
argileufe, de différences formes , ftîr lefquets
on applique avec un pinceau la matière encore
fluide. Quand la première couche a pris une certaine
confiftance, ce qui s’ opère allez promptement
par fa combinaison avec l’air & avec la lumière
, on en applique une fécondé , & ainfi fuc-
cefîivement, jufqu’à ce.quel’enduit foit de l’épaif-
feur qu’on veut lui donner. On prétend qu’on
achève la defliccation des couches en les expo-
far.t à la fumée 5 ce qui feroit fans doute la caufe
de la couleur brune de prefque/tous les vafes de
caoutchouc.....Le feu n’accélère point la defîiccation
du caoutchouc ; il ne fait que le ramollir.
Il paroît, d’après les obfervations de M. de
Fourcroy , qu’ il feroit plus avantageux d’envoyer
en Europe le caoutchouc dans fon état laiteux, en
le mettant dans des vafes fermés hermétiquement.
D ’après ce favant chimifte, il fe fait une efpèce de
fermentation putride, d’où réfulte la précipitation
de la matière la plus pure ou la plus homogène du
caoutchouc, qui n’avoit pas encore fubi 3 dans le -
corce de l’arbre , toutes les modifications nécef-
faires pour être dans fon état de perfection. C ’eft
encore dans la famille des euphorbes que fe trouve
un bel arbre fourniffant du caoutchouc, Yeuphor-
biapurpurea Svartz. Ce végétal 3 qui fait l’ornement
des forêts dans les montagnes des Antilles 3
fournit abondamment un caoutchouc qui ne le
cède en rien à celui de Yhevea. ]1 exilte encore
dans les Antilles un arbriffeau , Yurceola elaftica
Roxb. ( Vcyei U r c Éole) , de la famille des apo-
clnées -3 duquel on retire, mais en petite quantité,
un caoutchouc d’une très-bonne qualité. Je l’ai
obfervé, dit M. de Tuffac, dans les montagnes de
Clarendon à la Jamaïque.
* Je vais actuellement , ajoute-t-il , parler de
deux variétés de caoutchouc qui diffèrent en quelque
chofe de celui produit par les plantes dont
j'ai parlé. Un arbre de groffeur confîdérable, le
gluttier des oifeaux 3fapium aucuparium, m’a fourni
en grande abondance une matière qui ne diffé-
roit du caoutchouc de Yhevéa que par une moindre
confiftance; auffi fert-il, dans les Anti41c s , de
glu pour prendre les oifeaux. Cetre variété de
caoutchouc ne pourroit-elle pas être employée
dans les cas où l’on a befoîn de corps imperméables
à l’eau ou à l’air, & qui doivent conferver
leur fouplefle ? Ne pourroit on pas en enduire des
étoffes, qui remplaceroiene alors avec avantage
les cuirs gras que l’on emploie pour des. fou-
papes, dans les inflrumens de phyfique, &c. Je
crois devoir avertir qu’il faut manier le caoutchouc
du fapium avec précaution , & peut-être
toutes les autres variétés. J ’ai ôbfervé,en l'employant
comme glu à la ehafle des oifeaux, que
lorsqu’ ils étoient pris, & que, pour fe dégager, ils
portoienr le bec fur des gluaux , ils périflbient de
fuite. Dans la famille des orties, j’ai encore obfervé
une fécondé variété du caoutchouc , que
m’ont fourni quelques figuiers & le brofimum ail-
cajîrum: elle ne différoit en rien, en apparence,des
autres caoutchoucs pendant quelques mois ; mais
après ce temps elle fe décompofoit & devenoit
friable.
