
fa jeuneffè & avant fon développement, des intempéries
de ratmofphère & de tout autre accident.
Si Ton s’en étoit tenu à cette définition très-
fimple , & qui convient parfaitement aux fonctions
du calice, on n’auroit point confondu cet
organe avec le réceptacle, comme on 1’^ fait
très - Couvent. Celui - ci a été regardé comme
la bafe fur laquelle repofent immédiatement les
différentes parties des fleurs, idée très-juftej mais
il eft de plus confidéré, dans bien des cas, comme
le centre de la cavité du calice, idée qui confond
deux organes réellement diftinCts. Le réceptacle
n'eft point un calice , & né peut jamais en faire v
partie ; & le calice , vice verfâ, n’eft point & ne
peut jamais être un réceptacle, quoique ces deux,
organes femblent en effet n’en former qu’un feul,v
& le calice Ce préfenter comme le prolongement
du réceptacle.
Cette alfertion ne pourra être révoquée en
doute fi l’on fait attention que, non-feulement le
réceptacle eft le foutien des différentes parties de
ia fleur, mais qu’il eft de plus l’ organe par lequel
elles reçoivent fes fucs nourriciers, qu’il diltille
en abondance par les corps glanduleux qui tapif-
fent les parois internes de fa cavité , tandis que le
calice, comme enveloppe, ne foutient > ne nourrit
aucune des parties de la fructification} qu’ il eft dépourvu
de glandes à fes parois internes, & que
fes fondions font bornées à recouvrir, foit la corolle
dans fa jeuneffe, lorfqu’elle exilte, foit les
parties fexuelles julqu’à l’époque où ces organes
peuvent fe paffer.de tes fervices : alors il fe flétrit,
fe deffèche & périt, à moins que la nature ne l’ ait
deftiné à fervir d’enveloppe aux fruits jufqu’ à leur
arfaîte maturité, ainfi qu’il arrive dans l’alkesnge
(phyfaits) , &C.
C ’eft donc pour avoir méconnu les fondions &
les bornes de ces deux organes, que l’on a avancé,
r ° . que, dans un grand nombre de plantes, comme
dans la famille des rofacées, les étamines & la
corolle étoient placées fur le calice ; 2°. que l’on
a d it, pour d’autres plantes, que les étamines
étoient inférées fur la corolle ou fur les pétales.
Il eft évident que, dans le premier cas, on a con-
fidéré une portion du réceptacle comme appartenant
au calice. Ce réceptacle, dans ces fortes de
plantes & dans beaucoup d’autres, eft concave,
campanule, tantôt détaché de l’ovaire, comme
dans l’abricotier, le prunier, & c f } tantôt faifant
çorps avec lui, comme dans les pommiers , les
jofiers, &c. Dans les uns comme dans les autres,
les étamines & les pétales font inférés fur les bords
du réceptacle, & non fur le calice ; celui-ci eft
Jibre, divifé en cinq folioles non glanduleufes en
dedans, fervant d’enveloppe à la jeune fleur avant
fon épanouiffement ; c’eft à quoi fe bornent fes
fonctions.
Dans le fécond cas, celui où l’on fuppofe les
étamines inférées fur la corolle, on s'eft attaché à
une apparence trompeufe. Les étamines, à la vérité
, ont fouvent leurs filamens foudés fur la corolle
y mais ces filamens fe prolongent, & leur bafe
plonge nécefiairement dans la concavité du réceptacle
: c’ eft là où, avec les pétales , elles vont
chercher les fucs qui les alimennent. On a encore
dit que les étamines étoient, dans d’autresxas,
attachées fur le piftil. Cette idée eft la fuite de
celle que l’on fe formoit du calice, ou plutôt elle
vient d’avoir prefque borné le réceptacle à la partie
fupérieure du pédoncule. En effet, confidérant
l’ovaire comme faifant partie du piftil, fi le réceptacle
adhère avec lui, qu’ il foit méconnu, il eft
évident que dès-lors les étamines inférées réellement
fur la partie fupérieure d’ un réceptacle adhérent
, paroîtront l’ être fur le piftil : c’eft ce qu’il
eft aifé de reconnoître dans les ariftoioches & les
orchis.
