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 les  remarques  sur  ce  point  à  celle-d  :  qu’il  paraît  probable  
 que  la  souclie  primordiale  dés  racés  domestiques  de  nos  Chats  de  
 maison tire son origine d’iiii type sauvage égyptien. Mais il me semble  
 aussi  que  les  races  originaires  de  la Russie  asiatique,  Connues  sous  
 le  nom  de  Chat  angora,  sont  le  produit  d’un  autre  type  sauvage  
 encore  inconnu,  et  qui  probablement  vit  à  l’etàt  sauvage  dans  les  
 contrées du nord de l’Asie. 
 On  peut  dire que  ce  genre  est prësqùé  cosmopolite', par la  répartition  
 de  ses  espèces  :  à  l’exception  de  l’Océânie,  tous  les  pays  du  
 globe  en  sont peuplés. Le Chien et le  Chat, ces compagnons  presque  
 indispensables  à l’homme  policé,  et dont  l’homme  à demi sauvage,  
 ou  vivant  éloigné  du  rayon  lumineux  et  bienfaisant  de  la  civilisation  
 , a  su apprécier lés services,  ont  conservé leur type primitif sous  
 tous  les  climats et  dans  toutes  les  latitudes« correspondantes.  Il  suffirait  
 des  exemples  que nous  trouvons  dans  ces  deux genres  (  si  le  
 plus  grand nombre des genres connus  ne  nous  en  offraient  de  semblables  
 )  pour  détruire  l’hypothèse hardie  de  Buffon  sur  le  système  
 de  répartition des  animaux  dans  les  deux  continens.  Les  exemples  
 nombreux  fournis  par  des  observations  exactes  semblent  venir  à  
 l’appui  d’une  opinion nouvelle  sur  cette matière,  qui  tend  à  pùsèr  
 en  principe, que tous les genres  d’animaüx répartis  sur la surface du  
 globe  ( un  très-petit nombre des deux  extrémités des pôles  Seul excepté  
 ) habitent immédiatement soüs la ligne, ou du moins entre les  
 deux  tropiques,  et  que  les rameaux  de  tous Ces  genres  se  Sont  étendus  
 par  des  espèces analogues,  ou  exactement  semblables par les  caractères  
 génériques,  sous  une  latitude  parallèle , et  sans égard  à  la  
 distancé immense  des lieux,  ni  aux  entraves que  les  barrières  d’un  
 vaste Océan sembleraient opposer aux rapports qui existent dans toute  
 leur organisation. 
 Des exemples nombreux,  empruntés de toutes les classes du règne  
 animal,  et  choisis dans  le  plus  grand  nombre  des  genres  connus,  
 servent  à prouver cette marche dans  la  création  animée,  en  rapport  
 avec  la végétation  des  plantes et l’existence  locale  des  minéraux.  La 
 géographie  et  l’histoire  naturelle  deviennent,  sous  ces  rapports,  de  
 plus  en  plus  étroitement  unies ;  et  ces  deux sciences,  soeurs,  sont  
 appelées à se  prêter  aujourd’hui  des  secours  mutuels,  pour  asseoir  
 notre jugement, relativement à la  création ,  sur des bases  solides  qui  
 puissent  rendre  inutiles  désormais  tous  ces  calculs mensongers du  
 génie  qui  s’étaient  des  hypothèses  les  plus  brillantes,  ou  qui  empruntent  
 la voie des  traditions  et  des  annales des  peuples  pour expliquer  
 les grands phénomènes des créations et des  destructions  dont  
 tour  à tour  notre  globe  semble  avoir été le  théâtre. 
 Les  Félis,  organisés entre eux d’une manière si parfaitement identique  
 ,  forment,  avec  l’Homme  et le Chien,  les  trois  genres qui ont  
 le mieux  conservé,  en  passant  par  l’échelle  de  la  température  de  
 toutes les contrées, le type  primitif de leurs espèces  :  aussi  les  voyageurs  
 rencontrent-ils,  partout  où  la  race  humaine  s’est  multipliée  
 sur  le  globe,  des  espèces  absolument  semblables,  et  organisés  de  
 la même manière  que nos Chiens  et nos Chats (1).  Les premiers  de  
 ces  êtres semblent  avoir suivi  sur  toute  la  terre  les pas  de  celui  qui  
 a  su  apprécier  dans  cette  race  la  fidélité  et  les  soins  désintéressés  
 dont  l’être  humain,  qui,  placé  à  l’extrême  ligne  de  l’échelle  de  
 l’intelligence  et  de la  civilisation,  a  senti  naître  le  besoin  tout  aussi  
 bien, et dans le même but,  que le fier descendant,de la race caucasi- 
 ( 1)  Si  lé calcul  des conjectures pouvait marcher  de  front  avec  l’esprit de  recherche  et  la  
 force  de  l’évidence, j’aimerais, selon ma manière de voir,  à établir, comme  hypothèse, l’existence  
 du  Chat  primitif  ou  d’un Félis. quelconque  dans  les  archipels  ou  sur la  grande terre  
 de  l’Océanie.  On  a  refusé encore très-récemment,  à cette partie du  monde,  toute  espèce  de  
 grand  carnassier autre que le  Chien ou Dingo ;  l’existencc  du  grana Carnassier marsupial,  
 que j’ai décrit dans cet ouvrage sous le nomde Phylacynus harrisii, prouve bien, ce me semble,  
 contre cette  opinion, que  l’Océanie  ne nourrit point de carnassiers  plus grands que les Da*  
 syures, si  toutefois on peut nommer petit le Dasyure que j’ai décrit sous  le  nom de Dasyu-  
 rus ursinus. 
 Il  est encore  à  propos de  remarquer que ces  Marsupiaux carnassiers,  placés  vers l’extrémité  
 méridionale de  l’ancien monde  correspondent  par  leur organisation ,  delà manière la  
 plps  marquée  avec .les  Di^èlphes  de la  partie  méridionale  du Nouveau-Monde,  et que  les  
 Phascogaléquoique  éloignés par la distance énorme, et séparés par l’étendue immense  de  
 l’Océan  def terres  du  Nouveau-Monde, présentent  une  organisation  toute  conforme  à celle  
 des Didelphes placés à peu près sous le même parallèle.