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i o o H i s t o i r e d e s c o n f e r v e s
Conferva glomerata. Linnei. D ill muscorum. Tabl. f Fig. 28.
Filamens articulés et plusieurs fois divisés.
Cette polysperme la plus commune de toutes les conferves,
remplit le lit du Rhône dans lequel elle se rencontre à peu près
dans toutes les saisons de l’année. On la trouve également dans
les ruisseaux d’eau courante , dans les conduits des moulins,
dans les fontames , et en général dans toutes les eaux rapidement
renouvelées. Sa couleur est d’un beau v e r t , un peu varié
selon l’âge de la plante. Elle est adhérente aux pierres , et n’est
jamais flottante. Ses dimensions varient selon les lieux ; dans
les fontaines et les canaux ; elle est courte et forme des tapis
verts de quelques lignes de longueur ; dans le Rhône au contraire,
et dans toutes les grandes rivières elle s’étend jusqu’à un pied.
Elle est extrêmement ramifiée , ses divisions partent exclusivement
de la cloison et non pas de famiean. Son caractère
essentiel consiste dans des articulations légèrement renflées dont
la réunion compose ses tubes. Elles sont renfermées dans une membrane
transparente qui recouvre en même temps toute la plante :
on aperçoit facilement cette membrane, lorsque la matière verte
s ’échappe des articulations qui la contiennent : quand j ’examinai
pour la première fois cette conferve, ce qni eut lieu immédiatement
après que j’eus trouvé les grames des ectospermes , ma
première pensée fut qu’elle avait aussi des graines extérieures et
des fleurs mâles ; en conséquence, je cherchai long - temps des
semences le long de son tube , et je fus quelque temps
trompé par les articulations pins renflées qui se rencontrent fréquemment
à l’extrémité des filéts, et q u i, au premier coup d’oe il,
d ’ e a u d o u c e . ioi
ont quelques rapports avec les semences. Après avoir inutilement
cherché, je fus obligé d’abandonner cette idée. Alors je me persuadai
que cette conferve se multipliait comme les hydrodictyes.
I l me semblait que chaque articulation renfermait elle - même
le germe d’une polysperme , et que je la verrais s’étendre ,
comme j’avais vu se développer les mailles du réseau. Je fus
encore trompé dans cette conjecture , et quoique je suivisse
cette espèce pendant une année , je ne vis pas les articulations
se séparer et reproduire.
Je pris le parti de renfermer mes polyspermes dans des boîtes
que je plongeai dans feau courante ; je les plaçai dans diverses
positions, et j’eus soin de les visiter fréquemment. Mais celles
qui étaient percées se remplirent de limon et encombrèrent la
conferve, et celles que j’avais exactement fermées ne m’offrirent
rien de plus heureux. L a conferve s’y corrompit assez promptement,
quoique la lumière pénétrât dans rbitérieur par un des
côtés de la boîte qui était une plaque de verre. Dans une troisième
boîte que j’avais exposée au courant du Rhône , et que
j’avais également percée, la conferve disparut entièrement sans
laisser aucun reste. E n fin , je mis ma polysperme dans un vase
ouvert sous le jet d’une fontaine , et je tins le journal de mes
observations. Elle s’y conserva d’abord fraîche et sans altération
apparente, ensuite son tube se chargea de petits disques arrondis
que je crus être des germes, voyez la planche des prolifères,
P I 14."’= Fig. 6.“®, et qui effectivement produisirent des filets.
Mais ces filets s’étant allongés me parurent appartenir à nne
autre conferve parasite de la mienne , et effectivement ils se
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