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 le  premier  âge,  de  34  dents;  c’est  le Molosse Rappel,  qui  a  de  
 plus  une  petite  pointe  cacliée  dans  la  gencive  et  placée  entre  la  
 canine et la  première molaire  supérieure. 
 Des  animaux  si  différeus  par  les  dents  devraient  faire préjuger  
 une  organisation  totale  et  des  formes  extérieures  très-disparates  ou  
 du  moins  sujettes  à  des  anomalies ;  le  contraire  a  lieu  dans  cette  
 grande  série  d’espèces qui nous sont  connues-;  il existe même  peu  de  
 genres,  peut-être  celui  du  Chat  (Felis)  et  de  la  Roussette  (!Ptero-  
 pus)  seuls exceptés ,  plus naturel  que celui  de nos Molosses çDyso-  
 pes).  11  est  impossible  d’imaginer  un  groupe  mieux  circonscrit  ,  
 une  famille plus  parfaitement  isolée  des  autres  genres  de Chéiroptères, 
   et  c’est  manque  d’observations  souvent  renouvelées,  qu’on  
 s’est  cru  en  droit  de  séparer  ces  animaux,  primitivement  d’une  
 maniéré  géographique  ,  par  rapport  à  leur  existence  dans  le  Nouveau 
 Monde  et  dans  l’ancien  continent  ;  plus  tard  par  le  seul  
 caractère  pris  du  nombre des  incisives.  Nous  reviendrons  sur  cette  
 distinction  à  la  fin  de  ce  chapitre,  et  nous  alléguerons  les  observations  
 sur  lesquelles  est  basée  la  réunion  des  genres  Molosse  
 et Nyctinomè en un seul groupe. 
 Les Molosses  (Dysopesj,  rangés  dans  ce mémoire  par  ordre  de  
 grandeur  et  sectionnés  en  deux  divisions  géographiques,  sont  des  
 Chéiroptères très-faciles  à distinguer de tous ceux que  ce grand  ordre  
 comprend.  Je  me  servirai.,  pour  les  signaler  en masse,  de  la  description  
 très-ingénieuse  fournie  par M.  Geoffroy,  comme caractères  
 distinctifs  de  son  genre  Molossus,  et  j’y  ajouterai  quelques observations  
 nouvelles.  «  Ils  sont  aisés,  dit  ce  savant,  à  reconnaître  à  
 »  leur  physionomie  farouche  et  à  tout  l’ensemble  de  leur  figure  :  
 »  leur  tête  grosse  et leur museau très-large les avaient  fait comparer  
 »■  à un  doguin  et  désigner  sous  le  nom  de  Molossus ;  leur  tête  est  
 »  en outre  épaissie  par  les  oreilles,  penchées  et  presque  couchées  
 »  sur  les  yeux,  et  paraissant  devoir plus  servir  à protéger  l’organe  
 »  de  la  vue  qu’à  favoriser  la  perception  du  son  ;  elles  naissent  
 »  très-près  de  la  commissure  des  lèvres,  et  après  s’être  portées 
 »  derrière  le  trou  auditif,  elles  reviennent  en  devant  se  réunir  sur  
 »  le  front.  La  plupart  des  Chauves-souris  (1)  ont  le  tragus  de  
 »  l’oreille  placé  dans  le  trou  auditif,  il  forme  comme une seconde  
 • d  orçille  intérieure  qui  reçoit  alors  le  nom  d’oreillon ;  les  Molos-  
 »  ses  en  diffèrent  par  cet  oreillon  qu’ils  ont  situé  en  avant  et  
 »  extérieurement;  il  est rond  et  assez  épais  :  enfin,  les  espèces  de  
 «  ce  genre  se  reconnaissent  encore  à  leur  queue  qui  est  longue,  
 «  mais  dont  il  n’y  a  que  la  moitié  qui  soit  engagée dans  la  mem-  
 »  brane  interfémorale.  Leur  langue  est douce,  leur museau  dégarni  
 »  de  poils ;  et  leur  nez  n’a  aucune  de  ces membranes  ou  cavités  en  
 »  entonnoir  qui  distinguent  les  Vampires ,  les  Phyllostomes,  etc.  
 »  Les  narines  sont  un  peu  saillantes.,  ouvertes  en  avant  et bordées  
 »  d’un  petit bourrelets  »  J’ajoute  à  ces  indications  du  professeur  
 Geoffroy,  que  toutes  les  espèces  ont les  membres  postérieurs  très-  
 courts , le  fibula parfait,  souvent  de la  grosseur du  tibia,  et  propres  
 par  leur  écartement  à  servir  d’attache  aux  muscles  vigoureux  des  
 pieds;.les:doigts à  peu près  tous  égaux,  munis d’ongles  courts  très-  
 courbés ;  toutes ont des  soies  aux doigts ;  le doigt externe  ou  interne  
 des  pieds  postérieurs  plus  ou moins  libre  des  autres  et un  peu  opposable  
 ;  le  pouce  des  ailes  très-court,  fort  et  large;  les  lèvres  
 supérieures  amples,  garnies  de  plis  nombreux;  les  narines placées  
 dans un mufle  qui  dépassé  les  lèvres ;  mais ce  qui  est  plus  caractéristique  
 encore , est  l’insuffisance apparente  des membranes  du  vol  ,  
 entièrement  disproportionnées au  volume  de  leur corps,  très-gros  
 «t  lourd;  leurs  ailes-,  à  membranes  étroites  et  fortement  découpées, 
   sont  tellement  disproportionnées  dans quelques  espèces  (2),  
 qu’on  dirait  que  l’animal  peut  à  peine  s’en  servir  pour  se  transporter  
 au  loin  ,  et  qu’elles  leur  servent  uniquement  en  guise  
 de  parachute.  Réduits  à  vivre  dans  les  souterrains  et  dans  les  
 cavernes  profondes,  il  paraît  que  c’est  en  escaladant  les  murs  des 
 (1) ^  vaudrait mieux  dire  Chéiroptères, - car la  dénomination  Chauve -souris  sert  aujourd'hui  
 peur désigner un  genre  dans lequel se  trouvent rangées  nos  espèces européennes. 
 (u)  Particulièrement  dans  nos ,espèces désignées  sous  les  noms  de Dysopcs  alecto  et abra-  
 ,uis, moins  dans celles  Ruppehi  et tenuis,  qui  les ont  très-longues,  mais  étroites.