
J’ai donc cru que je rendrais quelque service à l’histoire
naturelle, si je parvenais à répandre un peu de lumière sur un
sujet aussi obscur. Les observations que j’ai faites sur les conferves
m’ont rendu plus faciles celles qui regardent les trémelles
, et- quoique je n’aie pas apporté à ce sujet toute fattem
tion que j’ai donnée à celui qui le précède, et que parmi les
difficultés qu’il présente , il s’en trouve quelques - unes que je
n’ai pas é c la i r c ie s je crois pourtant avoir jeté les fondemens
de la méthode qu’il faudra suivre , lorsqu’on voudra étudier
sérieusement cette matière.
J’ai divisé les trémelles en deux genres , afin de ne pas
confondre des êtres qui doivent être séparés. Le premier comprend
les trémelles filamenteuses que j’ai nommées Oscillatoires,
pour indiquer plus clairement la propriété qui les distingue.
Les secondes que je désigne par le nom de Nostoc, sont les
trémelles proprement dites des botanistes : mais je n’entens
par cette expression que ces substances qui ressemblent au
nostoc commun, et dont l’intérieur est formé de filets articulés.
J’en exclus par conséquent la trémelle pourprée , celle du
genévrier et toutes les autres dont forganisation est plus corn,
posée. Ces productions et celles qui leur ressemblent doivent
être examinées plus attentivement , et à l’aide, du microscope
qui peut seul déterminer leur nature. J’ai réservé le nom de
trémelles aux deux genres réunis , comme jai consacré celui
de' conferves à designer en général les six genres de cette
famille.
d e s t r é m e l l e s .
P R E M I E R G E N R E .
O s c i l l a t o i r e s . ( P l . i f . " ' " )
L e s oscillatoires ont au premier coup-d’oeil un très - grand
rapport avec les conferves. Elles forment comme ces dernières
des tapis d’un beau ve rt, qui sont fixés au fond de fe a u , ou qui
flottent sur sa surface ; ces tapis paraissent composés d un
grand nombre de filets réunis les uns aux autres ; en sorte que
d’après la définition de Linné et des autres botanistes, ces productions
seraient de vraies conferves.
Je les ai prises long-temps pour des conferves microscopiques.
Non-seulement elles en avaient l ’apparence extérieure,
mais, lorsque je les observais à faide des instrumens, elles me
paraissaient formées de. filets simples et cloisonnés comme
ceux des conjuguées, en sorte que je les aurais évidemment décrites
comme des espèces de ce genre , si j’eusse pu les voir réunies ,
et si leur diamètre ne m’avait pas paru d une extrême petitesse.
C’est au Cit. Boissier ( i ) que je dois l’avantage de les connaître
; cet amateur distingué d’histoire naturelle et de chimie
( I ) Professeur à Genève et recteur actuel de notre Acadétnie.
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