
 
        
         
		34  MONOGRAPHIES 
 d’un  pelage court  et lisse, seulement composé  de poils soyeux, d’un  
 brun marron  plus  ou moins  fonce; les  poils  laineux  paraissent lorsque  
 le jeune  animal  a pris  la moitié de  son  accroissement. 
 Longueur'  totale,  2  pieds  5  pouces,  dont  la  queue  mesure  
 [5  pouces;  la partie  poilue  a  2  pouces 3  lignes;  distance  du  bord  
 des  oreilles à  la pointe  du  nez,  3  pouces  3  lignes,  et  depuis  cette  
 partie-jusqu’au bord  antérieur  de  l’oeil,  1  pouce  8  lignes;  les  soies  
 ou  crins  des moustaches  et ceux  entre les  yeux et  les  oreilles  mesurent  
 2  pouces  6  lignes ;  longueur  des pieds  postérieurs,  depuis  le  
 talon  à  la  pointe  des  ongles,  2  pouces,  et  des  pieds  de  devant, 
 1  pouce 5  lignes  :  dimensions  prises  sur un  individu  mâle  tiré  de  
 l’esprit-de-vin,  ayant toutes ses  dents usées de  vieillesse.  Les  individus  
 adultes de  taille ordinaire sont environ  d’un  pouce  ou un  pouce  
 et demi  moins  longs,  et  toutes  les  autres  parties  proportionnellement. 
  Un jeune que j’ai mesuré  a  20 pouces,  et la queue  10  pouces 
 2  lignes. Je viens de  recevoir la peau bien conservée d’une  très-vieille  
 femelle;  sa  dimension  totale est de 3  pieds environ. 
 Synonymie.  C’est en premier  lieu  le  G r a n d   p h il a n d e r   o r i e n t a i ,  
 de  Seba,  Thés.,  vol.  1 ,  p.  64,  tab.  38,  fig.  IJ  gravure exacte.  —   
 D id e l p h is  m a r s u p ia l is , Shreb., et surtout tab.  i 4 5 , mais seulement la  
 première table qui porte ce numéro sans l’astérisque (1), figure très-  
 exacte quant  aux formes de  l’animal,  mais mal  enluminée.  Ajoutez  
 encore D id e l p h is   m a r s u p ia l i s , Gmel., Linn., Syst.  i , p .   io 5 ,sp.  1. 
 —  D id e l p h is   c a n c r iv o r a ,  id., p.  108,  sp.  7.  —  G r a n d   S a r ig u e   o u   
 C r a b ie r ,   Buff., Supp.,  vol.  3 ,  pl.  54  (mâle),  et Didelph. carcino-  
 phaga,  Bodd.  ( femelle.  ) —  Cuvier,  Rég.  anim.,  vol.  1 ,  p.  173. 
 —  Geoff., Catal.,  p.  139, — D id e l p h e   c r a b ie r , N ouv. dict. d’Hist.  
 nai.,  vol.  9,  p.  422.  —  M o lu c ca   O p o s s u m ,   Shaw.,  Gen.  Zo'ol.  ,  
 vol.  1 ,  part.  2.  P. Ce misérable compilateur  décrit notre Phalanger  
 oursin, y  joint  une figure  du  véritable  Sarigue  Quica ,  et  indique 
 (l)La table  i/(5 , avec un astérisque,  est une figure passable du Didelphis  virginiana,  qui  
 est noire  première  espèce. 
 DE  MAMMALOGIE.  35 
 ensuite  comme  variété  le vrai crabier,  dont  il donne  une  figure  calquée  
 sur  celle de  Seba,  du  Philander maximus orientalis,  t.  39. 
 Remarque.Le pelage du crabier varie  plus  ou  moins  du  noir  au  
 marron. J’ai vu des  individus  à  bout  des  poils  et  aux  quatre  extrémités  
 d’un  noir profond ;  d’autres  d’un  marron  noirâtre,  avec les  
 quatre  extrémités  d’un marron  pur ;  leur  teinte,  ainsi que  celle  de  
 deux autres  espèces  à pelage de  deux qualités,  varie  toujours  à raison  
 de la longueur  des poils  raides ou des  soies  qui  cachent  totalement  
 le  feutre,  ou  qui,  le  recouvrant mal,  en  font alors  apercevoir  
 plus ou moins la teinte blanchâtre qui le colore.  Il y a  cette différence  
 facile  a  saisir  du premier  coup  d’oeil  entre  le  Sarigue Azara et  le  
 Sarigue crabier,  que  le  premier  paraît  blanc  parce  que  tous  ses  
 poils  soyeux,  qui  sont  les  plus longs,  sont  blancs  depuis  la  base  à  
 la  pointe ; le dernier parait noir,  parce que la  grande moitié  de tous  
 les poils  soyeux  est noire,  et  que la base  seulement,  qui  est  cachée  
 parle  feutie,  est  blanche.  J ai  compare  une multitude  d’individus  
 des deux espèces  dans tous  les âges,  depuis le jeune jusqu’à l’adulte ;  
 a toutes  les époques  de  l’âge,  et quel que  fût le  sexe, j ’ai  trouvé  ces  
 différences  constantes  sur  plus  de  trente  sujets.  Les mâles  ont  toujours  
 trois  fausses molaires comme les  femelles,  mais  avec  cette différence  
 que leur  fausse molaire  antérieure  est excessivement petite,  
 l’inférieure  surtout paraît à peine  pointer  des gencives. 
 Patrie.  Une  grande  partie  de  l’Amérique  méridionale,  surtout  
 la Guiane  et  le  Brésil,  qui  en  sont  très-peuplés;  on  le trouve  
 dans toute  la Guiane,  où  il  grimpe  aux arbres, mais on le dit mauvais  
 coureur.  Il habite  de  préférence les marécages, où  il se  nourrit  
 de  crabes ;  il attaque  aussi  les  petits  oiseaux  et  livre  la  guerre  aux  
 reptiles  et  aux  insectes.  Je  n’ai  trouvé  que de  la  terre  glaise  dans  
 les  viscères  de  ceux que  j ’ai disséqués.  Les  naturels  en  mangent  la  
 chair, qui a  quelques  rapports  avec celle  du  lièvre. 
 Musees des Pays-Bas, Paris, Vienne, Berlin, Francfort et autres.