
parmi les feneçons ou les jacohêes , les efpèces de
cinéraires dont les feuilles l'ont pinnatifides.
5°. Le ein er aria bal/a mit a , n°. n , eft la même
plante que le fenecio mollis. Wiild. Spec. Plant. 3.
îi°. 1 13 ,. & Diéb n®. 104.
Ce n’eft guère qu’ à titre d’étrangères, & comme
ajoutant à la variété des fleurs de nos jardins, que
la plupart des cinéraires y ont été introduites.
Quelques efpèces exceptées, elles font loin d’avoir
le parfum, l’éclat, la beauté dételles qu’on y cultive
, & pour lesquelles il ne faut ni couches ni
ferres-chaudes : cependant une des plus belles efpèces
de ce genre, connue vulgairement fous le
nom de jacobée maritime , appartient aux contrées
méridionales de l’Europe. Plus belle encore dans
fon lieu natal que dans nos parterres , elle décore
les roches arides, & brille de loin par fes fleurs
d’un jaune-doré que relève le duvet cotonneux de
fes tiges & de fes feuilles. C’eft là où la Nature a
fixé l’habitation de cette plante. Prefque folitaire
fur la côteftérile, elle attire le regard , elle excite
une admiration d’autant plus vive , qu’on s’attend
moins à rencontrer dans des lieux ftériles une
fleur aufli éclatante de beauté. Dans nos jardins elle
ne parle qu’aux yeux j elle partage notre admiration
avec un grand nombre d’autres belles fleurs. Quelle
différence lorfqu’ elle étale fes touffes d’ un blanc
de neige fur fon rocher natal 1 Ici l’admiration fe
réunit à une foule d’autres fenfations : le tableau eft
bien autrement animé. Effrayée à l ’afpeét des vagues
mugiffantes, l'imagination fe foulage en fe portant
fur cette brillante végération 5 elle égaie , elle
diftrait la penfée, & lui fait oublier, pour un inf-
tant, la mer & fes tempêtes, le rivage & fes débris
: c’eft un charme particulier qu’on ne peut
éprouver que par la réunion des citconftances qui
l ’excitent : c’eft un tableau qui n’a de beauté que
par J’enfemble de toutes fes parties. Qu’on tranf-
porte cette plante dans nos parterres , le charme
eft rompu, l’harmonie, les contraires difparoiffent j
elle y brille moins que fur fon rocher, parce
tju’ elle fe confond avec d’autres qui en affoiblilTent
réclat.
S u i t e d e s e s p è c e s .
2y. C in é r a i r e auriculée. Cinerarid aurita.
Lhérit.
Cinerariafloribus corymbofis y foliis cordatis , fub-
'uhgulatis , fubtus tomentoßs y petiolis baß biauritis.
Lhérit. Sert. Angl. 16. — Aiton ,. Hort. Kew*.
vol. 3. pag. 220. — Willd. Spec. Plant, vol. 3.
pag. Z077. n°. 20.
Oii diftingue cette efpèce du cineraria populi-
folia par fes fleurs purpurines, par leur difpofition
«n corymbe. Les tiges font droites, rameufes, cylindriques,
garnies de feuilles alternes, pétiolées,
■ ovales, élargies, échancrées en coeur à leur bafe,
légèrement anguleufes, vertes, prefque glabres
en deffus , blanches & tomenteufes en deflous,
affez femblables à celles du peuplier blanc j les
pétioles des jeunes feuilles & des feuilles florales
accompagnés, à leur bafe, de deux ftipules ou oreillettes
, dont les vieilles feuilles font dépourvues.
Les fleurs font radiées , de couleur purpurine,
difpofées en un corymbe terminal.
Cette plante, cultivée au Jardin des Plantes de
Paris, eft originaire de l’île de Madère & des
Canaries, ft ( V. v. )
16. C in éra ir e enfanglantée. Cineraria cruenta,
Lhérit.
Cineraria floribus cymofis y foliis cordatis , angtda-
tis, fubtus purpura]ccntibus\; petiolis baß auritis.
Lhérit. Sert. Angl. pag. 16. tab. 33. — Willd.
