enfin la cinquième efpèce, eft le fàimiri, qu’on appelle
vulgairement le Jînge aurore ou fapajou orangé : celui-ci
eft le plus petit & le plus joli des fâpajous.
Nous connoiflons de même fix efpèces de fagoins;
le premier & le plus grand de tous eft le fa k i, qui a la
queue couverte d’un poil fi long & fi touffu qu’on l’a
nommé Jînge à queue de renard ; il femble qu’il y ait
variété dans cette efpèce pour la grandeur ; j ’en ai vu
deux qui paroifloient adultes, dont l’un étoit prefqu’une
fois plus grand que l’autre. L e fécond fagoin eft le
tamarin, il eft ordinairement noir avec les quatre pieds
jaunes, mais il varie pour la couleur, car il s’en trouve
de bruns mouchetés de jaune. Letroifième eft l’ouijiiti,
qui eft remarquable par les larges toupets de poil qui
accompagnent fa face, & par fà queue annelée. Le
quatrième eft le marikina, qui a une crinière autour du
cou & un flocon de poil au bout de la queue comme
le lion, ce qui lui a fait donner le nom de petit-lion.
L e cinquième eft le pinche, qui a la face d’un beau noir,
avec des poils blancs qui defcendent du deffus & des
eàtés de la tête en forme de cheveux longs & liftes.
L e fixième & le dernier eft le mico, qui eft le plus joli
de tous, dont le.poil eft d’un blond argentin, & qui
a la face colorée d’un rouge auffi vif que du vermillon.
Nous allons donner l’hiftoire & la defcription de chacun
de ces Sapajous & de ces Sagoins , dont la plupart
n’étoient ni dénommés ni décrits ni connus.
L’OUARINE*et L’ALOUATE**.
JLj’ouarine & l’Alouate font les plus grands animaux
quadrumanes du nouveau continent; ils furpaflent de
* Ouar'm, Ouarine, nom de cet animal au Maragnon, & que nous
avons adopté.
Guenons appelées Ouarines, font toutes noires & grandes comme
les grands chiens, elles crient fi haut qu’on les peut entendre d’environ
une iieue. Mijfi. du P . d’Abbeville, page i J 2 .
Guariba Brafdienfibus, Marcgr. H iß. nat. Braf. pag. 2 2 6 , fig.
Nota. Il eft vraïfemblable que le mot de Ouarine, Ouarina, vient de
Guariba, qu’on doit prononcer gouariba.
Cercopithecus niger pedibus fufcis. L e làpajou noir. Brijf. reg. aninn-
pag. 19 4 .
Panifcüs. Linn. Syß. nat. edit. X , pag. 26. Nota. M . Linnæus a
mal indiqué cet animal, il le confond avec le Coaita; & là defcription,
ainfi que là phralê, eft compolee & mêlée de celle de Brown & de
celle de Marcgrave, dont le dernier a décrit le guariba, & le premier
le coaita.
* * Alouate. Allouata à Cayenne n’eft qu’une variété de l’ouarine,.
celui-ci eft d’un brun-noir, & l’alouate d’un rouge-brun : tous deux
font un bruit épouvantable , & on leur a donné également l’épithète:
de hurleurs. Arabata dans les terres de l’Orénoque, félon Gumilla.
« Les linges jaunes, dit cet A uteur, qu’ils appellent arabata font un
bruit infupportabie & fi lugubre qu’ils font horreur. Hißoire d el’Oré~
■ noque, par Gumilla , page S »,
Cercopithecus barbatus maximus ferrugineus ßentorofus. Alouata, fingÇ-
rouge. Barrère, kifl. nat. ae la Fr. équin, pag. 15 o.
Cercopithecus barbatus faturate fpadiceus. Le linge rouge de Cayenne.-
Brijfi reg. an'un. pag. 206.