Il fuit de ces obfervations, i° . que le calice,
borné, comme je l’ai dit, aux feules fondions
d’enveloppe , toujours libre, jamais adhérent ,
point glanduleux, dépourvu de cette futabon-
dance de fucs nourriciers deftinés à paffer dans
d’autres organes, ne fera jamais chargé du foin de
leur nourriture, mais feulement de celui de leur
défenfe, tandis que le réceptacle épais, charnu ,
vifqueux, tapiffé, dans fon intérieur, de glandes
nombreufes, vrai foyer de chaleur & de vie, admettra
dans fon fein tous les organes de-la reproduction
, auxquels il fournit des fucs particuliers ,
qu’il fécrète en abondance.
Il fuit, 2°. que le réceptacle eft très-varié dans
fes formes : tantôt il eft plane, étroit} quelquefois
à peine fenfible } d’autres fois épais & pulpeux,
convexe ou concave, creux &: fermé comme dans
les figuiers j à demi ouvert comme dans les am-
boray large & aplati comme dans les dorftenia , replié
fur lui-même & prefque retourné comme dans
les arftocarpus it2S\x.bù\ eft campanule, mais libre,
détaché de l’ ovaire j d’autres fois adhérent, faifant
corps avec l’ovaire , dont il devient le péricarpe
lorfque cet ovaire paffe à l’ état de fruit.
Dans ce dernier cas, les étamines & les pétales,
attachés au bord du réceptacle, paroiffent l’être
fur le calice} mais l’erreur fera facile à 'reconnoître
fi l’on fait attention que^leur infertion n’a
jamais lieu fur les folioles du calice, mais bien fur
la partie fupérieurè d’un réceptacle adhérent. A la
vérité, on a dit que, dans plufieurs genres , les
filamens étoient inférés fur les divifionsdu calice }
mais je prouverai, à l’ article C orolle , aue ce
qu’on a pris pour calice, eft une véritable corolle;
que ces filamens ne font que foudés avec
elle , & qu’ ils font appuyés par leur bafe fur le
réceptacle.
On doit juger, d’ après cette diftinCtion, du fens
dans lequel on doit entendre les exprefiions de
Tournefort, qui, confidérant le réceptale comme
partie inférieure du calice, avançoit que ce calice
, lorfqu’il étoit adhérent avec l’ovaire, devenoit
le Fruit, de Ventenat, qui, rétabliffant l’opinion
de Tournefort, diftinguoit le calice libre > de
celui qui étoit adhérent avec l’ovaire. Linné avoit
vu avec plus de juttèffe, lorfqu’ildiftinguoit l’ovaire
en ovaire fuparieur, placé au deffus du calice, &c
en ovaire inférieur , placé aü de fions-. Il eft bien
évident que dans ce cas, c’eft-à-dire , dans celui
del ’ovaire inférieur, il ne regardoit comme calice
que las folioles qui couronnent l’ovaire} mais ileft
tombé dans une forte de contradiction, lorfque
enfuite il prend pour partie inférieure du calice,
cette même portion du réceptacle libre, & non
adhérente avec l’ôvaire, de mêmelôrfqu’il dit que
les étamines & les pétales font attachés fur le calice,
ne faifant point attention que cette prétendue
bafe du calice, qu’ elle foit libre ou adhérente,
n’en étoit pas moins le même organe. A la vérité ,
il y a un grand nombre de plantes où le calice eft
entier, concave, campanulé à fa partie inférieure,
comme dans les folanées, les borraginées, & c .}
mais il faut remarquer qu’alors la furface interne
du calice n’eft point glandtileufe, & qu’elle ne foutient
ni les étamines ni les pétales.
En rétabliffant le réceptacle dans toute l’intégrité
de fes droits, & bornant ceux du calice à fes
véritables fondions, j’ ai déjà fait un pas vers la
folution de cette épineufe queftion, de favoir
quels font les caractères du calice & de la corolle.
J ’ai fait connoitre la différence très-grande qui fe
trouve entre deux organes mal diftingués julques
alors, &: je ne doute pas que, s’il étoit permis à
l’oeil humain dé pénétrer dans l’intérieur de leur
organifation, il n’y reconnût des caractères bien
plus tranchés de leur différence.
Quoi qu’ il en foit, dans l’impofiibilitë de rendre
raifon des caufes fecrètes qui font un organe ce
qu’il eft, l’on fera toujours autoiifé à le féparer •
d’un autre toutes les fois qu’il aura des fondions
particulières à remplir. Or, combien font grandes,
combien font importantes celles du réceptacle !
