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Pour ce qui regarde l’utilité de ces mêmes plantes par rapport
aux arts et aux besoins de la v ie , elle n’entre pas dans
mon sujet. Je me contenterai de dire que les espèces marines
plus durables que les nôtres , pourraient être utiles à la teinture,
si l’on en juge du moins par les belles couleurs qui les distin.
guent. J’ai vu quelques-unes de nos espèces teindre en rouge
ou en noir , l’eau dans laquelle elles avaient séjourné, et je sais
que l’on a depuis quelque temps essayé de fabriquer du papier
avec la conferve rivulaire de Linné , et que l’ouvrage même
qui rendait compte de cette découverte , avait été imprimé
sur ce papier qui était gris et assez grossier.
Par rapport à l'analyse chimique de ces mêmes plantes, je
ne l’ai pas essayée, et je m’en rapporte entièrement à ce qu’ont
décidé sur ce sujet des hommes trop habiles pour se tromper.
Je sais qu’ils ont trouvé que les différens produits qu’elles donnaient
ne les plaçaient pas parmi les animaux, mais au contraire
parmi les plantes ; je me permettrai cependant de remarquer
que les conferves, différant entr’elles par leur organisation ,
leur substance doit différer par les produits, en sorte que dans
les analyses qu’on en f a i t , non - seulement on ne doit prendre
que la même espèce , mais encore il faut dégager cette espèce
des animalcules sans nombre qui y vivent , et s’il se p eu t,
ne l’observer que dans le même âge ; d’ailleurs je ne comprends
pas comment un tel produit indiquerait nécessairement un
être animé, et tel autre une plante. Le Créateur n ’a-t-il pas pu
varier dans les différens êtres, non-seulement les proportions,
mais encore les composans du composé , sans que pour cela la
pâture de l’être organisé en fût changée,
I l me reste à examiner, avant de terminer ce chapitre, la
question si souvent débattue de l’animalité des conferves , à
laquelle vient de donner un plus grand développement le Cit.
Girod - Chantrans dans l’ouvrage publié depuis quelques m ois,
et intitulé Recherches microscopiques ( i )- J’observai d’abord avant
d’exposer mon opinion , que ces questions générales doivent
toujours être résolues dans les questions particulières qiii les
composent ; que , par exemple , il n’est pas d’une saine logique
de prononcer quelque chose à cet égard, avant d avoir
examiné séparément chaque conferve , et de s’être assuré par
fobservation , si les phénomènes que présentent les unes sont
semblables à celles qu’offrent les autres ; et comme les conferves
connues jusqu’à présent peuvent facilement être distribuées
en six fam ille s , il s’ensuit que la question générale :
les conferves sont-elles des animaux ? doit être changée en
celle - c i , la première famille des conferves est-elle animée, la
seconde fe s t - elle etc ? Et l ’on ne peut prononcer sur la
question générale qu’après avoir décidé toutes ces questions
particulières C’est ce qu’a vu le Cit Girod - Chantrans lui-même,
lorsqu’en décrivant ses diverses espèces , il a décidé que les
unes étaient animées , tandis que les autres ne fêtaient pas.
Or si l’un des caractères les plus marqués de fanimalité est
la faculté de se mouvoir , et si nous ne pouvons pas placer
parmi les animaux des êtres d’ailleurs inconnus, lorsqu’ils ne
( I ) Recherches chimiques et microscopiques sur les conferves, les bisses
et les tremelles. Paris an X.
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