H i s t o i r e N a t u r e l i e
le nom de Macaque a, qu’ils avoient emprunté du macaque
de Guinée : mais les macaques font des guenons
à queue lâche, 6c ceux-ci font de la famille des fapa-
jous, car ils ont la queue prenante. Us n’ont que deux
mamelles , 6c ne produifent qu’un ou deux petits ; ils
font doux, dociles 6cfi craintifs, que leur cri ordinaire
qui reflemble à celui du rat, devient un gémiiïement
dès qu’on les menace. Dans ce pays-ci ils mangent des
hannetons 6c des limaçons !> de préférence à tous les
autres alimens qu’on peut leur préfenter; mais auBrefd,
dans leur pays natal, ils vivent principalement de graines
6c de fruits fauvages qu’ils cueillent fur les arbres c, où.
* J’ai vu à la baie Je Tous-Ies-Saints Jeux elpèces Je Singes, les
uns qu’on appeiie Sagouins & les autres qu’on appelle Macaques. Les
fàcroins font Je ia grofleur J ’un e'cureuii, il y en a Je gris, & J ’autres
d’un poil fin & Je couleur d’aurore ; ils font toüt-à—fuit jolis. . . . Les
macaques font plus gros & J ’un poil brun -, ils pleurent toujours, & c . t
Voyage de de Gennes, par Froger, page î y o.
b To u s les linges Je ce pays Je l’Amérique mérîjionale vivent
Je fruits & Je fleurs, & Je quelques infectes, comme cigales, &c.
Uiftoire des Aventuriers, par Oexrnelin, tome I I , page 2 y 6.
* L e naturel Jes Cays ( Sais ) eft te l, que ne bougeant guère Je
Jeflùs un arbre qui porte un fruit, ayant gouflè prefque comme-
nos grolîës fèves, de quoi ils fè nourrifîênt : ils s’afîèmblent ordinairement
paT troupes, & principalement en temps de pluie ; c’eft un
plaifir de les ouïr crier & mener leur fâbat for ces arbres. A u relire,
cet animal n’en porte qu’un d’une ventrée, mais le petit ayant cette
induftrie de nature, que fitôt qu’il eft hors du ventre, il embraflë &
tient ferme le cou du père ou de la mère ; s’ils fe voient pourchaffés
Jes chalîêurs , fautant & l’emportant ainfi de branches en branches le
fiuvent de cette façon ; partant les Sauvages n’en pouvant guère prendre,
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ds demeurent 6c d ou. ils ne defcendent que nirement
à terre.
Caraâlères diftinSifs de cette efpèce.
Les Sais n’ont ni abajoues ni callofités furies fefles;
ils ont la cloifon des narines fort épaiffe, 6c l ’ouverture
des narines à côté 6c non pas au-deftbus du nez ;
la face ronde 6c plate, les oreilles prefque nues ; ils
ont la queue prenante, nue par-deffous vers l’extrémité,
le poil d’un brun-noirâtre fur les parties fupérieures du
corps, 6c d’un fauve-pâle ou même d’un blanc-fàfe
fur les parties inférieures. Ces animaux n’ont qu’un pied
ou quatorze pouces de grandeur; leur queue eft plus
longue que le corps 6c la tête pris enfemble ; ils marchent
à quatre pieds. Les femelles ne font pas fujettes
a 1 écoulement périodique.
ni jeunes ni vieux, n’ont d’autre moyen Je les avoir finon qu’à coups
de fléchés, les abattent de deffos les arbres dont tombant étourdies &
quelquefois bien bleffées, après qu’ils les ont guerres & un peu appri-
voifées lès changent pourquelques marchandife > je dis nommément
apprivoifées, car du commencement quelles font prifes elles font fî
farouches qu’elles mordent fi opiniâtrement qu’il faut les affommer
pour les faire lâcher prife. Voyage de de Lery, page i 64.
G f ij