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Ju jtu J tomtfliofis ; lacinîis altérais , ereftis 3 incifis ,
dentatis 3 fpinofis; calicibus fo litariis, cernais 3 ven-
tricofis3pubefcenùbus; fpinisbafeoslongijjfimis. Adam,
ap. Weber & Mohr. Catul. i . pag. 64. n°. 3 3.
Ses tiges font blanches, tomenteufes '3 hautes
“ UPL j oeux pieds} Es feuilles amplexicaules, pin-
narifides, hifpides endeflus, tomenteufes & blanches
en deflous? les lobesprefquebifides, dentés,
anguleux, armés de quelques épines longues &
roi des, & de quelques aiguillons épars fur la face
fupérieure des feuilles ; les fleurs inclinées, de la j
grandeur descelles du carduus autans ; le calice lai—
1^ v^ Uj ^érifle d'épines longues, aiguës,
réfléchies j la corolle purpurine.
Cette plante croît fur le Caucafe, le long des
torrens, dans les terrains glaifeux. o* ( Marfch. )
84* C hardon défendu. Carduus muni tus. Marfch.
Carduus fo li is amplexicaulibus , k ifp id is , finuato-
r r r r L 1* 3 f p*nof i s > villofo-tomentofis ; ca h ci b us
Je JJü ibu s , involucratis , arachnoideo-villofis ; fquamis
Jp tn o f is , erettis. Marfch. Flor. taur. caucaf. 2.
pag. 2.79. Sub cnico.
Carduus ( Kofmelii ) , fo li is lanceolatis , pin n ati-
pdo-dentatis 3 fpinofis , fubths feriçeo-tomentofis ; ca-
lu ib u s ob yallatis , fo lio lis plurihus ; fquamis Je ta c e îs ,
margine infegerrimis. Adam , ap. Weber & Morh.
Catal. 1. pag. 66. n°. 3y.
Ses tiges, hautes d'environ deux pieds , font par-
femees de poils mous & blanchâtres, munies de
feuilles feflîles , amplexicaules, hifpides, moins
profondément divifées que dans l'efpèce précédente,
armées de fortes épines, velues & tomenteufes
en deffousj les fleurs feflîles, purpurines,
de la grandeur de celles du carduus eriophorus,
accompagnées des feuilles fupérieures qui les environnent
en forme d'involuerej les calices laineux,
très-velus 5 les écailles terminées par une épine
droite.
Cette plante croit fur le Caucafe, aux lieux incultes.
a*
8f. C hardon à involucre. Carduus obvallatus.
Marfch.
Carduus foliis amplexicaulibus , glabris , pinnati-
fidis ; lobis dentatorlaciaiatis L divaricatis , fpinofis;
calicibus glabris , fejfilibus ; fquamis inermibus , mu-
cronatis ; bracleis dijfeftis, fpinofijfimis. Marfçh.
Flor. taur. caucaf. 2. pag. 279. Sub cnico.
Cette plante a le port du carduus comofus. Ses
feuilles font glabres, amplexicaules, pinnatifides j
les lobes dentés, laciniés, divergens, épineux 5 les
fleurs feflîles, de la même grandeur, même forme
& couleur que celles du carduus acaulis, environnées
de.plufleurs feuilles en forme dé bradées,
C H A
laciniées, très-épineufes 5 les calices glabres, cotn-
pofés d'écailles plutôt mucronées qu’épineufes.
Cette plante croît fur les montagnes fous-al-
pines du Caucafe. 0* ( Marfch. )
C h a rdo n aux ânes. (Voy. C h a r d o n , n°. 29.)
C hardon bénit. ( Voy. C entau rée , n°. 34. )
C hardon bénit des Parilïens. ( C a r -
t h a m e , n°. 2 .)
C hardon étoilé ou chaufle-trape. ( Voy. C ent
a u r é e , n?. 57, )
C hardon hémorrhoïdal. ( Voyez C hardon .
n°. 46. ) *
C hardon à foulon ou à bonnetier. ( Voyez
Ç a r d ér e . ) 1
C hardon marie. ( Voye{ C à r th am e , n°. 8. )
C hardon Roland ou à cent têtes. ( Voyez
Pa n ic a u t . )
CHARME. Carpinus. llluftr, tab. 780, carpinus
betulus, n°. 1.
