
régulièrement disposés, en sorte qu’il n’est pas possible d’y
méconnaître une espèce du même genre : seulement ses grains
sont plus gros, et d’ordinaire plus écartés, et parce qu’elle e st.
plus rare en individus , quoiqu’elle se rencontre dans presque
tous les fossés , je n’ai pas suivi à son développement comme
à celui de la précédente elle disparaît assez prom ptem ent,
et fon n ’en trouve plus aucun vestige à la fin du printems.
Il n’esc pas impossible qn’il n’existe quelques autres espèces
d’ulves d’eau douce, indépendamment de celles que je
viens de décrire. J ’en ai rencontré moi - même quelques autres
qui m ’ont paru être différentes de ces deux premières ; une
en particulier dont les grains étaient disposés deux à deux et
non pas quatre à quatre ; mais je les passe sous silence ,
parce que je ne suis pas assuré si ce sont des espèces ou
seulement des variétés , et j’omets également les nlves pruni-
formis , gramdata et pisttm qui ont déjà été ôtées du nombre
des espèces par Gmelin , et qui ne sont évidemment que des
conferves gélatineuses , ou des nostocs.
Je passe également sous silence fulve intestinale , que
je n’ai point rencontrée dans notre département , mais qui
est fort commune à Lons - le - Saunier auprès des bâtimens
de graduation, et qui m ’a été rapportée du port de Lorient.
Je trouve d’un côté dans mes notes qu’elle est composée
d’un réseau à mailles ordinairement tétragones , et de fautre
que sa substance est un amas de grains sphériques qui ne
sont pas régulièrement disposés. Je ne puis donc rien dire de
son organisation , non plus que de sa reproduction, que je
n’ai pas obtenue , quoique j’aie mis la plante en expérience,,
et je demande expressément qu’on n’applique pas à la reproduction
de cette ulve , ce que j’ai dit de celle des deux
autres.
Mais il existe dans les eaux fraîches et courantes , une
autre espèce qui s’y trouve fort abondamment et que je veux
placer ici quoique je sois assez incertain sur sa nature. Elle
vit à peu près toute l’année sur les pierres des ruisseaux qu’elle
recouvre souvent en entier ; sa couleur est d’un roux plus
ou moins intense, sa consistance est entièrement gélatineuse,
elle est formée de filets principaux à peu près cylindriques ,
dont les plus grands ont deux ou trois pouces de longueur, et
sont chargés d’autres plus petits comme le tuyau d’une plume
est revêtu de sa barbe. Elle répand au dehors de l’eau
une odeur forte et animale ; c’est probablement celle que
W illars ( I ) décrit sous le nom de conferva ftstida ; et je
m ’étonne qu’Haller qui fa vue sans doute fréquem m ent, n’en
fassse aucune mention dans fhistoire des plantes de la Suisse.
J ’ai long - tems hésité sur le genre dans lequel je devais
placer cette substance. D ’abord je favais crue une conferve
de la famille des gélatineuses ; en effet son port et sa consistance
avaient un grand rapport avec ceux des batrachos-
, i ) Histoire des plantes du Dauphiué , Vol. III. Pag. lo io . — Tabl. 56.
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