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Si les grains qui se trouvent dans les ulves sont les semences
par lesquelles elles se reproduisent, il faut considérer ces plantes
comme n ëtan t elles - mêmes qu’un assemblage de graines.
O r, quoique cette idée ne s’applique pas aux grands végétaux
dans lesquels la partie consacrée à la graine, n est pas a
beaucoup près la plus considérable, nous avons déjà vu qu’elle
est exacte relativement aux conferves. Le réseau des hydrodictyes
n’est qu’un assemblage de semences , les batrachospermes
sont composés d’anneaux qui reproduisent fespèce , et
dans les deux genres de trém elles, les filets eux-m êm es ne
sont guères que des semences : fessentiel de la plante est
donc la semence , c’est à sa reproduction que fauteur de la
nature a tout rapporté, et cette partie subsiste encore toute
entière, quand les autres ne sont plus.
Je n ’affirme pas que tous les grains soient destinés à se
développer, comme je n’ai pas dit que tous les anneaux des
batrachospermes reproduisaient leur espèce. Des recherches à
cet égard sont presque impossibles dans des objets aussi petits,
et loin de croire qu’on puisse y réussir, je suis persuadé qu’il
est inutile de les tenter , sur-tout quand on ne peut aper-
. cevoir dans les subtanccs qu’on observe rien qui ne soit uniforme
et semblable.
Nous voyons encore ici un exemple de ces développemens
qui se sont présentés plusieurs fois dans l’histoire des conferves.
Chacun des petits grains dont fassemblage forme la membrane
de fulve est lui-même une ulve toute entière. Cette
nouvelle ulve est à son tour formée de grains destinés égalem
ent à reproduire d’autres ulves, et cette succession d’ulves et
de grains va ainsi en se perpétuant pendant la suite des siècles.
E n vain ai je tenté de pénétrer dans l’intérieur de la m em brane
qui forme les ulves pour me faire quelque idée de son
organisation ; je n’ai jamais pu l’apercevoir ; sa transparence
et son extrême subtilité la dérobent également à la vue ;
mais je ne puis douter quelle n’existe, parce que les grains,
quoiqu’éloignés les uns des autres, conservent pourtant la même
position relative, et sont toujours disposés dans le même ordre ,
ce qui n’arriverait pas s’ils n’étaient pas retenus par un corps
étranger.
Je ne suis pas plus instruit sur ce qui regardé l’organisation
des grains eux-mêmes ; ils m’ont toujours paru assez exactement
sphériques et opaques. J ’ai cru apercevoir que lorsqu’ils se séparaient
les uns des autres , ils avaient à leur centre un point
noirâtre , ou une légère fente ; mais il serait bien passible
que ce point ou cette fente ne fussent qu’une illusion
d’optique.
J ’ai aperçu les mêmes phénomènes d’acroissement et de destruction
dans une autre ulve que je désigne par le nom de
gélatineuse , et qui se rencontre à l’entrée du printems dans
les mêmes fossés que la première. Elle est d’un vert blanchâtre
et d’une grairdcur beaucoup plus considérable ; mais
elle renferme , comme la précédente, des grains sphériques
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