Obfervations. Micheli avoit, fous le nom d'0/1
trya3 formé un genre particulier du carpinus oftrya
Linn., auquel fe joint, comme fécondé efpèce ,
le carpinus virg’niana, n°. 4. Ce genre a été adopté
par MM. Willdenow & Perfoon. Il eft fondé fur
la difpofition & la conformation de fes fleurs, les
fleurs mâles formant un faifceau de châtons, au
lieu d'être portées fur des chatons folitaires. Les
écailles des chatons femelles, au lieu d’être planes,
font en forme de petites veflîes aplaties, blanchâtres,
dans lefquelles les fruits fe trouvent renfermés.
S u i t e d e s e s p è c e s .
y. C h a rm e d’Amérique. Carpinus americana.
Mich.
Carpinus foliis oblongo-ovalibus , involücrorum la-
ciniis acute dentatis. Mich. Flor. boréal. Amer. 2.
pag. 201.
Carpinus ftrobilorum, fquamis tripartitis ; laciniâ
intermediâ obliqua , ovato-lanceolatâ, uno latere uni-
dentatâ. Willd. Spec. Plant. 4. pag. 468.
Cet arbre reflemble beaucoup au carpinus betulus3
mais fes feuilles font bien moins acuminées; elles
font oblongues, ovales, alternes, pétiolées, glabres
à leurs deux faces, pliffées, nerveufes, inégalement
denrées en fcie. Ses fruits, beaucoup
plus petits, font accompagnés d’écailles qui ont
leurs divifions bordées de dents aiguës. Chaque
écaille fe partage en trois lobes j celui 'du milieu
obliquement ovale, une fois plus long que les deux
lobes latéraux.
Cette plante croît en Amérique , depuis le Canada
jufque dans la Floride, f) ( V . f )
CHASSE-BOSSE : nom vulgaire que porte le
lyfimachia vulgaris Linn. ( Voye£ LYS1MAQUE. )
CHASSE-PUNAISE. ( F ^ C im ic a ir e . )
CHASSELAS. Sorte de raifîn. ( Voy. V igne.)
CHATAIGNE d’eau. ( Voye% Ma c r e . Trapa
natans Linn. )
CHATAIGNIER. Cafianea. llluftr. Gen. tab.
782. fig* I. Cafianea vulgaris , np. I.
Obfervations. Linné avoit réuni, fous le nom de
fagus, le châtaignier au hêtre, comme deux ef-
peces du même genre. Il eft en effet difficile de
les féparerj cependant, pour fe rapprocher des
idées généralement reçues dans la culture, quelques
auteurs modernes ont admis, d’après les^ Anciens
, le châtaignier comme Formant un genre
diftingué du hêtre , dont il ne diffère que par la
difpofition de fes fleurs mâles, & par fon fruit, qui
eft farineux & non huileux comme celui du hêtre.
Le châtaignier commun, connu depuis très-
Iong-tems en Europe, a été également obfervé
dans l’Amérique feptentrionale par Michaux. Les
Romains tirèrent leurs premières châtaignes de
Caftane, ville de la Pouille ; ce qui leur fit donner
le nom de noix cafianéiques ( cafianeafque nuces,
Virg.) Théophrafte nous apprend qu’on en trou-
voit beaucoup fur le mont Olympe. Bellon l’a obfervé
fur les montagnes de la Macédoine, &
M. Olivier en a vu une forêt fur les bords de la
Mer-Noire, à Buyukdéré. Cet arbre fe trouve
dans nos plus anciennes forêts, & il y exiftoit du
tems des Gaulois. Nous trouvons dans les auteurs
anciens, que les meilleures châtaignes portoient le
nom de balani, & que celles recueillies furie mont
Ida étoient furnommées leucena. Pline leur donne
le nom de populates .& de coêlivas, parce que la
populacë de Rome s’en nourriflqit.
