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S I X I È M E F A M I L L E .
P r o z i f è r e s.
J ’a I donné à ce genre de conferves, le nom de Prolifères , à
cause, de la manière dont ses diverses espèces se reproduisent.
Ce mode de génération n’a rien de commun avec le précédent
; les plantes comprises dans cette famille ne se multiplient,
ni par des graines placées en dehors ou en dedans du tube ,
ni par des anneaux , ni par des développemens semblables à
ceux des hydrodictyes ; leur régénération est plus simple et au
premier coup-d’oeil plus facile. Lorsque la plante a pris son
accroissement, on voit naître tout le long du tube des renflemens
ou des bourrelets , d’où sortent de nombreux filets ,
semblables à celui qui leur a donné naissance.
Cette forme de reproduction n’est pas rare parmi les végétaux ;
tout le monde sait que la plupart des plantes et en particulier
les espèces ligneuses sur le tronc desquelles l’art a fait naître des
bourrelets , poussent par ces mêmes renflemens une multitude de
racines ou de branches, et que les jardiniers se servent fréquemm
ent de ce moyen , pour multipfier les espèces rares dont ils
ne peuvent obtenir les graines.
La nature elle-m êm e sans le secours de fart m et aussi en
usage ce moyen. Indépendamment des drageons q u i, partant du
collet de la racine , s’étendent tout au tour de la plante et
donnent de nouvelles productions ; on connaît plusieurs arbres dont
les rameaux s’inclinent vers la terre pour y jeter des racines ;
dans les plantes grasses, quelques tiges se détachent par parcelles
pour se ressemer comme d’elles - m êm es, d’autres poussent des
filets, toutes les fois qu’elles sont placées dans le voisinage de
quelque corps. Les branches du Solanum Diikmtani , et d’autres
végétaux , sont chargées de tubercules , ou de bourrelets naturels
d’où sortent des racines ou des tiges.
Si les végétaux se multiplient si fréquemment par bourrelets,,
il n’est pas'étonnant que les prolifères se perpétuent de cette,
manière. L ’analogie aurait indiqué cette forme de reproduction
lors même que l’observation ne faurait pas apprise. Il est plutôt
étonnant que toutes les conferves ne sè multiplient pas de cette
manière , et qu’il s’en trouve un si grand nombre dont la géné-
ration n’a aucun rapport avec celle qui nous occupe.
Les conferves de cette famille n ’ont au premier conp-d’oei!
rien de remarquable ; on les prendrait facilement pour des-
ectospermes , ou pour des conjuguées. Elles ont la même cou-
üeur verte et elles n’en diffèrent que médiocrement par le diamètre
des tubes , et par le port ; observées au microscope , elles
m ’ont paru sim ples, ou du moins rarement ramifiées : leur tube
cylindrique est divisé par des cloisons. On distingue dans leur*
intérieur ( Pl. 14.®' Fig. i." ; comme dans la plupartdesautr.es
conferves , des grains brillans assez nombreux.
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