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développés l’aniiée précédente , et au moment où j’écris , ( i."
Floréal an X , ) quoique le printemps ait été extraordinairement
sec , et que le fossé où vit fhydrodictye soit entièrement privé
d’eau ; les filets que j’y ai recueillis, et que j’ai rapportés chez
moi ne s’en sont pas moins développés comme les autres années.
Voilà donc une exemple d’emboîtement peut-être plus remarquable
que tous ceux qui, jusqu’à présent ont été observés. En
effet il n’est guères permis de mettre en doute que si les côtés
des mailles du réseau de l’année précédente , étaient les
réseaux de cette année , les côtés des mailles des réseaux
actuels sont aussi les réseaux de l’année prochaine, que chaque
fibre de ces mailles est elle-m ême le réseau qui se développera
dans deux ans , et que chaque fibrille de la fibre principale sera
le réseau qui se développera dans trois an s, et ainsi de suite,
jusqu'à ce qu’il plaise à Fauteur de la nature de mettre fin à ce
développement en détruisant l’espèce qui le présente.
Quelle est la cause qui détermine cette extension de parties ?
Dans les animaux, c’est la liqueur seminale , dans les plantes,
c’est la poussière fécondante. Mais ici je ne rencontre ni liqueur
ni poussière ; mais dans les ouvrages de la nature, je suis trop
disposé à reconnaître la même cause , quand j’aperçois les
mêmes effets, pour n ’être pas persuadé qu’il y a ici comme dans
les plantes une poussière fécondante. La difficulté est de savoir
quel est l’organe qui la renferme O r, comme je ne vois dans
la plante rien qui puisse la contenir, excepté les grains brillans
qui tapissent l’intérieur des tubes , je suis porté à croire qu’ils
sont eux-mêmes les organes mâles de la plante. Ce qui me fortifie
dans cette opinion , c’est que ces grains sont placés dans
l’intérieur du tube comme les poussières fécondantes que j’ai
aperçues dans les autres conferves, et qu’ils ont une entière
ressemblance avec les grains brillans des conferves conjuguées,
auxquelles il est presque impossible de refuser la fonction qui
caractérise la fleur mâle. Mais l’on comprend que tout ceci n’est
qu’une conjecture dont chaque naturaliste peut à son gré apprécier
la force. Malheureusement, il me paraît impossible de la
soumettre à l’épreuve de l’expérience ou de l’observation, car
ces grains à peine discernibles au microscope, ne seront pas
aisément étudiés.
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Quoi qu’il en soit je remarquerai en finissant que la durée de
fhydrodictye , est la même que celle du plus grand nombre
des conferves. L ’intervalle entre un développement et celui qui
le doit suivre sont communément d’une an née, peut-être que
dans d’autres climats , ce temps est plus court , parce que le
fossé où j’ai observé cette plante , se désséchant pendant fé té
l’accroissement du végétal a été naturellement suspendu ;
mais ce qu’il importe d’observer ic i, c’est l’organisation singulière
de cette conferve qui ne redoute ni le froid ni la chaleur.
Elle a été exposée cet hiver à une température de 18 degrés
au-dessous du zé ro , et cependant son organisation n’a pas
été détruite , et cet été elle supporte au fond d’un fossé toute
l’ardeur du soleil, sans que ce dessèchement paraisse lui nuire,
car, aussitôt que l’ai replongée dans feau , elle a reveriii, et
s’est développée avec la même facilité qu’auparavant.
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