
 
        
         
		que.  Si  nous  voyons  le  Chien  partout  compagnon  inséparable  de  
 l’homme,  nous  retrouvons  aussi  partout  le  Chat  attaché  à  la  demeure  
 que  l’espèce  humaine  s’est  choisie. 
 Mais  cette  conformité dans  l’organisation  totale  de  tous  les  Félis  
 connus ,  ou  du moins  du très-grand nombre, a  porté dans  l’histoire  
 des espèces  distinctes  une confusion toujours croissante. Buffon avait  
 singulièrement  embrouillé  leur  histoire;  il  nous  fallait  un  observateur  
 éclairé  et  non  prévenu  sur  le  compte  des  observations  de  ses  
 devanciers  pour montrer  la  route  à  suivre dans  la  voie  d’une  récapitulation  
 et d’une  réforme dans  ce genre. M.  Cuvier est venu nous  
 tracer  ce  chemin  :  s’il  s’est vu ,  quoique  très-rarement,  arrêté  dans  
 ses  recherches,  c’est que là  où  son mémoire sur  les Chats vivans (i)  
 offre  des  lacunes,  ou  présente  des  erreurs,  là  aussi  se  trouveront  
 les limites qu’un naturaliste ne devrait jamais franchir. L’exactitude  et  
 la précision  des  faits,  basés  sur  des  observations  souvent  renouvelées, 
   une  critique  sévère,  et  un  style  noble  et  élégant,  distinguent  
 les  travaux  de  cet  anatomiste  célèbre.  C’est pour  l’avoir suivi  sans  
 prévention,  quoique  partageant  sa manière  de  voir,  que  nous  pouvons  
 espérer  d’offrir  dans  ce  catalogue,  plus  récent  que  celui  de  
 M.  Cuvier,  quelques  vues  nouvelles  qui  n’auraient  point  échappé  
 à son  génie,  si,  comme nous,  il  eût eu l’bccasion d’étendre la sphère  
 de ses  observations. 
 L’emploi  du  nom  de  Félis,  pour  désigner  collectivement  et  en  
 un seul  groupe  le Lion,  les  Tigres,  les L y n x   et les Chats, m’a été  
 suggéré  par l’e^mple  de M.  Cuvier  et  de  plusieurs  autres  naturalistes, 
   qui  tous  Conservent  encore  les  quatre  coupes  dont  je  viens  
 de  signaler  les  types.  Généralisant  toutes  ces  coupes  en  une  seule,  
 je  ne  vois  dans  le  Lion  rien  qui  puisse  servir  à  le  distinguer  des  
 Tigres,  et  dans  ceux-ci,  aucune  différence marquée  avec  les  Chats  
 et  les  Lynx.  Les  Lionceaux  ont  la  robe  tachetée  et  rayée,  en  un  
 mot  tigrée  comme  celle  des  Tigres  :  le  jeune  ^Couguar  a  ce  caractère  
 en  partage ;  les  Chats  ont  la  robe  tacnelée  et  ray#e  par  des 
 ( 1 )   Ossemens fossiles  ,  nouv.  é d i l v o l.  4,  pag.  407. 
 dessins  analogues  à  ceux  des  Tigres.  Les  petites  espèces  ont  tous  
 les  caractères  des  grandes ;  les  Lynx  ne  sont  pas  même  a  distinguer  
 au  moyen  des  pinceaux  de  poils  des  oreilles.  Quelques  espèces, 
  .très-rapprochées d’ailleurs  de notre Lynx européen, manquent  
 de  .ces pinceaux,  et  leur  existence plus ou  moins  accidentelle,  suivant  
 l’âge  et  l’époque  du  renouvellement  du  pelage,  rend  ce signe  
 de  distinction  peu propre  à  être  admis  comme moyen  pour  distinguer  
 les  espèces.  On  voit  enfin  des: Félis  pourvus  de  pinceaux  aux  
 oreilles,  dont  la  queue  est  très-courte,  d’autres l’ont  plus  longue.  
 Ces  motifs  me  font  supprimer  l’échafaudage  admis  dans  l’ordre  
 de  succession  des  espèces. 
 Je  forme deux  sections dans  le  genre  Félis.  Cette  coupe  géographique  
 des  Félis  du  Nouveau-Monde,  établie  dans  le  seul  but  de  
 faciliter  la  recherche  des  espèces, ; n’offre  rien  de  caractéristique  
 qui  puisse  servir  dë  moyen  pour  distinguer  les  espèces  de  l’ancien  
 continent  de  celles  du  Nouveau-Monde. Nous  en  faisons la remarque, 
   afin  de  ne pas  laisser subsister le moindre  doute  à l’égard de  
 leur  parfaite  identité dans  l’organisation  totale.  - 
 M. Cuvier,  dans son tableau des Félis vivans, énumère les  espèces  
 dont  nous  offrons  ici  le  tableau.  J’indique  par des  lettres capitales  
 les  espèces  existantes,  et  en  lettres  italiques  celles  qui  font  double  
 emploi,  ou  qui n’ont.pas  subi un  examen  nouveau. -—F é l i s   l i o n .  
 —   C o u g u a r .  — T i g r e   r o y a l .  —   J a g u a r .  —  Panthère et  L é o p a r d   ,  
 qui  forment double emploi  d’une même  espèce  que nous  nommons  
 ( L é o p a r d   o u   F e l i s   l e ô p a r d u s   ) .   —   G u é p a r d .  — S e r v a l .  — O c e l o t .  
 — Telatco-Ocelotl.— C h a t i . — M a r g a y .—   ( J a v e n s i s   et  S u m a t r a n a   
 peuvent  être  réunis  au  Bengalensis  de  Pennant  ,  forment  mon  
 Servalin  ou  Felis minuta.)  Le  Félis  envoyé par M.  Diard  de  Java,  
 mais  qui  n’est  pas  de  ce  pays,  serait-il  notre  Felis  macrocelis?  
 J’ai  lieu  de  le  croire,  car  j ’ai  vu au  musée de Paris  une  peau  très-  
 incomplète  de mon  Tigre,  provenant  des  collections  de M. Diard.  
 — g  C h a t .   — L ’article  où  il  est  fait mention  du  Chat,  rapporté  par  
 Delalande,  du Felis  undata, obscura, et du Chat du Japon de Vos-  
 maer, est très-vague.  Le Chat,  par Delalande,  est un jeune mâle du  
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