
 
        
         
		du Félis  bay  des  États-Unis  d’Amérique,  espece  américaine  que  
 Bechstein  a  pu  croire  d’origine  européenne,  mais qu’on n a jamais  
 vue  dans nos  contrées.  Les noms  de  Katzenluchs  ou Kalberluçhs,  
 sont des  termes de fourreurs  par lesquels ils désignent les assortimens  
 des peaux de  Lynx ordinaire  dans les  états  differens  de  l’age.  G est  
 d’après Retz,  Faun.  suec ,  le  TVarglo des  Suédois  (i). Wilson  distingue  
 deux espèces,  l’une sous le nom  de  TVarglokalten quil  rapporte  
 au Lynx,  l’autre sons le nom  de Kdttlo-ganse ; mais  les  indications  
 sont  trop  vagues  pour  servir  de moyen  compara toire;  iipa-  
 raît aussi que  ces  courtes diagnoses de Wilson ont ete  établies sur des  
 sujets d’âge  très-différent  : le premier est bien Certainement un sujet  
 très-vieux ;  le  second paraît  avoir  été basé sur l’inspection d’un jeune  
 sujet.  Nous  remarquons que,  pour  émettre  un  jugement  critique  
 sur les espèces  vivantes  des genres Félis  et  Canis ,  il  faut  préalablement  
 établir des  recherches  dans  les  magasins  de  pelleteries,  avoir  
 vu des milliers de  dépouilles  de  toutes  les parties du  globe  et de différentes  
 contrées  d’un pays,  et vérifier  le  résultat  de  toutes  ces  recherches  
 sur  les sujets  déposés  dans  les  collections d’histoire  naturelle. 
   Sur  ce plan a  été basé  le mémoire  que  j’offre  aujourd’hui  au  
 public ; et j’ai quelque espoir d’avoir réussi à fixer la détermination  si  
 difficile  à  établir  dans  les  espèces  de  Lynx  ou  Loups  cerviers.  La  
 comparaison du  crâne des qnatre  espèces que je  reconnais dans l’an-  
 eien  continent,  manque  encore  comme moyen  propre  à  donner-  à  
 ces  recherches  un  degré de précision plus  satisfaisant. 
 Mes  quatre espèces déterminées par-des diagnoses  soumises à  des  
 observations  souvent  répétées,  ont  été  confondues jusqu’ici  sous  le  
 nom  de Lynx  ou de Loup cervier.  Les deux premières peuvent avoir  
 été  rangées  sous  l’article" confus  et  embrouillé  du Lynx du  Canada.  
 Ces quatre  espèces  de  l’ancien  continent  sont désignées,  dans  cette  
 monographie,  sous  les  noms  de  Felis cervaria,  borealis,  lyn x  et  
 pardina.  Les deux  premières  espèces  sont  confinées  dans les  limites 
 (i) Mais point léur K attlo ,  corpore  albido  maculis  nigris,  que  je  crois  être mon Félis  
 cervier  dénomination qui peut faire soupçonner l’existence de notre.Félis  cervier en Suède  
 ce  dont je n’ai pu obtenir une preuve certaine. 
 du  cercle  arctique;  la  seconde  vit  dans  les  deux  continens  (i).  La  
 première  est  provisoirement,  pour  moi,  une  espèce  du  nord  de  
 l’Asie ; la  troisième  est répandue  dans  les  contrées  septentrionales et  
 tempérées de  l’Europe et-de l’Asie ; la quatrième se trouve  seulement  
 dans  les pays  chauds de  l’Europe,  et peut-être  dans  quelques parties  
 de l ’Asie.  Le  Félis bay,  confondu  quelquefois  sous la  rubrique  
 de  Loup  cervier,  est une  cinquième  espèce  confinée dans les limites  
 des  régions  tempérées  de l’Amérique  septentrionale;  elle  paraît  vivre  
 en  deçà du  cercle polaire arctique. 
 Patrie.  Le  Lynx  ordinaire  était  autrefois  plus  répandu  sur  une  
 grande  partie  de l’Europe ;  on  le voit encore dans  les pays  boisés  et  
 montagneux de  l’Allemagne ,  en  Prusse ,  en Hongrie,'  en  Pologne ,  
 dans  le nord,  en  Italie,  en  Suisse,  dans  le  royaume  de  Waples,  et  
 très-accidentellement .en France.  La  population  toujours croissante ,  
 et le  défrichement  des terres  en Europe,  ont  fait reculer  ce  carnassier  
 vers les  confins de l’Asie  et dans le nord,  où  on le  dit très-nombreux. 
   Il  se  trouverait  aussi  en  Afrique,  si  toutefois  il  est  permis  
 d’ajouter  foi  à  l’origine  indiquée  sur un.sujet  monté du  musée  de  
 Paris;  le  même,  n°.  257,  qui  a  servi  à  la  description  donnée  par  
 M.  Geoffroy,  Cat.  de mamm. , pag.  120,  esp.  7.  Le  Lynx  poursuit  
 son gibier jusqu’à  la  cime des  arbres.  Sa  proie  ordinaire  consiste  
 en  petits  quadrupèdes  et  en  oiseaux ;  il  attaque  les  faons  de  
 Cerfs  et  les  Chevreuils ;  il  chasse  aux  Lièvres  çt  aux  Perdrix ;  on  
 dit  qu’il  suce. le  sang  de  ses  victimes  et  leur  ouvre  la  tête  pour  
 manger  la  cervelle ,  après  quoi  il  l’abandonne  pour  en  chercher  
 une autre.  Les  pays  boisés et montueux sont sa  demeure habituelle. 
 On  voit  des  sujets  dans  plusieurs  collections  :  les  individus mâle  
 et "femelle,  et  deux  jeunes,  du  musée  de Vienne ,  ont  été  tués  en  
 Autriche.  Un  individu adulte,  attaqué  de  maladie albinos,  est conservé  
 dans les galeries du musée  des Pays-Bas.  J’en ai reçu de Suisse,  
 d’Italie  et  de  l’Allemagne. 
 ( 1)  Peut-etre  que la première  espèce,  ou  Felis  cervaria,  se  trouve  aussi  en  Amérique: mais  aucune preuve  certaine ne m en est  connue. V