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d’abord que dans le même individu les grains n’étaient pas
également serrés ; qu’ici ils l’étaient plu s, que la ils 1 étaient
moins. Je remarquai ensuite que plus la saison s’avaiiçait ,
plus les grains s’écartaient les uns des autres. Les petits globu-
les en forme de vessie qui étaient adhérens aux corps étrangers
, devenaient tous les jours plus rares ; après s etre gonfles
ils s’entr’ouvraient successivement, se changeaint en de simples
membranes et disparaissaient entièrement.
J’examinai ensuite ce que deviendraient à leur tour ces
petites membranes ; les grains sphériques et réguliers qui les
formaient, continuaient à s’écarter ; on n’apercevait presque plus
la disposition régulière qu’ils avaient d’abord si constamment
affectée. Au lieu d’être arrangés quatre à quatre, ils semblaient
être attachés à la membrane sans aucun ordre. Insensiblement
ils grossissaient de manière à acquérir- un volume plus que
double. Les membranes elles-mêmes disparaissaient dans le
liquide ; celles qui subsistaient encore étaient molles et se fondaient
à la main, et enfin dans le courant de Pra irial, je
n’aperçus absolument aucun vestige de cette ulve.
Je ne regardai pas pour cela mon observation comme achevée ;
au contraire persuadé que dans les recherches de ce genre ,
on ne peut parvenir à la v é r ité , qu’en examinant le même
objet pendant une suite de mois ou même d’années ; je remarquai
exactement la place dans laquelle j’avais observé mon
ulve , bien résolu de la visiter fréquemment, et de voir ce
qui s’y passerait.
Je
Je n’obtins rien pendant le courant de fan V I I I , le fossé
fut alternativement desséché et rempli d’eau ,' selon les vicissitudes
du beau tems et des pluies; je vis naître et se développer
quelques espèces de conferves, mais je n ’aperçus aucune
etrace de mon u lv e , en sorte que je craignis pendant quelque
tems que cette plante n’eût péri sans retour. Cependant j’eus
le plaisir de la voir renaître le 29 Nivôse de l ’an IX ; elle
remplissait toute fétendue du même fossé où je l’avais rencontrée
l’année précédente ; elle était attachée sous la forme de
grains verts d’une grande petitesse, sur tous les brins de paille
et de bois qui se trouvaient dans le liquide. Parmi cet
assemblage de grains , dont les plus gros n’avaient pas même
une demi-ligne de diamètre , on en remarquait qui étaient à
peine discernibles à la vue simple ; et il n’était pas douteux
qu’entre ces derniers , le microscope n’en prit découvrir
d’autres plus petits.
T e l était fétat des choses au milieu de l ’hiver, et cet état
dura pendant quelques semaines, sans aucun changement sensible
; mais lorsque la température eut commencé à s’adoucir,
mes grains grossirent peu à peu , après s’être détachés successivement
des corps auxquels ils adhéraient ; ils flottèrent
dans le liquide , ils se présentèrent ensuite sous la forme de
membrane , en un mot, ils passèrent par tous les états , sous
lesquels je les avais observés l’année précédente , et enfin ils
disparurent exactement à la même époque.
J’observai le même fait dans les ulves de la même
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