L ’importance de la matière éîaftique nommée
caoutchouc paroît fufKfamment démontrée par
les ufages prefqu’ indéterminés auxquels on peut
l’employer. Dans les pays où l’on a l'avantage de
la recueillir, on en fait des bouteilles, des ferin-
gues, des vafes de toutes fortes de formes : il y en
a qui repréfentent des chiens, des chevaux, des
oifeaux, des poiffons, &c. Ces vafes ont l’avantage
de ne point communiquer d’odeur aux liquides
qu’on peut y mettre ; ils peuvent tomber
fans fe calïer. Les Américains font, avec cette matière,
des torches pour s’éclairer dans leurs voyages
noCturnes. En Chine on en fait des fouliers, des
bottes fans coutures, avec lefquellês on peut entrer
dans l'eau. En Europe on en fabrique plu-
fieurs uftenfiles de chirurgie, des fondes, des
peffaires, des bougies, des bandages, &c,
On fait difToudre le caoutchouc dans de l ’éther
après l’avoir fait ramollir dans l’eau bouillante,
condition efîentielle pour réulïir; enfuite on l’applique
fur les moules de cire des uftenfiles que l’on
veut obtenir ; ce qui fe fait avec un pinceau, ayant
foin de laifler féener une couche avant d’en pofer
une autre : on met enfuite les uftenfiles dans de
l’eau bouillante pour fondre la cire. On fait encore
avec le caoutchouc diffous dans des huiles
graffes, un vernis, dont on enduit des taffetas
pour en faire des vêtemens imperméables à l’eau.
( Journ. de Botan. vol. 1 , pag. 1 66. )
CAPA-VEELA. Rheed, Hort. Malab. 9. p. 43.
tab. 24. C’eft le cleome pentaphylla Linn. (Voyez
MOSAMBE.)
CAPERON. Grande variété du fraifier, dont
les fruits font très-gros, mais d’ une qualité médiocre.
CAPILLINE. ( Voyer T richie a & ïlluftr.
tab. 890.3
CAPNÔIDES. Gærtn. ( Voye\ C o r yda lis ,
Suppl.)
CAPNOPHYLLUM. Gærtn. (.Voye^ Ciguë,
Suppl. , & cicuta. ïlluftr. tab. 195 , fig. 2.)
CAPPARIS. ( Voye% CAPRIER. )
CAPRAIRE. Capraria. ïlluftr. Gen. tab. 534,
fig. I, capraria undulata. Suppl. , n°. 7 ; fig.\l" car
praria bifiora3 ü°. r.
Observations.. Le capraria biflora3 n°. 1 , eft la
même plante que le xuareÿa bifora. Flor. per. 2 ,
C A P
tab. 12 3 , fig. <*, & Gærtn. tab. 53. Selon les auteurs
de la Flore du Pérou, cette efpèce auroit cinq
étamines.
Le capraria durantifolia a été rangé par S^artz
parmi les JUmodia3 fous le nom de fiemodia. duran-
tifolia. Obferv. bot. pag. 240.
Le capraria gratioloides , cité d’abord dans le
Spec. Linn. 2 , pag. 876, a été transféré par Linné
lui-même parmi les lindernia.
Le capraria cruftacea &ft. le gratiola lucida Willd.
Spec. Plant. 1 , pag. 103, 11 fe rapproche, félon
M. Vahl, de 1’antirrhinum hexandrum Forft. Prodr.
n°. 23 $■ , qui paroît être une efpèce de vandellia
ou de capraria; ce qui ne peut être décidé que
lorfque la plante fera mieux connue.
S u i t e d e s e s p è c e s .
4. Ca p r a ir e luifante. Capraria lucida. Ait.
Capraria foliis oppofiùs3 oblongis, a cuti s , arguté
ferrulatis , levibus ; petiolis alatis , pedunculis triflo-
ris. Ait. Horti Kew. 2. pag. 353. — Jacq. Fragm.
4 1. tab. 48. fig. 1.
Teedia lucida. Rudolph. in Schrad. Journ. bot.
Z. pag. 289.
Borkhanfenia. Roth. CataleCt. bot. 2. pag. y 6.
