
des grains brillans , ce qui l ’a conduit à décrire comme des espèces
différentes, des conjuguées qui ne différaient que par l’â g e ,
ou par les circonstances particulières où elles étaient placées. Car
souvent le même tube présente des loges fort différentes. V o y ez
Fig. I . " Pl. 4.“ «
J’avoue qu’il est difficile de trouver de bons, caractères spécifiques
dans des végétaux dont cbacun séparément échappe à,
la vue simple , et qui ne peuvent être aperçus que lorsqu’ils
sont réunis en très-grand nombre. Aussi je; ne crois pas que
ceux que je présente soient les meilleurs que l’on puisse trouver.
Je dis seulement qu’ils sont meilleurs que ceux de Muller , et
je crois au reste qu’il ne 6 u t pas prétendre ici à une perfection
dont le sujet n’est pas susceptible. Pour donner quelqu’idée
du diamètre du tube des conferves de cette liimille , j’ai comparé
au microscope la longueur d’une ligne avec le diamètre de
la plus grande de mes conjuguées , et j'ai trouvé qu’il en était
environ la yo.“ ' Cette première mesure ainsi donnée , sert à.
déterminer la largeur des autres filets que j’ai rapportés au premier..
J’ai ensuite vu q u e , quoique les tubes des conferves n’eussent
pas une longueur constante , les loges qui les composaient con-
.servâier.t le même rapport de la longueur à la largeur ; sur-tout
quand on prenait pour le fixer une époque déterminée, par exemple
, celle de l’entier développement , ou plutôt celle de Lt
réunion. J’ai donc fait usage de ce caractère dans mes descriptions
spécifiques ; j’ai de plus employé, pour le même b u t, les habitudes
particulières de chaque conjuguée, le mode de leur réunion,
la forme de leurs globules , la position de ces globules par rapport
aux tubes réunis ; et de cette manière je n’ai aucun doute
qu’un observateur ordinaire , aidé des figures qui accompagnent
cet ouvrage , ne puisse facilement reconnaître les diverses espèces
dont je parle.
Les conferves de cette famille habitent les eaux douces ]
comme celles de la famille précédente , mais elles vivent de
préférence dans les étangs ou les petites mares. Je les ai toutes
trouvées dans les environs de G en è v e , à une distance qui
n’excède pas trois lieues. L e très - grand nombre se rencontre
dans les fossés des environs de cette ville. J’ai même de fortes
raisons de croire qi^aucune des espèces qui composent cette
famille ne se développe dans les eaux salées de la mer :
car indépendamment de ce que la plupart d’entr’elles sont simples
et flottantes , tandis que les conferv-es marines , plusieurs
fois divisées , sont attachées aux rochers ; forganisation des
premières ne semble avoir aucun rapport avec celle des secondes
, comme il est facile de s’en convaincre à la première
inspection.
Aucun observateur n’a remarqué dans les conferves marines des
phénomènes semblables à ceux que présentent nos conjuguées
d’eau douce : quoique la fructification en soit encore inconnue ,
il est presque sûr que la manière dont elle s’opère , ne ressemble
en rien à celle dont il est ici question. Chaque conferve
marine paraît se reproduire sans le secours d’aucune autre ,
et chaque articulation doit contenir en elle - même , non pas un
seul grain , mais des milliers.