
nement; il est au contraire de son devoir de donner la plus grande
publicité à tout ce qui peut propager le goût et l’amour de l’étude;
agrandir le cercle des connaissances et reculer constamment les bornes
de la civilisation.
Loin que l’on puisse faire au gouvernement des Pays-Bas le reproche
d'avoir vu d’un oeil indiffèrent partir des ports de l’Angleterre, de la
France, de la Russie, des expéditions de découvertes qui se sont élancées
, presque simultanément, vers les régions équatoriales, puis de celles-
ci vers les pôles, que l’on apprenne au contraire que ce même'gouvernement
a donné l’exemple de ces expéditions lointaines, en dirigeant
vers l’Australasie M. le professeur Reinwardt. Que l’on sache , et nous
le proclamons avec reconnaissance, les grands moyens qui ont été
mis à la disposition de oc savant, et qu’une protection efficace lui a
été accordée par le gouverneur général de l’Inde, M. le baron Yan de
Gapellen, que l’on voit se distinguer toutes les fois qu’il s’agit de soutenir
l’honneur national.
Répandons avec ce noble protecteur des sciences et des arts, des larmes
amères sur la tombe où par ses soins furent réunies ces deux intéressantes
victimes d’un zèle poussé jusqu’à l’imprévoyance. Kulh et Yan
Hasselt! le musee des Pays-Bas a honoré votre mémoire d’une manière
digne de vous ; la postérité regrettera long-temps votre perte prématurée!!!
Le compagnon de ces jeunes savans, M. Van Raalten, poursuit
à Java le cours de leurs travaux; il fut comme eux honoré de cette
protection spéciale que S. E. le gouverneur général a également accordée
aux travaux de M. Siebold, envoyé par lui pour reconnaître le Japon ,
cette terre de promission des naturalistes, cette île rigoureusement
fermée jusqu’ici aux savans, et interdite à toutes leurs recherches. La
mort a fait évanouir les beaux projets du colonel Trefs, envoyé par
le gouverneur général de l’Inde pour explorer les îles les plus reculées
du vaste archipel de l’Australasie et la Nouvelle-Guinée ; il trouva son tombeau
dans file de Céram. Le docteur Baierlàin mourut au moment
ou il touchait ce rivage funeste de la côte de Guinée. Trois naturalistes
distingués, attachés au musée des Pays-Bas, s’élancent de nouveau
vers ces terres équatoriales, et MM. Boié, Macklot, Muller, l’esprit orné
de connaissances pi’ofondes, animés d’un zèle ardent, voguent vers
leur nouvelle destination ( I). M. Horstok est chargé de faire des recherches
dans l’Afrique méridionale. M. le chevalier de Humbert et M. Can-
traine vont se rendre à Tunis, dans le but d’explorer les côtes barba-
resques. Les deux Amériques.) et cette vaste Océanie découverte par
nos marins intrépides, attendent encore que leur sol soit foulé par
l’observateur nerlandais. La marine royale s’empressera sans doute de
prendre part à l’élan .nouveau donné à la science; elle accueillera dans
ses cadres des savans ; et des naturalistes expérimentés toutes les fois
que le pavillon national sera destiné à se montrer dans des parages
peu connus.
Si jusqu’ici on n’a point vu sortir des presses du royaume des Pays-
Bas des relations qui assurent à chacun la part de gloire qui lui revient
pour le dévouement qu’il a mis à seconder les vues bienfaisantes
du gouvernement , les nombreux matériaux ne. s’en préparent pas
moins dans le silence. D’ailleurs, tout devant être national dans ces
sortes de publications , il. fallait nécessairement attendre que l’industrie
de la nation fût parvenue au point de rendre superflu tout secours
étranger pour l’exécution du monument typographique et iconographique
de nos recherches lointaines. Le temps est enfin arrivé où
l’on pourra satisfaire l’impatience de tous ceux qui ont fortement à
coeur les succès et l’hpnneur de la patrie ; l’Europe.savante va bientôt en
jouir par l’attention qu’a eue le gouvernement d’en faciliter les moyens,
et d’en seconder l’entreprise, et nous saisissons, dans cette circonstance,
l’occasion de signaler à plus d’un titre le zèle éclairé de M. Van
Ewyck, administrateur de l'instruction publique, des sciences et des
arts. La publication de toutes les richesses inédites que renferment le
,(1) Les savans apprendront sans doute avec intérêt la nouvelle de l’heureuse arrivée à
Java de cette troisième expédition nerlandaise