Spec: 3. pag: 2077. — Ait. Hort. Kew. 3. p. 221.
Cineraria ( aurita) , foliis cordatis, dentatis,
pilofis, fubtus purpurafeendbus ; petiolis auritis ,
floribus purpureis. Andr. Repolit, bot. 1. pag. 24.
tab. 24.
C’eft une très-belle efpèce, dont les tiges font
droites, rameufes, ftriées, prefque glabres} les
feuilles radicales, longuement pétiolées, amples,
élargies, planes, en coeur, anguleufes & dentieulées
à leurs bords, veinées, réticulées, glabres & vertes
en deffus, légèrement tomenteufes & rougeâtres
ou purpurines en deffous 5 les pétioles
planes, ftriés * ceux des feuilles caulinaires canali-
culés , ailés ou foliacés, amplexicaules, élargis &
prefqu’auriculés à leur bafe, dentés à leurs bords.
Les pédoncules font axillaires , longs d’un pied,
garnis de feuilles petites, alternes, diftantes, fef-
files, lancéolées} les fleurs difpofées en une cime
médiocrement étalée, accompagnées de quelques
bradées-linéaires. Le calice eft glabre, hémifphé-
riques la corolle radiée} Les demi-fleurons de couleur
purpurine.
Cette plante croît aux îles Canaries : on la cultive
au Jardin des Plantes de Paris. if- (V . v .)
17 . C inéraire lobée. Cineraria lobata. Lhérit.
Cineraria floribus fubcorymbofis y foliis fubrotundis ,
multilobatis , glabris y petiolis baß auritis, calicibus
fubcaliculatis. Lhérit.Sert. Angl.pag. 26. — Aiton,
Hort. Kew. vol. 3. pag. 220. — Willd. Spec.
Plant, vol. 4. pag. 2078. n°. 23.
Cineraria ( lobata ) , foliis reniformibus, ineißs,
dentatis , glabris y floribus paniculatis. Thunb.
Prodrom, pag. iyy.
Cetre efpèce fe rapproche des'feneçons par fes
calices caliculés ou munis à leur bafe de quelques
petites écailles : elle réffemble affez, par fon port,
au cineraria geifolia y elle en diffère par fes fleurs
beaucoup plus petites. Ses tiges font glabres, cylindriques,
rameufes } les feuilles pétiolées, altérons,
d’une grandeur médiocre, glabres à leurs
deux faces, un peu arrondies, entières ou un peu
échancrées à leur bafe, divifees en plufieurs lob^s
denticulés à leur fommet; les pétioles accompagnés
à leur bafe de ftipules en forme de petites
oreillettes dentées. Les fleurs font petites, terminales,
difpofées en une panicule lâche, étalée}
les divifions fupérieures prefqu’en corymbe. Le
calice eft glabre} la corolle jaune.1
Ce petit avbufte eft originaire du Cap de Bonne-
Efpérance} il eft cultivé au Jardin des Plantes de
Paris. I) ( V. v .)
28. C in ér a ir e appendiculée. Cineraria appen-
die al ai a.
Cineraria foliis cordato-ovatis, fublobatis 3 fubtus
tomentofis y petiolis folipfis , floribus■ çorym 'wfis ,
caule fuffruticofo y api ce flexuofo , tetra gond, (N.)
Cette efpèce a des rapports avec le cineraria
multiflo a y elle en diffère par des caradères particuliers.
Ses tiges font droites , élevées, prefque
ligneufes , cylindriques , légèrement anguleufes,
tétragones & fle-xueufes à leur partie lupérieure,
couvertes d’ un duvet cotonneux peu adhérent j
les feuilles longuement pétiolées, grandes, ovales,
en coeur, légèrement anguleufes ou lobées, entières
ou à peine dentieulées à leurs bords, aigues
à leur fommet, glabres en deffus, blanches
& cotonneufes en deffous} les pétioles garnis,
principalement à leur moitié fupérieure, de plufieurs
petites folioles éparfes , ovales, prefque
fefliles , dentieulées} quelquefois à la bafe des
pétioles, dans leur aiffelle, on diftingue deux petites
feuilles pétiolées , ovales - lancéolées. Les
fleurs font femblables à celles du fenc-çon, difpofées
en un corymbe paniculé, ample, terminal}
les ramifications munies à leur bafe. de petites
ftipules linéaires, prefque filiformes. Le calice,
élargi & renflé à fa bafe', eft compofé de folioles
droites, égales, glabres, ftriées, obtufes, recourbées
à leur fommet . La corolle m’a paru jaune, radiée}
les femences pourvues d’une aigrette fimple}
le réceptacle nu.