Ç’eft là qu’aboutiffent ces fucs nourriciers qui
doivent compléter la grande merveille de la végétation
dans la produdion des fleurs & des fruits.
C’eft là que vont paroître fuccefîivement ces
organes fexuels deftinés à la fécondation des fe-
mences,ces précieux embryons qui n’attendent,
pour fe-convertir en véritables fruits, que la liqueur
qui doit les rendre féconds} c’eft là , en un
mot, que fe perfectionnent & mûri fient ces fruits
de toute efpècè, fans celle alimentés par le fein
d’où ils font fortis. Pourra - 1 - on, après cela ,
regarder comme minutieufe & peu importante
cette diftinCtion que j ’ai effayé d’établir entre le
réceptacle & le calice, entre le foutien, la fource
alimentaire des fleurs, & cette enveloppe fèche,
aride, fouvent de, peu de durée , qui les a protégées,
avant leur entier développement?
Il eft vrai, & .je né dois pas le déguifer, que,
dans les fleurs où les étamines & les pétales lont
inférés fur les bords du réceptacle, la portion qui' ;
g foutient ces organes fe deflèche & tombe avec le-
calice que, dans cet état d'aridité, on n’y
trouve aucune différence} mais l’ on verra à l’article
Durée des organes dans les plantes,
Suppl. , que lorfqu’un organe a; rempli fes fonc-
tions, il périt : c’eft ce qui arrive ici. Dès que la
fécondation eft opérée , qtue l’ovaire commence à
groflir, qu’il peut fe paffer de la protsdion des
pétales, ceux-ci fe flétriffem : il en eft de même
des étamines après l’émifîion de iapoufiière fécondante.
La partie du réceptacle qui foutenoit &
nourriffoit les uns & les autres .doit éprouver le
même fort : il n’en refte alors que la bafe, par
laquelle le jeune fruit continue à recevoir les fucs
qui- le nourrifient. C’eft au moment ou la fDur
s’entr’ouvre, $£ lorfqu’elle eft en pleine végéta-
■ don, que l’ on peut reconnoître les caractères qui
féparent le réceptacle du calice.
Il eût été néceffaire, en parlant du réceptacle,
‘ de nous occuper également du pédoncule, duquel
on a trop peu dit, en le définiffanc le foutien de la
fleur, & que l ’on a tantôt confondu avec les tig-rs
. & les rameaux dépourvus de feuilles, & tantôt
confidéré comme une continuation de ces mêmes
parties. Je prouverai ailleurs qu’il eft un organe
très-diftinCt, qu’il exifte pour toutes les.fleurs,
quoique quelquefois peu apparent, & que fon organifation
interne ne peut être, ni celle des tiges,
ni celle des pétioles. (Voye% Pédoncule , Suppl.)
La hampe fera également foumife à un examen rigoureux
à i’artkle Hampe , Suppl. je prouverai
que fi,elle eft regardée comme une tige dépourvue
de feuilles & foatenant les parties de la
fruClification, cette expreflion ne convient point
à plufieurs plantes pour lefquelles on l’a employée,
comme dans le pijfenlit y que fi elle eft confidérée
comme pédoncule, on ne doit point s’en fervir pour
exprimer les tiges nues de beaucoup de liliacées ,
dont les fleurs font foutenues par des pédoncules
particuliers.
CALIGNI. Licania. Illuftr. Gen.. tab.i i l . Li-
cania incana Linn. — Hedycrea , S chreb. Gen.
iéo , & Willd. Spec, Plant. 2. pag. 1 2 10 .— Vahl,
Enum. Plant. 2. pag. 37. Cette efpèce, d’après
les obfervations de M. Richard, n’à que trois étamines.
CALINEA. Aüblet, tab. 221. ( Voy. foramia 3
III. Gen. tab. 463. fig. 2.) Cette plante eft le
tetracera calinea Willd. Elle a été mentionnée à
l ’article tetracera , Obfervations. Elle doit.être placée
a la fuite des foramia y n°. 2.
CALISPERME grimpant. Califpermum fcan-
dens. Lour.
Califpermum foliis ovato-lanceolatis , crenatis y
fpicisfuhterminaübus. Lour. Fior. coch.pag. 156.