
ID-'
206 H i s t o i r e
raliste , qui était véritablement très-exacte ; mais elle ne suffisait
pas pour expliquer la reproduction de cette substance. Il fallait
savoir quelle était l’origine de ces grains ronds qni reproduisaient
le nostoc , s’ils existaient dans l’intérieur de la gelée avant
d’être visibles à l’oe i l, et quelle forme ils y avaient.
Je ne comprends pas comment Reaumur, pour faire un pas
de pins vers la découverte de la vérité , n’a pas observé au
microscope fintérieur du nostoc ; comment il n’a pas été
curieux de connaître plus particnlièrêment une substance aussi
singulière. Cependant ses mémoires sur les insectes favaient
accoutumé à fobservation des petits objets, et Micheli avait
déjà découvert les filets intérieurs et les anneaux dont j’ai parlé.
L e Cit. Girod-Chantrans vient d’examiner à son to u r , les
deux premières espèces de nos nostocs , et a donné ses
idées sur leur reproduction. I l a v u , comme les botanistes
. qui fon t précédé . les filets articulés contenus dans fintérieur
de la gelée ; ces filets ne lui ont paru doués d’aucun mouvem
en t, tant qu’ils sont restés sous leur première forme; mais,
lorsque les anneaux qui les composent ont été entièrement
séparés , et ont flotté dans la gelçe il a commencé à apercevoir
un mouvement rapide qui animait tons les petits globules,
et qui n’a cessé que lorsqu’ils se sont réunis pour former de
nouveaux filets articulés ; d’où il conclut que les nostocs sont
íe s polypiers. V o y e z Recherches microscopiques Planche 6.'"'
Figure 10.®'
DES T R É si E L L E s. 20 7
Indépendamment des objections particulières qu’on peut
faire contre cet étrange arrangement, il me semble qu il
présente une objection générale d’une très - grande force. L e
but de la nature dans la génération étant de reproduire de
nouveaux êtres, pour réparer ceux que le temps a détruits ,
et tous les êtres que nous connaissons, se multipliant de
cette manière , on ne comprendrait pas pourquoi les nostocs
feraient seuls une exception ; car dans l’observation dont je
viens de rendre comp te , il n’y a point de multiplication
proprement dite , mais seulement une transformation continuelle
; les grains forment des filets et les filets à leur tour
forment des grains, sans que rien se détruise ou soit produit ;
au contraire les globules sont inaltérables pendant la suite
des années , et la seule difi'érence qui existe dans leur état,
c’est qu’ils sont mobiles ou stationnaires , selon qu’ils se
trouvent séparés ou réunis ; c’est du moins de cette manière
que j’ai compris le système de reproduction du Cit. Girod-
Chantrans sur les trémelles.
Je n’avais point la connaissance des ouvrages de cet auteur,
lorsque j’ai commencé mon travail ; par conséquent mes
observations n’ont pas été faites dans le but de confirmer ou
de détruire les siennes. Mais la grande différence qui se
trouve entre les faits que nous rapportons, vient des circonstances
dans lesquelles nous avons examiné. J’ai toujours
eu soin d’observer des nostocs frais et contenus dans une eaS
pure ; mais le Cit. Girod les a laissés quelque temps dans une
eau corrompue qui a donné naissance à des aniiualcules, et il'a
U