Cette plante , dont le fruit eft plutôt une baie à
deux loges qu’ une capfule , a donné lieu à l’établif-
fement d’un nouveau genre qui a d’ ailleurs le port
des capraria. Les tiges font glabres, técragones ;
les feuilles oblongues, oppofées, liffes, aiguës, :
finement denticulées, longues d’un pouce & de- !
mi ; les pétioles trois fois plus courts que les
feuillés; les pédoncules axillaires, oppofés , té-
tragoiies, Soutenant trois fleurs pédîcëllées , accompagnées
de bradées fubulées, de la longueur
des pédicelles; les découpures du calice fubulées;
la corolle en foucoupe ; le tube cylindrique , d’un
pourpre pâle, en boffe à fa bafe, puis recourbé ,
enfin redreffé, pileux à fon orifice ; le limbe horizontal
; les lobes ovales, obtus, égaux, d’ un
pourpre rougeâtre, avec une tache plus foncée à
leur bafe 5 les anthères oblongues , comprimées ;
l’ovaire arrondi; le ftyle plus court que les étamines
5 le ftigmate grand, oblique , convexe.
Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpé-
rance. d* (Alton.)
5. C a p r a ir e à feuilles lancéolées. Capraria
lanctolata, Ait.
Capraria foliis oppojicis, lineari-lanceolatis , in-
tegerrimis ; racemis compofitis , terminalibus. Ait.
Hort. Kew. i . pag. 354. — Wilid. Spec. Plant. 3.
Pa8- 3 H- — Linn. £. Suppl, pag. 284.
Ses tiges ligneufes font garnies de feuilles oppo-
C A P 83
fées^, étroites , Iinéairesrlancéolées, très-entières,
roides, aiguës à leur fommet., longues de deux
pouces & plus. Les fleurs font difpofées en grappes
courtes, formant par leur enfemble une forte de
panicule ou de corymbe terminal.
Cette plante croît au Cap de Bonne -Efpé-
rance. 17
6. C a p r a ir e à demi-dentelures. Capraria fimi-
ferrata. Vahl.
Capraria foliis lanceolatis , extrorsiim ferratis ;
pedunculis fubniultifioris, Vahl, Egl. 2. pag. 47.
Ses tiges font droites, herbacées, cylindriques
inférieurement, anguleufes & pileufes à leur partie
fupérieùre; les feuilles'nombreufes, alternes,
étalées, lancéolées, longues de deux ou trois pouces
, aiguës, rétrécies en pétiole à leur bafe, glabres
à leurs deux faces, à peine ciliées, dentées
.depuis leur milieu jufqu’au fommet; les pédoncules
axillaires ou terminaux , pubefeens, longs
d’un pouce, d’une à quatre fleurs alternes, médiocrement
pédicellées ; des bradées linéaires ,
lancéolées ; les découpures du calice fubulées ; la
corolle un peu plus longue que le calice, velue
dans le fond, à cinq découpures linéaires-obion-
gues; un ftigmate en tête 5 la capfule un peu plus
longue que le calice, à deux filions, à deux valves
bifides ; les femences nombreufes, attachées à un
réceptacle libre, linéaire.
^ Cette plante croît à Sainte-Marthe , en Amérique.
(Vahl.)
7. C a p r a ir e ondulée. Capraria undulata.
Capraria foliis oppoftis , ovato-oblongis , inte-
gerrirriis 3 undulatis, fupremis fubcordatis , verticil-
latis ; racemis fpiciformibus. Aiton , Hort. KcW. 2.
pag. 354. — Ïlluftr. Gen. tab. J34 . fig. 1.
Capraria foliis altérais3ovalis, undulatis; racemis
fecundis. Linn. f. Suppl. 284.
Capraria foliis fparfis , in&qualiter approximatis ,
ovatis, integris , fubundulatis ; racemo terminait,
fubfimplici. Lhérit. Sert. Angl. pag. 21.
Plante ligneufe, dont les tiges font droites,
glabres, garnies de feuilles éparles, prefque fef-
files, alternes ou prefqu’oppofées, petites, ovales,
entières,ondulées, aiguës; les fuperieures un peu
en coeur ,prefque verticillées. Les fleurs font dif-
pofées, à l’extrémité des tiges, en une forte.d’épi
droit ; les pédoncules axillaires, prefque fimples ;
les fupérieurs très-courts, munis de bradées fubulées;
les'calices à cinq découpures ovales , aiguës;
le tube de la corolle au moins une fois plas long
que le caüce, un peu cylindrique;' le limbe à cinq
lobes prefque ronds ; les étamines*renfermées dans
la corolle ; le Ityle faiilant; le ftigmate en tête,
L 2