le nombre des vrais Dasyures aujourd’hui bien connus par les dents
et par leur dépouille, à quatre. Pfous commencerons par le groupe
des Phascogales, parce que les deux espèces dont il est composé
ont le plus de rapport avec les Sarigues du Nouveau-Monde.
GENRE PH A SCO G A LE . — P H A S C O G A L E (T emm.) ,
DASYURUS ( Geoff., Cuv., Illig., Desm. ),. DIDELPIIIS ( Shaw). ^
Dents incisives mitoyennes 4, les supérieures un peu saillantes,
épaisses, arrondies, pointues au bout, convergentes à la pointe, et
séparées des incisives latérales par un espace vide ; les inférieures un
peu couchées en avant, du double plus grandes que les dents latérales.
Incisives latérales de chaque côté | , très-petites, égales et bien
rangées; nombre total des incisives f . Dents canines 4 de moyenne
grandeur, celles d’en bas les moins fortes. Dents molaires j , dont f
.fausses molaires coniques, très-pointues et cannelées intérieurement ;
j arrières-molaires à peu près triangulaires, plus hérissées et moins
égales entre elles que dans les Sarigues. Nombre total des dents, 46.
A juger de la nourriture de ces animaux par l’examen des dents
on doit leur attribuer un régime purement in§ectivore; les dents
molaires ressemblent par leurs tubercules nombreux et leurs pointes
aiguës aux dents des Vespertïlions et du Tarsiérrlies incisives, au
nombre près, ne diffèrent point des incisives des’ Sarigues ; même
formé et même arrangement de ces dents dans les os intermaxillaires.
Cet arrangement des incisives, dont les deux du milieu, plus grandes
et plus fortes que les latérales, sont projetées en avant, donne aux
Phascogales une forme de museau à peu près semblable au museau
en boutoir des Sarigues ; le, nez est nu et divisé au milieu par un
sillon; les oreilles sont aussf grandes, et nuès comme dans les Sarigues
, espèces de Marsupiaux toutes originaires, des deux Amériques,
tandis que les deux espèces de Phascogales que nous connaissons
peuvent être considérées comme les représentans des Sarigues dans
les contrées de l’Océanie. Les Phascogales diffèrent des Dasyures
i 0.. par le nombre des molaires, les premiers ayant sept partout et les
autres seulement six : les Phascogales ont une fausse molaire de plus
dans les deux mâchoires; a°. par la forme et l’arrangement des incisives
composées de deux sortes de dents, inégales entre elles dans
les premiers, et d’une .sorte de dents disposées en rangées égales chez
les seconds.
Il est facile d’apprécier ces différences en ^comparant les figures 9,
10, 11 et 12 de notre planche J. Les vrais Dasyures n’ont point le
nez en boutoir, et leurs oreilles sont couvertes de poils ; le système
dentaire, outre qu’il offre des disparités pour le nombre des molaires
et pour l’arrangement des incisives, donne eneore lieu de s’assurer
que les Dasyures sont carnivores et peut-être insectivores,
tandis que les Phascogales-, dont le genre de vie ne nous est pas
connu, font préjuger, par la forme des dents, un régime totalement
insectivore. On dit que Ces animaux restent ordinairement
sur les arbres-, et qu’on les voit rarement à terre : c’èst là tout ce que
l’on sait de leurs habitudes. Les arrières-molaires de la mâchoire supérieure
sont triangulaires,jet toutes celles de la mâchoire inférieure
entassées et très-hérissées de pointes aiguës. Nous ne connaissions
du squelette de tous ces animaux de l’Océanie, que la forme d’une
portion de leur tête et tout le système dentaire. On n’a pu consulter
jusqu’ici .que des fragmens plus ou moins complets de leur tête qu’on
a trouvée dans les peaux préparées que les naturalistes et le commerce
ont fournies aux recherches scientifiques.
Nous sommes, je crois, fondés à dire que M. Geoffroy a formé son
genre Dasyure sur l’examen des incisives seulement, de l’espèce de
son'Dasyure a pinceau, type de mon genre Phascogale; car, dans le
catalogue des mammifères du Muséum de Paris, il donne pour caractères
naturels des Dasyures ; « Huit incisives, très-petites à la
>> mâchoire supérieure , les deux intermédiaires plus longues ; six
» inférieures; une canine de chaque côté et à chaque mâchoire. »
Les molaires ne sont point indiquées. Cette remarque sur la longueur
des deux incisives intermédiaires porte à supposer que la portion
du museau examinée par M. Geoffroy, appartenait au Dasyure
T. 1. s