18 H i s t o i r e N a t u r e l l e
Brefil : le nom d’exquima ou quima, en ôtant l’article
& qui doit fe prononcer qouima, ne s’éloigne pas de
quoaita, 6c c ’efl ainfi que plufieurs Auteurs ont écrit le
nom du coaita : tout concourt donc à faire croire que
cet ex quima de Marcgrave, qu il dit etre une guenon
ou un cercopithèque de Guinée, efl un fapajou du Brefil,
& que ce n’eft qu’une variété dans l’efpèce du coaita,
auquel il reffemble par le naturel, par la grandeur , par
la couleur 6c par la queue prenante; la feule différence
remarquable, c ’efl que l’exquima a du poil blanchâtre
fur le ventre, & qu’il porte au-deffous du menton une
barbe blanche, longue de deux doigts \ Nos coaitas
n’avoient ni ce poil blanc ni cette barbe; mais ce qui
me fait préfumer que cette différence n’efl qu’une variété
dans l’efpèce du coaita, c ’ell que j ’ai reconnu par
fe témoignage des Voyageurs qu’il y en a de blancs &
de noirs, les uns fans barbe Sc d’autres avec une barbe :
« il y a, dit Dampierre b, dans les terres de l’Ilthme
» de l’Amérique , de grands troupeaux de fmges, dont
» les uns font blancs Sc la plupart noirs ; les uns ont de
* Cercopithècus barbatus Guineenfis ; in Congo vocatur Exquima, pilos
habet fufcos fed per totum dorjùm quafi adujlos feu ferrugineos ; fufcis
autem punâulatim infperfus cvlor albus, venter albicat & mentum inferius;
barbam quoque‘ egregiè albamC habet, conjlantem capillis duos digitos
longis & amplius pajjîs quafi ordinatimpexa fuijfet ; quando hcec fpecies
irafcitur, os amplè diduccndo à" mandibulàs celeriter movendo exagitat
hominem : egregie faltartt, varlos ffudus comedunt. Marcgr, Hift. nat>
Brafïl. pag- 2 2 7 & 22:8, ùbi vide fgUram.
b Voyage de Dampierre, tome IV , page 2 2 p .
du Coaita èr de l’Ex q u im a . 19
la barbe , les autres n’en ont point : ils font d’une taille «
médiocre.........Ces animaux ont quantité de vers dans «
les entrailles“. .........Ces fmges font fort drôles, ils«
faifoient mille poflures grotefques lorfque nous traver- «
fions les bois, ils fautoient d’une branche à l’autre«
avec leurs petits fur le dos; ils faifoient des grimaces «
contre nous, craquetoient des dents 6c cherchoient «
l ’occafion de piffer fur nous; quand ils veulent paffer «
du fommet d’un arbre à l’autre, dont les branches font «
trop éloignées pour y pouvoir atteindre d’un faut, ils «
s’attachent à la queue les uns des autres, 6c ils fe «
brandillent ainfi jufqu’à ce que le dernier attrape une «
branche de l’arbre voifin, 6c il tire tout le refie après «
lui. » Tout cela 6c jufqu’aux vers dans les entrailles
convient à nos coaitas ; M. Daubenton ft en difféquant
ces animaux, y a trouvé une grande quantité de vers
dont quelques-uns avoient jufqu’à douze & treize pouces
de longueur ; nous ne pouvons donc guère douter que
j ’exquima de Marcgrave ne foit un fapajou de l’efpèce
même , ou de l ’efpèce très-voifine de celle du coaita.
Nous ne pouvons auffi nous difpenfer d’obferver,
que fi l ’animal indiqué par M. Linnæus , fous le nom
de dianac efl en effet, comme il le d it , Yexqtiima de
a Ces animaux ont quantité de vers dans les entrailles ; j ’en tirai
une fois ma pleine ntain du corps d ’un que nous ouvrimés, & il y
enavoit de fèpt ou huit pouces de long. Voyage de Dampierre, tome IV ,
page 2 2 y .
b V o y e z ci-après les parties"intérieures du Coaita.
*' Diana fimia caudata b arbata froide barbaque fajligiata. Unn. acî, m