150 H i s t o i r e N a t u r e l l e .
épais & la queue moins velue : au-deffus de la gueule
il a quelques piquans auffi gros, mais moins roides
que ceux du hériffon : fur un fond de poil gris, fon
corps eft marqué de quelques taches jaunes ; la tête
de la même couleur que le corps eft traverfée de raies
Brunes, & le front eft taché de fauve ; les oreilles font
grifes comme la tête & le corps : il y a une longue
tache fauve fur le cou , une fécondé tache femblable fur
la poitrine & une troifième fur le ventre ; les flancs font
marqués de bandes tranfverfales depuis le dos jufqu au
ventre; la queue eft grife & marquée d’une tache fauve
dans fon milieu ; les jambes font rayées de haut en
bas de gris & de brun3. C e loup eft, comme l’on voit,
le plus beau des loups, & fa fourrure doit être recherchée
par la variété des couleurs h% mais, au refte rien
n’indique qu’il foit d’une efpèce différente des nôtres,
qui varient du gris au blanc, du blanc au noir & au
mêlé , fans pour cela changer d’efpèce; & l’on voit
par le témoignage de Fernandès , que ces loups de la
nouvelle Efpagne, dont nous venons de donner la def-
cription, d’après Recchi & Fabri, varient comme le loup
* Xoloitfouintli, Lupus ALexicanus. Hernand. H ift■ Alex. pag. 4 7 p ,
-Jïg. Ibid.
b Nota. On pourrait fbupçonner à caufè de la varâ'té des couleurs,
,que ce loup du Mexique eft un lynx ou loup-cervier, dont l ’efpèce
fè trouve aufli-bien que celle du loup dans les deux continens : mais
il fuffit de jeter les yeux fur la figure que nous a donnée Recchi
pour reconnoître qu’elle reffèmble tout-à-fait à celle du loup & point
du tout à celle du lynx.
d’Europe, puifque dans ce pays même ils ne font pas
tous marqués comme nous le venons de dire, & qu’il
s’en trouve qui font de couleur uniforme & même de
tout blancs *.
X I V.
L ’ A L C O.
Nous avons dit qu’il y avoit au Pérou & au Mexique ;
avant l’arrivée des Européens, des animaux domeftiques
nommés Alco, qui étoient de la grandeur & à peu près
du même naturel que nos petits chiens ; & que les Espagnols
les avoient appelés Chiens du Mexique, Chiens
du Pérou, par cette convenance & parce qu’ils ont le
même attachement, la même fidélité pour leurs maîtres ;
en effet l’efpèce de ce s animaux ne paroît pas être effen-
tiellement différente de celle du chien , & d’ailleurs il fe
pourroit que le mot alco fût un terme générique & non
pas fpécifiquë. Recchi nous a laiffé la figure d’un de ces
alcos, qui s’appeloit en langue Mexicaine, Yticuinte Por-
godi,il étoitprodigieufement gras & probablement dénaturé
par l’état de domefticité, & par une nourriture trop
abondante; la tête eft repréfentée fi petite qu’elle n’a, pour
ainfx dire, aucune proportion avec lagroffeur du corps;
* Cuetlachtli, feu Lupus indicus. Jo. Fabri. Xoloitfcuintli. Forma,
colore, moribus & mole corporis lupo noßrati ßmilis eß atque adeo ejus
( ut mihi quidem videtur ) fpeciei, fed ampliori capitc. Tauros vero ßcut
Ü" noflras lupus aggreditur Ù1 interdum etiam homines, reperhmtur nonnulli
candentes........Vivit in calidis noyce Hijpanics locis. Fernand. Hiß.
mim. nov• Hifp. pag. 7 .