
de long sur huit pouces de large. Cependant elles ne portaient
encore aucune graine , et ce ne fut qu’au 22 Germinal de la
même année, que je les trouvai chargées des mêmes grains que
j ’w ais rencontrés sur leur mère le lo Nivôse. Elles étaient à la
vérité moins vertes et moins grosses , mais leurs filets étaient
très - ditincts et sur-tout très - nombreux.
Quoique je ne pusse former aucun doute sur la manière
dont les conferves qui avaient des graines extérieures se multipliaient
; cependant, je désirai répéter cett^e expérience
soit pour m’assurer encore plus de la réalité du phénomène ’
soit surtout pour saisir les détails qui auraient pu m’échapper
à la première vue , et qui cependant étaient nécessaires à la
connaissance complète de çe genre. Et j ’ai eu le plaisir dans
1 intervalle de deux a n s , de voir naître et se développer
plusieurs fois des espèces qui appartiennent à cette famille.
^ Dès que j’eus terminé tout ce qui concernait la reproduction
, je crus qu’il était nécessaire de passer à l ’examen d’une
question fort importante , je veux parler de celle de la fécondation.
Les graines des çonferves , me demandai-je , ont-eües
la faculté de germer saiis fécondation préalable , ou bien ont-
elles besoin , comme la plupart des autres graines , de l’influence
d’une poussière ? Pour répondre à cette question , je
Cherchai fort attentivement dans toutes les parties de la confei-ve,
pour voir si je ne trouverais point quelque organe auquel on
pût donner le nom d’étamine. Et effectivement , après pJu-
giçurs reçlierçhes, je rencontrai à l ’qxtrémité de quelques tubes
des renflemens d’un vert noir , qui avaient une forme plus
ou moins arrondie. La matière dont ils étaient remplis , ne
me parut pas différente de la poussière verte , qui était contenue
dans le tube , seulement elle y était accumulée en plus
grande quantité. Ce renflement se rompait par son extrémité
supérieure, lorsqu’il était parvenu à son dernier degré de développement;
et l’on en voyait sortir un nuage de poussière
qui se répandait à l ’entour. Je pris donc cet organe pour la
fleur mâle de la p lante, et c’est sous ce point de vue que
je l’ai présenté dans le premier mémoire que j’ai envoyé au
journal de Physique ( i ) ; mais alors je n’avais pas examiné
nn grand nombre d’Ectospermes, et je ne connaissais pas tout
ce qui concerne leur fructification. J’ai vu depuis que la plupart
des espèces portaient sur les pédoncules qui soutiennent les
graines , un ou plusieurs prolongemens en forme d’anthère;
et comme ces nouveaux organes que je n ’avais pas d’abord
apperçus sont remplis de matière verte , ainsi que les renflemens
, j’en ai conclu que les uns et les autres faisaient selon
les espèces , l’office de fleurs mâles, ou plutôt que tout l’intérieur
du tube était rempli de poussière fécondante , qui s’échappait
principalement par ses extrémités, au moment où elle se vidait.
Je n’ignore pas qu’il aurait été nécessaire , pour donner
à cette opinion un plus grand degré de probabilité, de prendre
des Ectospermes chargées de grains et d’en détacher les organes
de la fleur m â le , pour s’assurer si , après ce retranchement.
(. I ) Floréal an IX,