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 prince de  Neuwied  et  de M.  Schreibers,  directeur du musée  impérial  
 de  Vienne,  d’avoir  pu  donner  la  description  de  cette  espece;  
 ces amis ont bien voulu m’envoyer  les  individus  de leurs  collections. 
 SARIGUE  DORSAL. —  DIDELPHIS  DORSIGERA. 
 Taille  et  formes  du Rat  (Mus  rattus);  queue, grêle,  dépassant  
 d’un pouce  et  demi la  longueur  du  corps  et de la  tête ;•  partie  poilue  
 assez  étendue;  la  partie  nue,  brune  unÿpojpre ;  yeux ^places  
 dans  une  tacbe  marron  très-foncé*  qui  se  prolonge  sur  une  partie  
 de la  lèvre  supérieure; ligne  du chanfrein  et le  front  d’un blanc  jaunâtre. 
   Les  femelles, manquent de  poche. 
 Pelage  serré  et  fin ,  mais  court  et peu  fourni  ;  les  pôils-  sont  de  
 deux  couleurs':  d’un  cendré  foncé  à  leur Rase,  et d’un  gris brun  ou  
 fauve brunâtre  à  la  pointe.  Cette  nuancé,  qui colore*l’extrémité des  
 poils .aux parties  supérieures,  porte absolument  la*miême  teinte  que  
 le pelage du  Surmulot  ( Mus  decumanus ) et  diffère  constamment  
 de  celle qui  colore la  fourrure du Sarigue mannose.. Les  yeux  sont  
 placés  dans  une. tache d’un  brun  foncé;  plus étendue vers le museau  
 qu’à la partie postérieure de l’oeil ; le brun est peu m arqqç ên dessous ;  
 il  forme une  simple raie  ou sourcil,  au-dessus de  cette région ;  tout  
 le  chanfrein  et  le  front,  entre  les  yeux,  est  d’un Mapa:jaunâtre;  
 cette  couleur domine  aussi  sur les  joues,  sur  la  facé  extérieure  des'  
 jambes  de  devant,  et sur ^extrémité ou  les  pieds  des  quatre membres  
 ;  sur  la partie nue de la queue n’existe aucun poil ; plie  est écailleuse  
 et brune  partout. 
 Longueur  totale,.-  12  pouces  6  lignes,  dont  la  queue  mesure  7  
 pouces;  la partie poilue  de  sa base est  longue  de  n   lignes ;  distance  
 du  bord antérieur  de l’oeil  aux narines,  7  lignes. 
 Synonymie.  Didf.lphis  bohsigera.  Linn.,  Gmel.,  S y s t .,  1 ,  
 p.  10 7 ,  sp.  5. — Scbreb.  Saugth,, vol.  3 , p.  546,  tab.  10 0 ,  figure  
 très-mauvaise et mal  enluminée. — Probablement  aussi Musgi.oce-  
 tris  ameuicauus ,  Seba,  -Mus. ,  vol.  1  ,  tab.  3 i :Jtg-  1  et  Les 
 autres  indications  et  même  celles  portées  ici  méritent  peu  de  
 confiance. 
 Remarque.  Les  naturalistes  qui  n’ont  point  été  dans  le  cas  de  
 faire des  recherches basées sur l’examen d’un grand nombre d’individus, 
   ou  qui se sont  trouvés  dans la nécessité  d’avoir recours aux descriptions  
 succintes des voyageurs e^aux figures plus ou moins  vicieuses  
 des diffcrfcntesécspèces de Sarigues,  ont pu croire facilement que,  
 de  toutes  ces  espèces  nominales ,  il  s’en  trouvait  plusieurs  formant  
 double  emploi  du même animal.  Je  dois  attribuer à cette  cause l’erreur  
 commise dansle Règne animal, et suivie dans leJYouveau Dictionnaire  
 d ’histoire naturelle,  où  les auteurs ont réuni  le Didelphis  
 Cayopollin, Philander et Dorsigera, dans un même article,  et  sous  
 des. indications  très-vagues. Ces trois  espèces différent^ tant d’égards  
 les uries des autres,  ainsi que  je l’ai  prouvé  par  les caractères  essentiels  
 et les descriptions fournis dans  cette monographie,  qu’il sera facile  
 dé les reconnaître par  ces  seuls moyens. Mais, nonobstant  toute  
 l’exactitude que j’ai  tâché de mettre dans les descriptions du Sarigue  
 dorsal et  Au-Sarigue marmose,  je  n’ai  pu  rendre à  ces  différences  
 un  caractère  d’originalité  à; l’aide duquel  on  puisse  reconnaître  du  
 premier Coup  d’ceil  les  individus  de ces deux espèces  voisines.  Je  tâcherai  
 d’y rémédier  par  quelques  détails.  Les  formes  du Dorsal  et  
 de  la  Mannose  sont  peu différentes;  lëùr  taille  l’est  davantage;  j’ai  
 trouvé cette différence constante sur tous les individus tirés de l’esprit-  
 de-vin;  mais  elle varie  dans  lès  individus montés,  et ceci  tient à la  
 préparation  vicieuse  des dépouillés:-Indépendamment de  la  couleur  
 du pelage, toujours roussâtre ou jaunâtre chez la Marmose ,  et brune  
 ou cendrée-fauve  chez le Dorsal, j’ai trouvé des différences invariables  
 dans la queue,  plus  longue,  en proportion  du  corps,  dans le Dorsal  
 que dans la Marmose : cette  queue  est  constamment jaunâtre et  sans  
 taches  chez  ce dernier,  et  d’un brun  uniforme  dans  le  Dorsal.  Ces  
 animaux,  qui  viennent  du.  même  pays,  diffèrent  toujours  de  la  
 même manière entre  eux ;  ils  n’offrent  point  de  dissemblance  très-  
 marquée  de  grandeur dans les  sexes,' 
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