longues et filiformes et trois autres plus petites ; ces côtes du petit
Ptérodactyle ressemblent exactement à celles du grand Ptérodactyle,
pl. a3 , fig. i. J’en ai compté au nombre de neuf ou onze. Le
squelette rétabli en montre huit sans aucun indice de fausses côtes.
Ces côtes et le sternum rétabli ressemblent en effet aux parties
correspondantes dans les Chéiroptères , tandis que lu pierre offre
des os correspondant par leur forme à ceux des Dragons.
Ces notices supplémentaires au travail de M. Cuvier ne laissent
aucun doute quant à ^exactitude des argumens énoncés par ce
célèbre naturaliste ; elles tendent plutôt à les fortifier. La conclusion
déduite par M. Cuvier de la structure totale et fies parties
correspondantes dans ces deux Ptérodactyles, ne me paraît pas
aussi heureuse. Il d it, page 37,9, en parlant fies fonctions du vol :
de l’existence de deux espèces de sauriens qui volaient au
moyen d ’une membrane soutenue par un seul des doigts de la
main.,..
J’admets que le seul long doigt de la main, portant plusieurs
articulations, a servi d’attache et de soutien à une membrane,
mais il fallait nécessairement à cette membrane étendue d’autres
soutiens intermédiaires , et je vois dans les nombrènses côtes grêles,
longues et filiformes de notre animal les mêmes soutiens, auxquels
j’attribue les mêmes fonctions que dans les côtes de nos
Dragons vivans.
Cette explication supplémentaire au texte de M. Cuvier sert
encore à éloigner toute idée relativement à l’opinion de M. de Soem-
mering ; car en supposant que l’animal en question ^ dont il s’est
occupé à donner le squelette rétabli, ait pu former une espèce
rapprochée de nos Chéiroptères vivans, il aurait fallu imaginer
des soutiens intermédiaires autres que ce long doigt de la main,
pour supporter la membrane ou l’appareil propre au vol ; car la
membrane dépourvue de ces soutiens et simplement attachée par
un réseau de fibres au corps d’un Cheiroptère, ne pourrait offrir
aucune résistance à l’a ir, e,t sa position dans l’état fie repo* serait
difficile à concevoir,
.J espere que mou respectable ami de Soemmering me saura gré
de ces remarques. Je viens de lui adresser le squelette d’un Cheiroptère
Pteropus minimus , et un second individu conservé à l’esprit
de-vin ; ces deux objets de comparaison, et la figure du
squelette de notre Pteropus melanocephalus, donnée dans cette
monographie, serviront sans doute de preuves eu faveur de l’opinion
émise par M. Cuvier.
L ’histoire des Chéiroptères, telle que je me propose de la publier
successivement par monographies, offrira une série d’espèces nouvelles
à faire connaître ; les recherches établies sur le système
dentaire de ces singuliers animaux seront sans doute agréables aux
naturalistes.
On peut dire que la connaissance exacte des genres et des espèces
de l’ordre des Chéiroptères, est due aux travaux de M. Geoffroy de
Saint-Hilaire ; c’est lui qui en a posé les bases sur les matériaux rapportes
par -feu Pérou et par M. Lescbenault, plus tard par les
envois de MM. Piard et Duvaucel. Mais aucun des voyages entrepris
dans une époque récente n’a fourni un aussi grand nombre de
matériaux que l’expédition Nerlandaise dans l’Inde 5 les immenses
collections faites par Kuhl et van Hasselt, qu’une mort prématurée
a réunis sous la même pierre sépulcrale, nous fournissent
une multitude de moyens comparatifs, qui me mettent à même
d’étudier la famille des Chéiroptères, si nombreuse en espèces dans
les îles asiatiques, non - seulement dans tous les états différens
d’agé, mais aussi sur une série d’individus préparés'et conservés à
l’esprit-de-vin. Je signale encore l’empressement de plusieurs naturalistes
à m’offrir les moyens d’établir mes observations sur l’inspection
d’un plus grand nombre d’individus. MM. de Schreibers ,
Lichtenstein et Crecbsmaer, directeurs des musées de Vienne , de
Berlin et de Francfort, ont eu l’extrême complaisance de me confier
les espèces rapportées par les naturalistes voyageurs de leur
pays. Le Musée de Paris, dépôt précieux, commis à la garde des
sa vans les plus distingués, a constamment été ouvert à mes
recherches.
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