans toute sa longueur, cependant
il arrive fréquemment, comme je l’ai déjà dit, qu’il donne
et reçoit presque alternativement. Enfin, dans les fécondations
ordinabes , l’un des individus contient le germe à développer,
tandis que l’autre renferme la matière développante ; or il est
impossible de faire des distinctions de ce genre, dans des individus
où il y a une si grande ressemblance . Mais si l’on veut
appeler fécondation le phénomène dont il s’agit ici , il faut
convenir qu’elle est à beaufoup d’égards fort différente des féconr
dations ordinaires.
Puisque je ne pouvais parvenir à ramener ce cas particuber au
cas général, et à bien étabbr les distinctions de mâle et de femelle
, j’ai du moins voulu me former quelqu’idée de la manière
dont ce développement s’opérait : pour cela je me suis d’abord
rappelé cette loi si connue que les êtres organisés préexistent
à tout développement, et que ce que nous appelons leur naiS:
sanee , n’est que l ’époque où des circonstances favorables les
plaçent sous nos yeux. Cherchant ensuite à appliquer cette règle
à l’objet dont il est ici question, je me suis demandé où était
la conjuguée avant qu’elle sortît toute formée de fenveloppe qui
la contenait? Était-elle renfermée dans l’un des tubes , ou l’était-
elle dans les deux ? Si fo u admet la première supposition, et que
l ’on se persuade que l’un des tubes faisait les|fünctions de m â le ,
et l’autre celles de femelle , il faudra que fo n reconnaisse que
de deux êtres semblables et semblablemeiit organisés dans toutes
leurs parties, l ’un n’est qu’un amas de poussière fécondante, tandis
que l ’autre est le germe d’une conjuguée. Si l’on suppose au
contraire que la conjuguée qui va naître, est contenue dans les
deux tubes , il faudra que Ton explique comment les deux
conjuguées en se réunissant , n’en font plus qu’une ; pourquoi
l ’une périt tandis que fautre se développe. Et lorsqu’on passerait
sur ces difficultés, et que fo n accorderait que la jeune con'
juguée était contenue dans l’un des tubes ou dans les deux ,
à volonté , on ne serait pas pour cela plus avancé. I l resterait
encore à expliquer comment un filet en spirale chargé de grains
sphériques, donne naissance à une conferve, ce que deviennent
la spirale et les grains dans ce nouveau développement, et quel
est celui des deux tubes où le nouvel être préexistait avant
sa naissance ?
Sans doute que ces difficultés n’affaiblissent pas le système
de l ’emboîtement , et qu’il est encore plus facile de supposer
un germe préexistant, que d’imaginer ces spirales et ces grains
se mêlant ensemble pour former un être organisé. Sans doute