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On peut donc considérer les tubes des conferves dont il est
j-’i question , non pas comme formant chacun une plante
particulière , mais plutôt comme l’assemblage d’un grand nombre
de plantes. Sous ce point de vue , chaque loge est elle-
même une plante qui ne communique point avec les autres
reni'ermées dans le même tube. Elle peut leur être appliquée ,
elle peut aussi en être séparée : elle a son enveloppe particulière
, ses spnales , ses grains , en un mot tout ce qui la
constitue plante, et comme nous le verrons bientôt, elle peut
aussi se reproduire-
L e premier objet que je me suis proposé dans cette famille
de conferve , ainsi que dans les précédentes , c’est de trouver
la manière dont elle se multipbe. Je voulus d’abord appliquer
la reproduction des conferves de la première famille à
toutes les autres. Je n’imaginais pas que la nature qui
donne à des végétaux fort différens des reproductions très-
semblables , eût varié, avec tant de soin , la reproduction
des conferves. Je cherchai donc pendant plusieurs mois, sur
les conjuguées , les grains extérieurs et les massues des Ectospermes
; mais ce fut inutilement. Non seulement je n’aperçus
sur leur tube aucun grain extérieur, mais encore je n’y découvris
aucun vestige de ces corps étrangers qui s’attachent aux
Ectospermes, et qui sont si communs dans la première famille.
Voyez Fig. g ” '- Planche 3.“ ' Au contraire, léur tube me parut
toujours simple , dépourvu d’appendice extérieur et doué dans
toute son étendue de la même transparence.
Je continuai d’observer pendant plusieurs mois , sans pouvoir
absolument comprendre comment se reproduisait cette famille ;
e t j’avoue que je désespérai pendant quelque tems d’y rien
découvrir. Je voyais sans cesse sur toutes ces conjuguées
des spirales , des cloisons , des points brillans ; la seule différence
que j’y remarquais , c’est qu’à mesure que la saison
s’avançait, ( j’étais alors en Frimaire, ) les spirales me paraissaient
plus écartées. Enfin un jour que j’avais recueilli un grand
nombre de ces conjugées, et que , selon ma coutume, je les observais
plutôt par habitude et par devoir , que par l’espérance d’y
rien trouver ; je fus le témoin d’un phénomène aussi nouveau
qu’inattendu : je vis se former sur toutes les divisions
de ces tubes cylindriques et toujours semblables à eux -même s,
de petits bourrelets ou mamelons , de forme irrégulière,
ordinairement obtuse ; chacun de ces bourrelets s’allongeait
jusquà ce qu’il atteignît le mamelon de la conjugale voisme.
V o y e z Fig. 3®'-Pl. 4®'-aux lettres c c c. L a même chose
avait lieu dans toute l ’étendue des deux plantes, dont les
cloisons se communiquaient dans le même mom en t, et qui
se trouvaient alors réunies dans toute leur longueur. V o y ez
Fig. 3.” ‘ Les bourrelets, avant d’avoir pu s’atteindre, s’étaient
irrégulièrement contournés. Quelquefois le phénomène était plus
varié ; e t , au Heu de deux conjuguées réunies, l ’on en apercevait
trois et davantage. Dans ce cas , la plante du milieu
communiquait alternativement avec la conjuguée de sa droite
e t avec celle de sa gauche. Mais je ne crois pas avoir vu la
même cloison percée de deux ouvertures ; et la transparence
du tube permettait presque toujours de distinguer facilement le
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