12 H l S T O I R Ê N A T U R E L L E
il allure que ces animaux produifent ordinairement deux
petits, & que la mère en porte un fous le bras & l’autre
fur le dos. En général, les fapajous, même de fa plus
petite efpèce ne produifent pas en grand nombre, &
il effc très-vraifemblable que ceux-ci qui font les plus
grands de tous ne produifent qu’un ou deux petits.
Caraélères dijîinâifs de ces efpèces.
L ’O narine' a les narines ouvertes à côté & non pas
au-delfous du n e z , la cloifon des narines très-épailfe ;
il n’a point d’abajoues, point de callofités fur les feffes;
ces parties font couvertes de poil comme le relie du
corps. Il a la queue prenante & très-longue, le poil
noir & long , & dans la gorge un gros os concave ; il
auflî-bien que de leurs pattes, & ils tiennent aufïï ferme avec elle.
Si nous étions deux ou plufieurs enfemble ils s’enfuyoient de nous.
Les femelles font fort embarralîees pour lâut-er après les mâles avec
leurs petits ; car elles en ont ordinairement deux, elles en portent un
fous un de leurs bras, & l’autre qui eft allîs fur leur dos lè tient accroché
à leur cou avec lès deux pattes de devant : ces linges font les
plus farouches que j’aie vu de ma vie , & il ne nous fut jamais polîlble
d’en apprivoilèr aucun , quelqu’artifice que nous millions en oeuvre
pour en venir à bout ; il n ’eft guère plus aifé de les avoir quand on
les a tirés, parce que s’ils peuvent .s’attacher à quelques branches avec
la queue ou avec les pattes, ils ne tombent point à terre pendant qu’il
leur relie le moindre fouffle de vie ; après en avoir tiré u n , & quelquefois
lui avoir calîe une jambe ou un bras, j’ai eu compalfion de
voir cette pauvre bête regarder fixement, & manier la partie blelfée
& la tourner d’un côté ou d’autre, ces linges fonf fort rarement à terre,
& il y en a même qui difent, qu’ils n’y vont jamais. Tome I I I ) page 3 0 4 ,
de L’OUARINE i f de l ’A l o u A T E . 1 3
èft de la grandeur d’un lévrier, le poil long qu’il a fous
le cou lui forme une efpèce de barbe ronde ; il marche
ordinairement à quatre pieds.
L ’alouate a les mêmes caraélères que l’ouarine, Si
ne paroît en différer, qu’en ce qu’il n’a point de barbe
bien marquée & qu’il a le poil d’un rouge-brun, au
lieu que I’ouarine l’a noir. J ’ignore fr les femelles dans
ces efjtèces font fujettes à l’écoulement périodique
mais par analogie, je préfume que non, ayant obfervé
généralement qu’il n’y avoit que lesfinges, babouins &
guenons à feffes nues qui foient fujets à cet écoulements