
sonnés comme elle , ils croîtront comme elle a cru , et enfin
ils se multiplieront comme elle s’est multipliée ; mais au contraire
si les filets qui se développent sont des conferves parasites ,
bientôt l’on apercevra la différence qni se trouve entr’eux et
le-filet principal , et on ne risquera pas d’être trompé. C’est
par ce moyen que j’ai évité l’erreur où m’avait jeté la conferve
glomerata de Linné, Comme je l’observais pour reconnaître sa
reproduction , et que dans ce but je l’avais isolée , j’aperçus
sur son tube ces petits disques applatis dont j’ai parlé, et bientôt
je vis sortir de toute la longueur de son tube une foule de
petits filets qui me pararent d’abord des rejets du grand tube.
Je les suivis pendant plusieurs semaines ; mais comme au lieu
de se disposer en anneaux , ils se- divisèrent en cloisons , et
que loin de se ramifier, ils demeurèrent simples, je conclus qu’ils
appartenaient à une conferve parasite , et je n’eus plus aucun
doute lorsque je vis cette conferve pousser des bourrelets, et se
déclarer prolifère , tandis que la conferve sa mère était polysperme.
PL 4.”' Fig. 6.'"' a a , b b-
Ce n’est pas la première fois que les conferves prolifères m ’ont
paru être parasites. An contraire cette particularité est un caractère
qui peut servir à les reconnaître ; car des six espèces que
je décris , les trois premières seulement sont entièrement
libres et indépendantes. Les autres sont attachées à d’autres
conferves ; et en me rappelant tout ce que j’ai v u , et que j’ai
négligé d’écrire , je ne fais aucun dou te,que si j’eussedonné à
cette famille la même attention qu’aux précédentes , je
n ’eusse aperçu un plus grand nombre de parasites égalemeirt
proHfères.,,
Quelle idée d o it-o n se Lire de cette multiplication par
bourrelets ? Peut- elle se rapporter à quelqu’une des reproductions
dont nous avons déjà parlé, ou bien en est-elle essentiellement
différente ? Remarquons d’abord qu’il est impossible
à la saine philosophie, de comprendre comment un bourrelet
peut donner naissance à de nouvelles plantes , sans supposer
que ce bourrelet lui même en contenait primitivement les germes, :
les plantes ne s’organisent, pas d’elles - m êm es, mais elles ont
été organisées d’avance, et les conferves lo n t été comme les
autres. Si donc je conçois que les germes de conferves sont
disséminés dans le bourrelet, la seule différence qui se trouvera
entre cette reproduction et celle des polyspermes par exemple
, c’est que dans celle-ci les graines sont apparentes, libres
et dispersées dans toute l’étendue du tube , au lieu que dans
les prolifères,elles échappent à la vue et sont toujours engagées
dans la matière du bourrelet, qui les retient Cette analogie
est d’autant plus marquée , que dans la polysperme fluviatile ,
c o n f e r v a fluviatiUs à e L im ié, toutes les fois que le tube ne s’ouvre
pas assez tôt pour donner issue aux graines, celles-ci germant
à l’intérieur, se font ensuite jour par le. tube , d’où leurs filets
sortent en paquets. E t dans cet état les conferves représentent
très - bien des bourrelets chargés de nouvelles plantes. Voyez
Fig. I." PL 10.®' aux lettres b b.
Il n’y a donc pas de différence essentielle entre les reproductions
par bourrelets , et celles qui ont lieu par un germe
proprement dit. Les graines que l’on n’aperçoit pas dans ces
premières, ne sont pas une objection , et il n’est pas impossible
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