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torrens du J u ra , et je sais qu on en voit également dans tons
ceux des Alpes ; en général par-tout où il existe quelque
cours d’eau, l’on aperçoit des taches vertes ou noirâtres, et ces
taches sont toujours des oscillatoires. Je ne puis dire si elles
sont particulières à notre climat , ou bien si elles sont généralement
répandues sur la surface du globe. Il n’y a pas de
doute quelles ne se trouvent en Europe , et dans les contrées
dont la température ressemble à la nôtre , mais il n’est pas également
sûr qu’on les retrouve dans les climats plus chauds ,
et dans les lieux voisins de la ligne : En particulier je ne sais
point si elles se rencontrent dans les eaux salées, sur les bords
de la m e r, au milieu des nombreuses espèces de nos conferves.
Aucun observateur que je connaisse n en a rapporté de ces
lieux ; soit qu’il n’en existe réellement aucune , soit qu’on ne
puisse pas à la première vue les distmguer des conferves. Cependant
il doit être important aux progrès de l’histoire naturelle de
rassembler les espèces d’un genre si nombreux. Il est d’ailleurs
assez différent de tous ceux que nous connaissons , pour intéresser
la curiosité des observateurs. Les oscillatoires que
Desaussure a rencontrées aux eaux minérales d’Aix , et celles
que Scherer ( i ) avait rapportées auparavant de Carlsbad , nous
perm ettent de penser que les eaux salées en contiennent, et
lorsqu’on aura une fois trouvé quelque oscillatoire dont fon
puisse observer commodément la structure , on aura en même
temps par analogie , forganisation des oscillatoires plus petites.
( I ) Je n’ai point son ouvrage et par conséquent je ne puis dite si les filets
verts dont il parle sont des oscillatoires ou des conferves ; cependant
Desaussure affirme qu’ils sont des oscillatoires.
On peut déjà distinguer leurs espèces en flottantes et en
sessiles. Les premières sont celles que l’on rencontre sur la surface
des eaux disposées en plaques vertes ; les autres sont
•celles que fon voit adhérentes à la terre ; cependant il arrive
fréquemment qu’une oscillatoire , après avoir vécu au fond
de l’eau , se détache pour venir à la surface du liquide ; cela
a lieu lorsque le feutre est spécifiquement plus léger , et qu’il
a perdu son adhérence avec le terrain; alors fos-illatoire,
paraît détruite et le feutre n’en contient guères que les débris.,
C’est le propre de ces animalcules d’aimer à se réunir en
grand nombre. Ils forment pour ainsi dire une société d’êtres
vivans , dans laquelle il semble régner une grande concorde.
Le rang obscur qu’ils occupent dans féchelle des êtres, et le
petit nombre de facultés qu’ils ont reçues, ne leur perm ettent
guères de se nuire ou de s’aider. Chacune de ces oscillatoires paraît
exécuter son mouvement sans aucun rapport avec celui des
autres. Quand les unes oscillent à droite, les autres ospfllent
à gauche , quand les unes v ien n en t, les autres s’en voflt. La
seule sensation dont elles paraissent avoir besoin, et qu’elles
semblent constamment désirer , c’est celle de la lumière. C’est
elle qu’elles recherchent lorsqu’elles sortent du feutre qui les
co n tien t, pour s’étendre circulairement tout autour , et lorsqu’elles
se transportent des endroits obscurs du vase, vers ceux
qui sont éclairés. Ainsi, quand l’animalcule est privé de toutes
ses fircultés, finstinct lui reste encore pour le diriger et veiller
à sa conservation-
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