Cette plante a été recueillie par M. Brouffonnet
aux Canaries. T) ? ( JH f i )
29. C in ér a ir e à fleurs nombreufes. Cineraria \
multiflora. Lhérit. '
Cineraria floribus cymofis foliis cordato-ovatis ,
fubtus tonientofls y petiolis dimidio auritis. Lhérit.
Sert. angl. 16 . ■ t
Ses tiges font droites, cylindriques, légèrement
cotonneufes , garnies de rameaux alternes} les
fupérieurs prefque paniculés; les feuilles alternes,
pétiolées, ovales, affez grandes, échancrées en
coeur, vertes & glabres en deffus y blanches &
cotonneufes en deffous} les pétioles pourvus d’oreillettes
vers leur milieu jufqu’à leur fommet. Les
fleurs font très-nombreufes, difpofées en cime à
l’extrémité des rameaux, formant, parleur enfem-
ble, une ample panicule.
Cette plante croît fur les collines, aux îles Car
naries. iç
30. O nëraitve à feuilles de pas-d’âne. Cineraria
tuffllaginis, Lhérit.
Cineraria floribus Ippce pdniç.ulatis ; foliis renifor*
mi-çordatis , multangulis, fuites tomentofi? y peiio.lif
baß auritis. Lhérit. Sert. angl. 16. -r- Willd. Spec,
Plant. 3. pag. 2078.
On diftingue cette efpèce de la précédente par
fes fleurs lâchement paniculéts} par fes tiges annuelles,
herbacées} par feS feuilles larges , échanr
crées en coeur , prefque réniformes, tomenteufes
en deffous, à plufieurs angles à leur contour} les
pétioles auriculés à leur bafe.
Cette plante croît à Ténériffe. O
3 1. C in ér a ir e précoce. Cineruria pr&céx. Cav.
Cineraria floribus corymbofis y foliis cordatis 3 lo-
bato-dentatis , acuminatis, glabris y petiolis nudis ß
caule carnofo. Willd. Spec. Plant. 3. pag. 278.
Cineraria ( præcox ) , çaule f uticofo ; foliis car?
datis , angulatis , poft flores prodeuntibus. Cavan.
Icon. Rar. pag. 23, tab. 244.
Ses tiges font ligneufes , hautes de trois à quatre
pieds de plus, de la groffeur du pouce, charnues,
rameufes , garnies de feuilles pétiolées, alternes,,
échancrées en coeur, lobées /anguleufes, dentées,
acuminées, glabres à leurs deux faces} cinq à lùf
dentelures profondes à chacun de leurs côtés} les
pétioles nus ; les fleurs difpofées en corymbe} la
corolle jaune } cinq demi-fleurons à la circonfé-?
rence.
Cette plante croît au Mexique. ~
32. C in ér a ir e à feuilles de mauve. Cineraria
rrtdlv&fplia. Lhérit.
Cineraria floribus cymofisy foliis cordatis , angulatis
, infra fubtomentofis y petiolis fimplicibus. Lhérit,
Sert. angl. 26. tab. 32. — Ait. Hort. ÎCevfr. 3.
pag. 220.
Ses tiges font droites, cylindriques, garnies de
feuilles diftantes, longuement pétiolées, élargies,
en forme de coeur, médiocrement tomenteufes en
deffous, lobées, anguleufes ou dentieulées à leur
contour} les pétioles nus} les fleurs petites, radiées
, difpofées en une cime terminale s les demi-:
fleurons ovales, très-obtus, à trois dents courtes.
Cette plante croît aux Canaries & à l’île de
Saint-Michel. ^