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 deux  naturalistes  distingués ,  MM.  Boié  et Macklot,  tous  deux  attachés  
 depuis  trois  ans  comme  aides-naturalistes  au  musée  des  
 Pays-Bas,  vont  être envoyés  près du gouverneur général dans l’Inde ;  
 ils  seront  accompagnés  de  dessinateurs  et  de  préparateurs  habiles,  
 et  pourvus  de  tous  les  moyens  qu’une  administration  éclairée  et  
 prévoyante sait accorder  pour  la  réussite  d’un  pareil plan1 2;  ils  vont  
 chercher,  dans  nos possessions les plus  reculées,  et les moins  explorées  
 par  les  Européens,  des  alimens nouveaux pour l’étude de  l’histoire  
 naturelle.  Leurs  connaissances  dans  toutes  les  branches  de  
 cette  étude,  et  le  zèle  dont  ils  sont  animés,  répondent  du  succès  
 d’une  entreprise qui  va donner,  sur  la  géographie,  la  géologie  et  la  
 zoologie de  ces  possessions,  des  éclaircissemens  dont  la  science  sent  
 le besoin.  Puissent  leurs  efforts  généreux  être  couronnés  du  succès  
 que  nous  avons  lieu  d’en  attendre !  Par  leurs  savantes  recherches  
 nous  aurons  enfin  une  idée exacte  des  ressources que peuvent offrir  
 ces  contrées  tropicales,  qui  ne  nous  sont  connues  que par quelques  
 productions  dont  le  commerce  s’est  emparé,  et  qui  ne  sont  recueillies  
 que  sur les points très-circonscrits des  côtes où le gouvernement  
 des Pays-Bas a établi des postes militaires. 
 m’accabler au moment  de  livrer  ce  mémoire  à  l’impression.  Le jeune  naturaliste, M.  Van  
 Hasselt,  qui  a acquis,  à la  reconnaissance  et  aux  éloges,  des  droits  si  justement mérités,  
 vient de suivre de bien près dans la tombe , son ami  et son émule. Nous essaierons  plus  tard  
 de  rendre  un hommage public  à  la  mémoire de ces deux jeunes  naturalistes,  en  présentant  
 une  analyse  de  leurs  travaux.  Les  collections  qu’ils  ont  réunies ,  et  dont  la  première  expédition  
 vient d’arriver,  seront la base du monument  que'nous tâcherons  de  leur élever ,  et  
 qui  sera  pour  leurs successeurs un encouragement dans  leurs pénibles recherches. 
 DEUXIÈME  MONOGRAPHIE 
 SUR  L E   GEN R E 
 SA R IG U E   ( i )   —  D I D E L P H I S .   (Linn. ) 
 DIDELPHIS  {Linn.,  Illig.,  Cuv.,  Geoff.) —PHILViN'DER  (  B ris s.  ) 
 D en t s   incisives  mitoyennes  | r ,   incisives latérales  -f  de  chaque  côté,  
 les  incisives  mitoyennes longues, proéminentes,  et séparées des laté  
 raies  par  un  espace  vide ;  celles-ci  sont, bien  rangées ;  celles  de  la  
 mâchoire  supérieure  droites,  et de  l’inférieure un  peu couchées  en  
 avant ;  nombre  total des dents incisives fgfe dents  canines  » fortes ,  
 comprimées  :  celles  de  la mâchoire supérieure plus  grandes  que  de  
 l’inférieure. Dents molaires \  ;  les  trois premières  sont comprimées ;  
 la  première  ressemble  à  une petite  canine,  et  les  dents  suivantes,  
 ou fausses molaires,  sont plus  ou moins à facettes  selon les  âges ;  les  
 quatre  arrière-molaires  hérissées  de  pointes  nombreuses  dans  les  
 jeunes  et  de tubercules dans les vieux ;  les supérieures ont une  forme  
 triangulaire et  les  inférieures  sont  ohlongues.  En  tout,  5o dents  :  
 nombre le  plus  grand  que  l’on  ait encore  observé , mais qui  varie  
 singulièrement  suivant les  différentes  époques  de  l’âge  (2).  La  tête 
 ( 1)  Sarigue  vient  du  mot  indien  Carigueia, nom de  ces animaux  au Brésil  selou  Marc-  
 grave.  On  les nomme Micoure au Paraguay, Manicou dans les îles,  Opossum dans les États-  
 Unis ,  Thlaquatzin au  Mexique ,  Rats  des  bois  par  les  colons. Cuv. Reg. anim. 
 (2)  On  compte en  tout 4o  dents  seulement dans  les  deux  mâchoires  des jeunes de  moyen  
 âge, et  de 44 à 46 dans  les individus qui  ne  sont point encore au  terme  de leur développe