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III
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Fatigué d’observer sans succès , je me mis à raisonner ;
convaincu que le raisonnement me conduirait à la vérité. Si les
nouvelles oscillatoires, me disais-je , sortent de l’intérieur de
leur mère , comme l’oe u f, par exem ple, sort du papillon , je
trouverai dans les brins que j’observe des filets de toutes les
dimensions et de tous les diamètres , depuis les plus petits jusqu’aux
plus grands. Si an contraire ces animalcules se reproduisent
par bouture, comme les prolifères dont j’ai rendu com pte,
je verrai sur les tubes des renfiemens ; et s’ils ne se multiplient
que par section, je ne verrai rien de tout cela , mais le diamètre
de mes filets restera toujours invariable, au moins dans
la même espèce.
Après m ’être fait ce raisonnement à moi-même , je me mis
à observer de nouveau. Je ne sus pas aperçevoir ces jeunes
oscillatoires qui devaient selon m o i, être sorties de leur mère.
Je ne fus pas plus heureux, quand-je voulus chercher des renfiemens
ou des bourrelets ; rien n’était si lisse et si exactem
ent cylindrique que mes oscillatoires. M ais, lorsqu’au contraire
j’examinai ces animalcules , avec fopinion qu ils se multipliaient
par section , j’avoue que je trouvai quelque vraisemblance à ma
conjecture, puisque toutes mes oscillatoires jusqu’aux plus
petites , me paraissaient exactement du même diamètre.
Ce n’était pourtant là qu’nne conjecture qu’il Dllait vérifier.
Parce que les filets des oscillatoires étaient de même diamètre,
il ne s’ensuivait pas pour cela qu’elles se multipliassent par section.
Rien n’empêchait que ces filets n’eussent été accidentellement
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lement rompus et que la trémelle ne se régénérât autrement..
Il est bien vrai encore que ces filets rompus étaient doués de
m ouvem ent, mais ce mouvement pouvait avoir lieu après une
rupture violente et se conserver dans des parties qui n’auraient
pas été naturellement séparées. Je n’avais donc aucun fait absolument
décisif sur le mode de reproduction , et il fallait attendre
pour prononcer là - dessus , que fobservation me présentât
de nouveaux phénomènes.
Elle m’en a bientôt présenté comme je le désirais, et c’est
à l’oscillatoire principale que je les dois. Cette belle espèce
d’un vert à demi transparent , la plus remarquable de
toutes celles que j’ai encore vues , m ’a présenté un grand
nombre de tubes, divisés dans leur étendue en deux ou plusieurs
parties. Ces divisions d’abord imperceptibles et quon
ne reconnaît qu’à une légère transparence , s’étendent peu à
peu et bientôt deviennent très-marquées. On voit distinctement
que le tube se sépare en deux ou plusieurs parties, qui semblent
déjà avoir une tête et une queue ; Fig. a a. Elles
sont retenues toutes ensemble par une membrane transparente
qui ressemble beaucoup au tube des conjuguées,
et qui est commune à toutes les oscillatoires. Enfin les parties
divisées sortent de fenveloppe , et l’on voit souvent les tubes
qui les ont contenues , moitié transparens et moitié remplis
par l’oscillatoire qui s’y trouve encore renfermée. Voyez
Fig. a,®' r.
Lorsqu’une fois j’eus aperçu la section de cette oscillatoire,
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