
Un second caractère de ce genre, c’est la longueur des filets du
plus grand nombre des espèces ; dans la plupart des prolifères ces
tubes ont plusieurs pieds, l’espèce principale.cn particulier, la
rivnlaris de Linné fiotte dans les ruisseaux qu’elle remplit presqu’en
entier, et la cotonneuse que je vais décrire et qui habite les
mêmes lieux , est également remarquable par la même propriété.
Lorsque les prolifères sont prêtes à se reproduire, on voit naître
comme je fai dit , le long des tubes des renflemens cylindriques,
que l’on prendrait pour des noe uds, si la plante n’était pas d’ailleurs
cloisonnée. Ces bourrelets d’abord peu sensibles, grossissent
b ien tô t, ensuite fis se couvrent'd’une matière pulvérulente ,
qui est formée ou de débris qui flottaient dans le liquide , et
qui ont été retenus par le bourrelet ; ou d’une matière qui s’est
sécrétée de la conferve. Lorsque cette poussière a séjourné quelque
temps sur le bourrelet, on voit sortir ses nombreux filets
qui forment d’abord de petites têtes arrondies Voyez Fig. i." a.
Mallieureusement cette poussière en même temps quelle
semble favoriser faccroissem ent, gêne beaucoup l’observateur.
On ne peut guères voir le premier développement de la jeune
plante , et juger par exem ple, si elle sort de la surface du bourrelet
ou du centre. Quoi qu’il en so it, les jeunes filets s’étendent
rapidement sur toute la circonférence du bourrelet où ils form
ent comme une houppe de poils. Peu à peu leurs cloisons
commencent à se m arquer, bientôt leurs tubes ressemblent en
petit à celui de la grande prolifère ; enfin ils se séparent pour
aller former ailleurs un nouvel individu semblable à celui sur
lequel ils ont pris naissance ; mais j’avoue que je n’ai pas encore
vu
vu de séparation, quoique je n’aie aucun lieu de douter qu’elle
ne s’opère.
J ’ai vu quelquefois la prolifère des ruisseaux conferva rivu-
laris de L in n é, au lieu de pousser des bourrelets, se couvrir le
long de son tube de filets formés en alêne d’un beau vert ; voyez
Fig. 2.“' C’est au commencement du printemps qu’elle m’a offert
celte apparence. Ses longs filets s’étaient entrelacés les uns dans
les autres , de manière à former une espèce de chevelure crépue.
Leur couleur était d’un vert foncé . tandis que celle des jeunes
pousses était moins intense. On apercevait sur la tige les bourrelets
qui appartiennent à fespèce, mais ils étaient moins marqués
que ceux des autres prolifères , et les jeunes plantes paraissaient
en partir. Je ne puis guère décider si cette reproduction
est naturelle, ou si elle n’a lieu que dans quelques cas ; seulement
il est certain q u e , dans le même m om ent, les fossés de
Genève et ceux des envnons renfermaient la prolifère dans le
même état.
Il ne faut pas confondre les conferves qui se multiplient par
bourrelets avec celles qui naissent sur d autres conferves, sans
leur appartenir. La plupart des plantes de cette grande famille
étant pourvues d’organes par lesquels elles s’attachent au corps
qui les entourent , elles peuvent aussi bien s attacher à des
conferves qu’à des êtres inorganiques , tels que les pierres.
Les exemples de ces conferves qui s’implantent sur d autres conferves
sont assez fréquens. Elles attaquent sur-to ut les individus
malades des espèces sur lesquelles elles se multiplient. J ’ai sous
les yeux des échantillons de proliféré rivularis f i g . i" qui,indépeii
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