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L ’intérieur du nostoc commun, donne encore plus de lumière
sur ce sujet ; comme sa membrane extérieure est moins lisse
qiie celle de la verruqueuse , et que sa gelée ne se répand
pas dans l’eau ; on y trouve en tout temps quelques-uns
des filets dont j’ai p a r lé ,e t dont le caractère est d’avoir irrégulièrement
des anneaux plus gros les uns que les autres,
On y trouve aussi des anneaux de tous les diamètres , depuis
celui qu’on observe lorsqu’ils sont encore disposés en filets,
voyez Fig. I I ' c , jusqu’à celui sous lequel ils peuvent être
aperçus à la vue simple. Ce sont ces anneaux parvenus à une
grosseur assez considérable que Reaumur avait aperçus ; ce
sont ceux en effet qui multiplient la plante ; mais il était
nécessaire de connaître leur origine , et de les suivre depuis
leur naissance.
Ce qui confirme ce que je viens de dire , c’est l’observation
même du nostoc globuleux : cette espèce qui ne me semble
pas avoir été aperçue , vit à la surface et dans lintérieur
des terres humides et arrosées, où elle se distingue par les
globules dont elle est remplie. ( Ces globules de toutes les
grandeurs sont représentés Fig. 2.®' a. et ses filets Fig. b
et c ). Or , si l’on examine au microscope la gelée un peu
solide qui la forme, on y trouvera nne foule de grains séparés;
les plus petits sont opaques et ne laissent rien aperçevoir dans
leur intérieur , mais dans les autres qui sont plus gros , il
sera facile de reconnaître les rudimens des filets existans déjà
dans le globule , d’abord un , puis deux , puis un plus grand
nombre , puis, enfin un nostoc tout formé. Vo yez Fig. 2.” ' «•
■ L a même chose ne s’aperçoit pas dans rintérieur des grains
du nostoc commun , parce que sa substance est opaque; mai.s
il est impossible dans une aussi grande ressemblance d’objets ,
d’imaginer des reproductions différentes ; et quand une fois
on s’est assuré par Fob.servation, que les grains de fespèce
seconde sont remplis de filets , il est aise de comprendre
que ces mêmes filets se trouvent dans les autres espèces. .
I l me semble donc qu’il n’est guères possible d’élever des
doutes sur ce mode de reproduction ; il est conforme à ce qu on
avait déjà observé sur la multiplication du nostoc, il ressemble
à la génération d’un assez grand nombre de productions
microscopiques , et enfin il est également simple et flicile.
En effet il n’y a lien de plus naturel à concevoir que des
anneaux qui se séparent, et qui après s’être séparés reproduisent
fêtre dont ils faisaient partie, comme une portion de
plante, redonne la plante entière à laquelle elle avait appartenu.
Cette reproduction ressemble enfin à celle de fhydrodictye ,
quoiqu’elle en diffère par quelques circonstances. C’est toujours
un. emboîtement de germes contenus les uns dans les autres,
depuis le premier qui les renfermait tous , jusqu’au dernier qui
terminera l’existence de fespèce ; les anneaux deviennent des
trémelles , dont les nouveaux filets donnent des anneaux
sans interruption pendant la suite des siècles ; en sorte qu’on
pourrait considérer tous ces nostocs comme n’étant qu’un
seul et même être qui a reçu l ’existençe au commencement,
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