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4 ' et dans lequel la vie a été répandue jusques dans les parties
infiniment petites.
Nous sommes donc sans cesse ramenés aux idées d’emboîtement
successif. Il n’y a point de création nouvelle, comme
on fa dit si souvent; les êtres ont tous été formés à favance,
et l’époque de leur développement est déterminée dans le
temps par fauteur de la nature. L a trémelle était sans
doute au nombre de ces êtres dans lesquels on pouvait
supposer des reproductions spontanées ; cependant elle se multiplie
avec une régularité aussi grande que celle qui a lieu
dans les substances les mieux organisées. Mais quelle idée
peut-on se fiiire de cette force puissante et toujours active qui
hâte incessamment les accroissemens des êtres organisés, et qui
reproduit la vie et la jeunesse, du sein même de la vieillesse
et de la mort. De quelle infinie petitesse doivent être ces
derniers germes contenus dans les corps organisés ; quand on
pense que le nostoc se reproduit peut-être depuis six mille
ans , et que le germe qui se développera après un pareil nombre
d’années , est déjà contenu dans le nostoc que nous foulons
aux p ieds, et qu’il y est organisé de la même manière
que tous les autres ; peut-on n’être pas frappé du plus profond
étonnement ? E t peut-on ne pas tirer cette conséquence, que
les idées de grandeur et de petitesse qui sont beaucoup pour
nous , ne sont rien pour la nature.
Ce mode de reproduction dont nous venons de rendre
compte , ne ressemble pas beaucoup à celui que les oscillar
toires nous ont présenté ; dans ces dernières chaque division
conserve un grand nombre d’anneaux qui tous ensemble ne
produisent qu’un filet ; dans les nostocs au contraire chaque
anneau fournit lui seul un être complet, qui en contient un
très-grand nombre d’autres. M a is , puisque dans les conferves
qui ont entr’elles de si grands rapports, nous avons vu six
reproductions différentes, il n’est pas étonnant qu’on en trouve
deux dans les trémelles, d’autant plus que les nostocs qui sont
retenus dans un liquide, et dont fassemblage des filets ne forme
pour ainsi dire qu’un seul ê tre , ne peuvent guère se multiplier
comme les oscillatoires. I l me paraît pourtant assez probable que
fo n trouvera quelque être qui unira enfin ces deux genres ; leurs
filets ont trop de ressemblance pour qu’on puisse entièrement
les séparer ; et foscillatoire en fourreau dont les filamens sont
à moitié libres et à moitié enveloppés, me paraît déjà former
un de ces passages que fobservation multipliera bientôt.
En attendant, je ne crois pas que fo n doive^ chercher
dans les nostocs , la plupart des attributs qui caractérisent les
vraies plantes. Ce sont des êtres singuliers, qui semblent avoir
été placés pour ainsi dire sur la limite du regne végétal,
ainsi que plusieurs autres cryptogames. Je vais même plus loin,
et je serais porté à croire que les nostocs sont plutôt des
animalcules que des plantes ; cette opinion doit paraître
singulière, et contraire aux idées le plus généralement reçues.
Tous les naturalistes qui ont parlé du nostoc, fo n t considéré
comme un végétal et l’ont décrit comme tel ; cependant il
est évident que les idées particulières dont est composé pour
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