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Q U A T R I È M E F A M I L L E .
P O L T s p e r m e s.
L a classe de conferves dont il est ici question n’a aucun rapport
avec celles qui précèdent, ni pour fapparence , .ni pour
l ’organisation intérieure. Au Heu de ces tubes membraneux et
transparens qui appartiennent aux conferves de la deuxième
famille, ou de ces filets en réseau qui constituent fhydrodic tye ,
on ne trouve ici que des filets grossièrement conformés et sans,
apparence extérieure d’organisation ; leur couleur n’est pas
verte , au moins dans fespèce principale , mais elle est d’un
gris noirâtre , et le tube lui - même est entrecoupé de distance
en distance par des renflemens irréguliers , qui lui donnent
l ’apparence d’une anthenne articulée , en sorte que la seule ressemblance
que cette singufière production ait réellement avec les
autres conferves , c’est d’être disposée en filets et de vivre
dans feau. V o y ez Fig. i.'® Pl. lo.®'
L ’espèce que je décris dans ce discours et qui est la seule dont
je connaisse la reproduction , est celle que Linné désigne sous
le nom de conferve fluviatile , et qu’il dit habiter dans les rivières
dont le lit est rocailleux. Je l’ai aperçue quelquefois dans les
niisseaux d’eau courante ; mais sur-tout je l ’ai trouvée en grande
quantité dans les conduits de bois de quelques moulins quelle
tapisse en entier. Sa couleur , q u i , comme je 1 ai d it , est d un
g r is , ou plutôt d’un vert trè s-fon cé , se noircit promptement
hors de feau. L a longueur de ses filets dans leurs plus grandes
dimensions , va jusqu’à quatre à cinq pouces , et leur diamètre
est à peu près d’un quart de ligne. Elle s’implante au bois par
une espèce d’empâtement qu’il est difficile de bien examiner.
Dillenius la représente trè s-b ien dans la Fig. 47 de son 7.“ ='
tableau, et il annonce aussi qu’elle a été trouvée sur les pierres
d’un ruisseau aux environs d’un moulin. Quoique ce genre ne
m’ait fournit jusqu’à présent que deux espèces , je vois par les
figures de Dillenius qu’il en renferme encore quelques autres.
En particuber il n’y a aucun doute que la conferve du même
auteur n.“ 47 ne doive lui appartenir. Je soupçonne la même
chose, quoiqu’avec moins de confiance, des conferves comprises
sous les n.® 27 et 9 , et en général je présume qu’il faut placer
dans la même famille toutes ces conferves solides et coriacées
qui n’ont aucun organe apparent , et qui semblent communes
sur les bords de la mer.
L a conferve fluviatile de Linné dont il est question , a été-
suivie avec assez de soin depuis fhiver de fan V I I I jusqu à celui
de f a n X ; c’e s t-à -d ire , pendant un intervalle de deux ans. L e
premier état sous lequel elle s’offrit à mes regards , fut celui
de filets chargés d’un très-grand nombre de petites houppes,
telles qu’on le peut voir dans la figure 1.'® aux lettres b. Chacun
des petits poils dont Fassemblage constituait la houppe
examiné avec une lentille , présentait une petite polysperme
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