Cet arbre parvient quelquefois à une groffeur
prodigîeufe, ainfi que le prouve le fameux châtaignier
du mont Etna, que l’on voit à peu de
diftance de la ville d’A c i, & que les voyageurs
vont vifiter comme un objet merveilleux. Houel,
dans fon Voyage aux lies de Sicile , de Malte & de
Lipari, a donné les dimenfions & l’hiftoire de cet
arbre raonftrueux. Voici ce.qu’ il en rapporte :
<* Nous paffâmes par Saint-Alfio &: Piraino, oîî
les arbres font communs, où l’ on trouve de fu-
erbes futaies de châtaigniers. Ils viennent très-
len dans cette partie de l'Etna, & ôn les y cuïtive
avec foin 5 car on en fabrique des cercles de
tonneau dont on fait un commerce affez conftde-
rable. Arrivé à l’orient de l’Etna & à l’extrémité
de la région habitée, je trouvai ce châtaignier....;
J ’en ai fait le plan, afin de démontrer la poffibilité
qu'un arbre ait cent foixante pieds de circonférence.
Je me fis raconter l’hiftoire de cet arbre par
les habitans de ce hameau.
»j Cet arbre s’appelle le châtaignier des cent chevaux
, à caufede la vafte étendue de fon ombrage.
Ils me dirent que Jeanne d’Arragon, allant d Ef-
pagne à Naples, s ’arrêta en Sicile, & vint vifiter
l’Etna, accompagnée de toute la nobleffe de Ca-
tane 5 elle étoit à cheval, ainfi que toute fa fuite.
Un orage furvint $ elle fe mit fous cet arbre, dont
le vafte feuillage fuffît pour mettre à couvert de
la pluie cette reine & tous fes cavaliers. C ’eft de
cette mémorable aventure, ajoqtent-ils, que 1 arbre
a pris le nom de châtaignier des cent chevaux ;
mais les favans qui ne font point de ce hameau
prétendent que jamais aucune Jeanne d’Arragon
n’a vifîté l’Etna, & ils font perfuadés que cette
hiftoire n’eft qu’une fable populaire.
» Cet arbre fi vanté, & d’un diamètre fi con-
fidérablè,eft entièrement creux 5 car le châtaignier
eft comme le faule j il fubfifte par fon écorce 5
il perd, en vieilliffant, fes »parties intérieures, 8c
ne s’en couronne pas moins de verdure. La cavité
de celui-ci étant immenfe , des gens du pays^y ont
conftruit une maifon où eft un four pour faire fé-
cfier les Châtaignes, des noifettes, des amandes
& autres fruits que l’on veut conferver : c’eft un
ufage général en Sicile. Souvent quand ils ont be-
foin de bois, ils prennent une hache , & fis en
coupent à l’arbre même qui entoure leur maifon ;
ainfi ce châtaignier eft dans un grand état de def-
truétion.
s» Quelques perfonnes ont cru que cette mafle
étoit formée de plufieurs châtaigniers qùi, preffés
les uns contre les autres & ne confervanr plus qife
leur écorce, n’en paroiffent qu’un feul à dès yeux
inattentifs ; ils fe font trompés, 8c c'eft pour dif-
fiper cette erreur, que j’en ai tracé le plan géo-
métral. Toutes.les parties mutilées par les ans &
par là main des hommes m'ont paru appartenir à
un feul & même tronc. « ( Houel , Voyage en Sicile
, &c. , vol. 2 , pag. 79 , tab. 114 . )
Malgré l’état de délabrement de fon tronc , ce
châtaignier fe couvre d’un beau feuillage au commencement
de la nouvelle faifon; il donne des
fruits en abondance, 8c depuis longues années on
le voit végéter dans le même état. Sa naiffance
paroît fe perdre dans l’antiquité la jflus reculée.
Nous avions autrefois, en France, de vaftes
forêts de châtaigniers. Toutes nos montagnes du
troifième ordre étoient couvertes de ce bel arbre j
mais il n'en reftëplus que des débris. Les Vofges,
C e 2.