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IV I
loges séparées forment tout autant de végétaux, il s’en suit que
la conjuguée est une plante, et qu’elle en a les propriétés.
Pour ce qui concerne les autres familles , elles doivent évidemment
être placées parmi les végétaux. Les.polyspermes ont
leurs graines, les hydrodictyes se multiplient par le développement
simultané de toutes leurs parties ; dans les batrachospermes
chaque anneau contient un germe , et dans les prolifères
la reproduction est trop semblable à celle qu’on observe dans
les plantes, pour qu’il y ait à cet égard le moindre doute. Je
11 ai aperçu dans ces familles aucun fait qui pût me faire
croiie à leur animalité ; et, si les mouvemens rapides de
quelques batrachospermes placées dans les eaux courantes ,
ont pu faire conjecturer à quelques naturalistes que ces plantes
étaient animées, jamais un examen attentif de ces diverses
especes n ’a confirmé ces opinions.
Cependant le Cit. Girod - Chantrans affirme que la plupart des
conferves sont des animaux qui se multiplient de plusieurs
manières. Les formes de productions qu’il leur assigne , sont
par conséquent fort différentes de celles que je leur ai reconnues,
et elles ont été examinées fort en détail, dans le Journal de Physique.
( ! ) Cet auteur leur donne en général le nom de Polypiers,
et il les considère sous trois points de vue. 1°. Comme des
( r ) Journal de Physique an X. Rapport sur les conferves, fait i le
Société PJiilomat. p arle Cit. De Candolle,
polypes. 2.° Comme des espèces de polypiers, j , ” Comme des
aggrégations d’animalcules accolés les unS aux autres, immob
ile s , lorsqu’ils sont réunis, et doués, lorsqu’ils sont séparés
de la faculté de se mouvoir, d’un mouvement spontané, et
dirigé dans tous les sens.
Je ne peux rien prononcer sur les conferves que je n’ai point
encore vues. I l est possible que la nature toujours si variée
dans ses moyens , ait donné à quelques-uns de ces êtres que
nous désignons par le nom de conferves, des formes de reproduction,
et des facultés qui n’appartiennent point aux autres.
Les phénomènes que nous ont offert les conjuguées peuvent
nous en faire soupçonner d’autres , et nous apprendre à ne
pas hasarder des jugemens inconsidérés ; mais les espèces
qui sont communes aux deux ouvrages, et dont le nombre est
assez considérable, ne peuvent pas être regardées comme des
polypiers , elles m’ont toujours paru des plantes bien caractérisées
, et douées de la plupart des propriétés qui appartiennent
aux vé g é tau x .. Elles croissent par l’extension de leurs extrémités
, elles portent des graines , les semences de plusieurs
des espèces sont accompagnées des organes qui les fécondent,
les plantes qui les donnent périssent après les avoir fournies ,
et ce qu’il y a de plus décisif dans cette question , les confer-
ves dont je rends compte ne m’ont jamais offert aucun mouvement
, ni aucun genre de sensibihté qui pût les rapprocher
en quelque point de la classe des animaux. J’en excepte cepenq
dant les conjuguées.
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