
moyens. Je souhaite que ceux qui aiment la botanique, puissent
entrevoir quelles sont nos richesses à cet é g a rd , et
quelles sont les découvertes qui ont été réservées à leur persévérance
; à présent que la route est ouverte , plus il y
aura de personnes qui s’occuperont de ces objets, et plus rapidement
ils seront étudiés. Si cet ouvrage excite l’attention du
public, on verra paraître de tous côtés, des observations sur
des conferves nouvelles, et l’on annoncera p eut-être des
reproductions plus singulières que pelles que je décris. Ce
goût de recherche ne s’arrêtera pas à ce seul genre, mais ii
s’étendra encore aux genres voisins, qui ont le même besoin
d’être étudiés, et cette belle partie de la botanique sera insensiblement
tirée de la corifusiQn où elle se trouve depuis trop longtemps.
J*avoue que j’avais ardemment désiré d’examiner les conferves
marines, et de comparer leur reproduction avec celle des conferves
d’eau douce. Je m’étais même flatté que mes e on -,
naissances sur les premières, m’auraient facilité fétude des
autres. Mais comme, pour les étudier avec quelque fru it, il
aurait non-seulement M u aller sur les lieux , mais qu’il était
encore indispensable d’y faire une assez longue résidence ,
pour suivre de jour à jour les développemens des conferves
qui y croissent; j’ai été forcé, quoique avec peine, de renoncer
à . un projet qui n’était plus dans mes convenances. I l faut
pour de pareils déplacemens, assez de fortune et beaucoup de
loisir. Si les circonstances me favorisent un jour, et que les
conferves marines n’aient pas encore leur botaniste, je reprendrai
prendrai cet agréable projet. En attendant, j’exhorte les botanistes
français qui vivent sur les bords de la mer, et qui
s intéressent à ces recherches, d’examiner d’abord les conferves
deau douce, et de bien étudier leurs développemens : exercés
par ces premières observations, ils suivront avec plus de fruit
les conferves marines, ils jugeront si elles forment des familles
différentes; et ils trouveront aisément les moyens qu’ils
doivent mettre en usage, pour connaître de leurs reproductions.
S ’il m’était permis de présenter quelques conjectures , je
croirais que l ’on ne rencontrera sur les bords de la mer air-
cune de ces conferves conjuguées , si nombreuses dans nos
eaux douces. Je crois de même qu’on n’y appercevra aucun
Ectosperme, ni aucun Hydrhdictye ( i ). L ’organisation des conferves
marines n’a rien de si frêle et de si déUcat. Ce sont
ordinairement des filets formés d’une substance cornée ou gélatineuse
, plus ou moins solides à l ’in térieur, et sans aucun
vestige de cette matière verte qui se trouve dans la plupart des
conferves d’eau douce. Elles ressemblent plutôt aux Polys-
perines , qui composent notre, troisième famille ; elles en ont
la consistance, le coup - d’oe i l , et sans doute que celles d’entr’elles
qui ne se reproduisent pas par des grains extérieurs ,
portent de même que nos Polyspermes leurs nombreuses
semences dans leurs tubes.
Les étangs salés qui se trouvent dans le voisinage de la
m e r , renferment peut - être des conferves qui tiennent le
i l ) Voyez, pour la définition de ces mots, Ch.ap. I. De la classification,
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