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d’un pelage court et lisse, seulement composé de poils soyeux, d’un
brun marron plus ou moins fonce; les poils laineux paraissent lorsque
le jeune animal a pris la moitié de son accroissement.
Longueur' totale, 2 pieds 5 pouces, dont la queue mesure
[5 pouces; la partie poilue a 2 pouces 3 lignes; distance du bord
des oreilles à la pointe du nez, 3 pouces 3 lignes, et depuis cette
partie-jusqu’au bord antérieur de l’oeil, 1 pouce 8 lignes; les soies
ou crins des moustaches et ceux entre les yeux et les oreilles mesurent
2 pouces 6 lignes ; longueur des pieds postérieurs, depuis le
talon à la pointe des ongles, 2 pouces, et des pieds de devant,
1 pouce 5 lignes : dimensions prises sur un individu mâle tiré de
l’esprit-de-vin, ayant toutes ses dents usées de vieillesse. Les individus
adultes de taille ordinaire sont environ d’un pouce ou un pouce
et demi moins longs, et toutes les autres parties proportionnellement.
Un jeune que j’ai mesuré a 20 pouces, et la queue 10 pouces
2 lignes. Je viens de recevoir la peau bien conservée d’une très-vieille
femelle; sa dimension totale est de 3 pieds environ.
Synonymie. C’est en premier lieu le G r a n d p h il a n d e r o r i e n t a i ,
de Seba, Thés., vol. 1 , p. 64, tab. 38, fig. IJ gravure exacte. —
D id e l p h is m a r s u p ia l is , Shreb., et surtout tab. i 4 5 , mais seulement la
première table qui porte ce numéro sans l’astérisque (1), figure très-
exacte quant aux formes de l’animal, mais mal enluminée. Ajoutez
encore D id e l p h is m a r s u p ia l i s , Gmel., Linn., Syst. i , p . io 5 ,sp. 1.
— D id e l p h is c a n c r iv o r a , id., p. 108, sp. 7. — G r a n d S a r ig u e o u
C r a b ie r , Buff., Supp., vol. 3 , pl. 54 (mâle), et Didelph. carcino-
phaga, Bodd. ( femelle. ) — Cuvier, Rég. anim., vol. 1 , p. 173.
— Geoff., Catal., p. 139, — D id e l p h e c r a b ie r , N ouv. dict. d’Hist.
nai., vol. 9, p. 422. — M o lu c ca O p o s s u m , Shaw., Gen. Zo'ol. ,
vol. 1 , part. 2. P. Ce misérable compilateur décrit notre Phalanger
oursin, y joint une figure du véritable Sarigue Quica , et indique
(l)La table i/(5 , avec un astérisque, est une figure passable du Didelphis virginiana, qui
est noire première espèce.
DE MAMMALOGIE. 35
ensuite comme variété le vrai crabier, dont il donne une figure calquée
sur celle de Seba, du Philander maximus orientalis, t. 39.
Remarque.Le pelage du crabier varie plus ou moins du noir au
marron. J’ai vu des individus à bout des poils et aux quatre extrémités
d’un noir profond ; d’autres d’un marron noirâtre, avec les
quatre extrémités d’un marron pur ; leur teinte, ainsi que celle de
deux autres espèces à pelage de deux qualités, varie toujours à raison
de la longueur des poils raides ou des soies qui cachent totalement
le feutre, ou qui, le recouvrant mal, en font alors apercevoir
plus ou moins la teinte blanchâtre qui le colore. Il y a cette différence
facile a saisir du premier coup d’oeil entre le Sarigue Azara et le
Sarigue crabier, que le premier paraît blanc parce que tous ses
poils soyeux, qui sont les plus longs, sont blancs depuis la base à
la pointe ; le dernier parait noir, parce que la grande moitié de tous
les poils soyeux est noire, et que la base seulement, qui est cachée
parle feutie, est blanche. J ai compare une multitude d’individus
des deux espèces dans tous les âges, depuis le jeune jusqu’à l’adulte ;
a toutes les époques de l’âge, et quel que fût le sexe, j ’ai trouvé ces
différences constantes sur plus de trente sujets. Les mâles ont toujours
trois fausses molaires comme les femelles, mais avec cette différence
que leur fausse molaire antérieure est excessivement petite,
l’inférieure surtout paraît à peine pointer des gencives.
Patrie. Une grande partie de l’Amérique méridionale, surtout
la Guiane et le Brésil, qui en sont très-peuplés; on le trouve
dans toute la Guiane, où il grimpe aux arbres, mais on le dit mauvais
coureur. Il habite de préférence les marécages, où il se nourrit
de crabes ; il attaque aussi les petits oiseaux et livre la guerre aux
reptiles et aux insectes. Je n’ai trouvé que de la terre glaise dans
les viscères de ceux que j ’ai disséqués. Les naturels en mangent la
chair, qui a quelques rapports avec celle du lièvre.
Musees des Pays-Bas, Paris, Vienne, Berlin, Francfort et autres.